L’arrivée sur Netflix de son nouveau projet, Notre jeunesse en orbite, est l’occasion rêvée pour AnimeLand.fr de revenir sur le parcours d’un génie de l’animation, Mitsuo Iso.
En 1989, l’ouverture de Gundam 0080 : War in the pocket laisse tous les fans de la saga pantois. Révolutionnant la représentation même des robots géants, dont elle présente la structure intérieure, la séquence offre des effets d’explosion réalistes jusqu’ici inédits dans la saga. L’animateur responsable de ce tour de force, Mitsuo Iso, n’en est pas à son coup d’essai puisqu’en 1985, alors qu’il n’était âgé que de 19 ans, il faisait ses débuts en tant qu’intervalliste et animateur-clef sur Zeta Gundam. Repéré par Sunrise, son talent est révélé au reste de la profession et, très vite, Iso est réclamé sur des projets prestigieux, à commencer par Roujin Z, à la demande expresse du réalisateur Hiroyuki Kitakubo. L’expérience tournera court, cependant, puisqu’Iso part rejoindre le studio Ghibli pour travailler sur Souvenirs goutte à goutte, en particulier sur les séquences flash-back.
Chantre de l’animation réaliste, bourreau de travail réalisant ses animations sans l’intervention d’aucun intervalliste (il baptisera sa technique de « full limited »), Mitsuo Iso se retrouve en 1995 sur deux projets qui modifieront à jamais l’animation japonaise. Côté TV, Neon Genesis Evangelion, dont il anime (entre autres) la séquence d’ouverture de l’épisode 1 et le combat de l’épisode 19, gère le design de Lilith et des logos de la Seele, et apporte de nombreuses idées pour le script (notamment l’épisode 13, qu’il co-scénarise). Côté cinéma, il gère les poses-clef et le design des armes à feu de Ghost in the shell. À partir de là, on retrouve son nom sur toutes les productions incontournables ! Citons, en vrac : The end of Evangelion dont il anime la scène de combat d’Asuka, FLCL (2000) où il accompagne Kazuya Tsurumaki dans sa démarche quasi-expérimentale, Blood the last vampire (2000) et RahXephon (2002) où il exploite les possibilités qu’offrent les progrès en informatique pour tester de nouveaux effets spéciaux, ou encore Kill Bill (2003) dont il anime la fameuse séquence animée qui bluffera les spectateurs du monde entier.
En ayant abordé quasiment tous les postes majeurs d’une production, Mitsuo Iso franchit enfin le cap et devient réalisateur en 2007 avec Dennô Coil, projet dans lequel il s’investit corps et âme, puisqu’il en signe également le scénario et y engage au poste de directeur de l’animation Toshiyuki Inoue, dont il admire le travail. La série de science-fiction, qui met en scène des enfants enquêtant dans un environnement urbain laissant la part belle à la réalité augmentée, se retrouve primée au Japan Media Arts Festival tout comme au Nihon SF Taikai. Depuis, son projet prévu avec le studio Yapiko, Les Pirates de la Réunion (en français dans le texte !) a été ajourné sine die, et Iso est apparu en tant qu’animateur au générique de quelques productions (L’île de Giovanni, Hirune Hime…). C’est via Netflix qu’il fait son retour en force à l’international avec Notre jeunesse en orbite, série en six épisodes… qui se retrouve découpée en deux longs métrages au Japon ! On y retrouve aussi bien les thématiques (des enfants affrontant l’adversité dans un monde futuriste pas si éloigné) que son style et sa technique. On espère désormais une seule chose : ne pas avoir à attendre quinze ans avant sa prochaine réalisation !
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