#TBT : La Reine du Fond des Temps

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Passée inaperçue en France, La Reine du Fond des Temps offre pourtant une facette différente des travaux de Leiji Matsumoto ! Retour sur un titre qui souffle ses quarante bougies…

Quand il découvre une nouvelle planète dans le système solaire, Râ Metal, la joie du professeur Eucalyptus (Amamori) est de courte durée. D’une période orbitale de mille ans, sa trajectoire rencontrera celle de la Terre le 9 septembre 1999, à 9 heures 9 minutes et 9 secondes précisément. S’il se fait du souci pour sa survie, le scientifique s’inquiète encore plus pour celle de son neveu Édouard (Hajime), qui vient de perdre ses parents dans un accident suspect. Depuis des individus patibulaires et menaçants le traquent sans répit afin de mettre la main sur la dernière invention de son père dont l’adolescent conserverait les secrets. En arrivant chez son oncle, Édouard tombe sous le charme de son assistante, Opale (Yukino Yayoi), cependant cette dernière cache de nombreux secrets. Envoyée mille ans plus tôt par la Reine de la planète Râ Metal, elle doit kidnapper un maximum d’humains afin de les réduire en esclavage pour son peuple… et, elle aussi, s’accaparer l’invention des parents d’Édouard. Mais, au fil des siècles passés sur notre planète, elle s’est finalement rangée du côté de l’humanité

Comme son titre l’indique, Shin Taketori Monogatari Sennen Joō puise son inspiration dans Le conte du coupeur de bambou (Taketori Monogatari), plus connu en Occident sous l’appellation du Conte de la princesse Kaguya. En lieu et place de la princesse Kaguya, arrivée de la Lune et devant vivre auprès des humains avant de retourner sur son astre, on trouve le personnage d’Opale, tiraillée entre son affection pour son monde d’adoption et ses vraies racines. Afin de développer son interprétation futuriste du conte traditionnel, Leiji Matsumoto l’inscrit non pas dans une perspective space-opera, comme à son habitude, mais dans un cadre d’anticipation plus réaliste. Ainsi, le Japon de 1999 représenté dans La Reine du Fond des Temps n’est pas tellement éloigné de celui de 1980, date de la conception de son manga en cinq tomes, clos en 1983. L’année suivante, son complice Nobutaka Nishizawa, à qui l’on devait déjà Galaxy Express 999, l’adapte chez Toei Animation en une série de 42 épisodes. Le 13 mars 1982 (il y a quarante ans, donc), une autre interprétation du manga sort dans les salles, deux semaines avant la fin de la diffusion de la série TV..

Tranchant radicalement avec la série, le long métrage de deux heures, dirigé par l’homme en charge du téléfilm Galaxy Express 999 (tout se recoupe), Masayuki Akehi, occulte de nombreux aspects du scénario pour proposer des séquences contemplatives et une atmosphère plus fataliste. Il sortira en 1985 en France, en catimini et en VHS, dans une collection dirigée par Christophe Gans, sous le titre Princesse Millenium, inspirée par la version américaine Queen Millenia. En revanche, la série n’aura pas la même réussite sur notre sol. Diffusée pendant les vacances d’été 1991 sur la 5, elle sera déprogrammée au bout de 10 épisodes ! Il faudra attendre 2001 pour la voir en intégralité sur la chaîne Mangas… sachant que l’épisode 10, définitivement disparu, est remplacé par l’épisode 28, ce qui n’aide pas à la narration. Souffrant désormais de son âge, La Reine du Fond des Temps a peu de chance de captiver les nouvelles générations mais reste une belle découverte pour les fans de Leiji Matsumoto prêts à faire l’effort de dénicher un titre introuvable sur le marché français.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon