Il y a vingt ans, sortaient au cinéma deux films résumant la série Turn A Gundam, qui devait apporter une conclusion définitive à la saga. Retour sur un titre hors-norme.
La Terre n’a cessé de progresser technologiquement, jusqu’à coloniser la Lune ! Mais toutes ces avancées ont disparu comme poussière dans le vent suite à la « sombre histoire », apocalypse ayant relégué l’humanité au niveau des années 1900, la vapeur étant la principale source d’énergie. Pourtant, les colons lunaires vivent toujours sur notre satellite, grâce à leur technologie de pointe, et n’ont qu’une envie : revenir sur la planète bleue. Trois émissaires y sont donc envoyés en éclaireurs. Parmi eux, Loran s’est intégré à la société grâce à son travail de chauffeur pour deux jeunes riches aristocrates. En cette année 2345 du Correct Century, il participe à une cérémonie de passage à l’âge adulte quand ses compatriotes Moonraces décident enfin de débarquer sur Terre… en donnant l’assaut ! L’immense statue où se sont réunis les adolescents s’effrite alors pour laisser apparaître un robot géant : Loran monte à bord de ce mobile suit et s’apprête à affronter les siens, premier combat d’un long conflit entre peuples de la Terre et de la Lune.
Quand Yoshiyuki Tomino accepte de revenir réaliser une série Gundam pour célébrer le vingtième anniversaire de la franchise, il pense que ce sera sa dernière incursion (le futur lui donnera tort avec Gundam Reconguista in G en 2014). Il conçoit donc Turn A Gundam comme la série qui clôturera définitivement la saga et reliera entre elles toutes les itérations passées. Ainsi, entre autres, au fil des épisodes, des modèles des séries précédentes seront exhumés, conservés au cours des siècles par des nanomachines. Cette philosophie se retranscrit dans le titre ∀ Gundam (prononcé Turn A Gundam), avec le symbole mathématique ∀ signifiant « quelque soit », mais aussi dans l’atmosphère de la série. Moins désespéré que les autres séries, Turn A Gundam se veut également plus réaliste et propice au pacifisme. Diffusés en 1999, soit vingt ans après le premier Gundam, les cinquante épisodes de « l’ultime série Gundam du 20e siècle » ont remporté un vif succès sur Fuji TV, au point d’être remontés en deux longs métrages projetés les 9 et 10 février 2002 au Japon.
Puisque Turn A Gundam se veut à la fois une série jubilé et un point final, Yoshiyuki Tomino se tourne vers des artistes exceptionnels aptes à apporter une touche distinctive à la série sans pour autant s’écarter des éléments indispensables à l’univers Gundam. Ainsi, fait rarissime, le créateur de la licence fait appel à un Occidental pour créer le design du robot principal. Et pas n’importe qui, puisqu’il s’agit de Syd Mead, à qui l’on doit entre autres les Spinners de Blade Runner ou les Lightcycles de Tron. Auréolée pour son travail sur Cowboy Bebop, Yoko Kanno est recrutée pour composer la musique de Turn A Gundam, offrant une partition qui renvoie aux chants ethniques. Réussite absolue, la série ne conclura finalement pas la saga Gundam mais, au contraire, lui redonnera une vigueur inespérée pour mieux attaquer le 21e siècle… mais avec une production numérique, Turn A Gundam étant la dernière série réalisée en cellulos. Malgré sa qualité exceptionnelle, elle reste hélas encore inédite en France : seule son adaptation manga nous était parvenue via le Shônen Magazine de Pika Edition, mais jamais en version reliée. Une plateforme de simulcast nous offrira-t-elle enfin cette opportunité à l’occasion des vingt ans des films ?
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