Personnalité de la semaine : Yôko Kanno

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Avec son groupe The Seatbelts, elle nous a offert des performances revigorantes pendant le confinement. Retour sur la carrière de la compositrice-star.

La valeur n’attend point le nombre des années. Dès son plus jeune âge, Yôko Kanno passe des heures sur le piano parental, où elle compose ses premières mélodies. Durant son école élémentaire, la petite fille née en 1963 est même lauréate de plusieurs concours ! Elle oriente finalement ses études vers la littérature, son autre passion, mais consacre son temps libre à la musique, soit en jouant avec des groupes, soit en retranscrivant et en arrangeant des partitions. C’est donc durant son cursus qu’elle compose la musique du jeu vidéo Nobunaga’s Ambition à la demande de Koei, un succès qui lance sa carrière musicale.

En débutant dans l’animation, Yôko Kanno fait des rencontres déterminantes pour son avenir. En 1994, elle compose ainsi une bande originale futuriste (qui le reste encore, un quart de siècle plus tard !) pour Macross Plus, nouvel opus dans la saga de Shôji Kawamori. Ce dernier lui fait de nouveau appel sur Visions d’Escaflowne, deux ans après : la compositrice de 33 ans fond devant la voix de la lycéenne doublant le rôle principal, et devient la marraine artistique de Maaya Sakamoto. En 1998, le jeune réalisateur surdoué de Macross Plus, Shin’ichiro Watanabe, contacte à son tour Yoko Kanno pour son projet original, Cowboy Bebop. Elle fonde alors un groupe, The Seatbelts, pour fournir une bande-son jazzy qui l’installe définitivement comme la compositrice-star de l’animation.

Yôko Kanno se retrouve ainsi au générique des plus gros projets du début du 21e siècle, notamment Ghost in the shell : Stand Alone Complex, Wolf’s Rain, Aquarion ou Darker than Black, puisant dans ses influences diverses (jazz, électro, classique, bossa nova…) l’atmosphère la plus adéquate à chaque titre. Elle atteint même la 3e place de l’Oricon en 2008 avec Triangler, opening de Macross Frontier devenu un tube au Japon. Depuis Kids on the slope (2012), dont elle interprète les parties de clavier elle-même, et Terror in Resonance (2014) où elle abandonne tous ses acquis pour s’orienter vers une musique progressive inspirée de Sigur Rós, Yôko Kanno n’a plus participé à un projet d’animation. La compositrice quinquagénaire ne chôme pas pour autant ! Outre des chansons pour divers artistes, des mélodies pour des spots publicitaires (elle en aurait conçu un millier selon ses dires) et des B.O. de films (notamment Notre petite sœur de Hirokazu Kore-eda), elle s’enrôle pour des œuvres à portée nationale. Après la chanson caritative post-Fukushima Hana wa saku, elle a ainsi composé le thème interprété pour le sacre de Naruhito fin 2019 ! On comprend mieux son apparition dans la relecture confinée de The Real Folk Blues réconfortant les otakus mélomanes à travers le monde !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon