Bien qu’elle souffle aujourd’hui ses quarante bougies de moteur de robot géant, L’Empire des Cinq n’a pas tant vieilli que ça, grâce à un scénario sortant, encore aujourd’hui, de l’habitude.
Durant la seconde moitié du 21e siècle, la famille Kossig (Randô en VO) vit dans une ferme sous-marine high-tech au Canada (au Japon en VO). Le père, le professeur Alexandre, dévoile un jour à ses trois fils (Mathieu, Quentin et Antoine) et ses deux filles (Jill et Ulrich) l’existence du Trésor d’Askadis (Quetzalcoatl en VO), qui pourrait sauver l’humanité d’une catastrophe à venir. Hélas, non seulement l’emplacement de ce trésor est inconnu, mais il est également convoité par les Logors (Gopurin en VO), qui veulent l’exploiter pour réduire l’humanité en esclavage. Une quête à travers le monde commence alors pour nos héros accompagnés des deux petits robots H2 et SO4, à bord du robot géant Thorn-Rock (Acrobunch en VO), capable de se scinder en cinq véhicules (deux motos pour les bras, deux voitures pour les jambes et un aéronef pour le tronc).
Pour beaucoup, L’Empire des Cinq surfe sur la vague mecha initiée par les super-robots de Go Nagai et par la saga Gundam. Pourtant, quand le studio Kokusai Eigasha (Baldios, SuperNana, À plein gaz) décide de produire la série, intitulée Makyô Densetsu Acrobunch au Japon, c’est pour profiter de la mode des films hollywoodiens mêlant aventure et archéologie (Indiana Jones et La malédiction de la vallée des rois seront bientôt rejoints par À la poursuite du diamant vert et autres Alan Quatermain et les mines du roi Salomon). D’emblée, le ton est donné puisque le trésor recherché, Quetzalcoatl, renvoie directement aux civilisations précolombiennes ! Pendant 24 épisodes, la famille Kossig voyage donc à travers le globe, vivant une aventure dans chaque région : les déserts brûlants d’Arabie, le temple d’Angkor Vat, les géoglyphes de Nazca, les steppes mongoles, les landes écossaisses… C’est à chaque fois l’occasion pour les spectateurs d’en découvrir les mythes et les folklores, apportant une dimension mystique à la série, une initiative du scénariste Yû Yamamoto (Graine de champion).
L’Empire des Cinq en surprendra d’ailleurs plus d’un avec sa fin ésotérique, dont la tournure religieuse n’hésite pas à puiser dans les textes sacrés occidentaux ! Pourtant, ce qu’on retiendra avant tout de cette série, c’est la qualité de son animation. Si elle a évidemment pris un coup de vieux du haut de ses quarante ans (le premier épisode fut diffusé au Japon le 5 mai 1982), la séquence de transformation du robot Thorn-Rock a imposé à l’époque un nouveau standard pour la décennie à venir. Une réussite qu’on doit autant au réalisateur Masakazu Yasumura qu’au mecha-designer Yûichi Higuchi – après tout, ne retrouve-t-on pas son nom au générique d’Ideon ? Les Français ne s’y sont pas trompés et ont fait un très bon accueil à la série en 1985, lors de son arrivée dans Récré A2, malgré une adaptation française qui, non contente de changer les noms et certains lieux (le Japon devenu Canada), déformait également certaines légendes ! Est-ce la raison pour laquelle L’Empire des Cinq, peu rediffusé, a disparu dans l’oubli… en dehors de son générique, pourtant lui aussi, pétri d’erreurs et de contresens ?
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