Digne héritier de Love story, Full moon : à la recherche de la pleine lune a brisé le cœur de milliers de lectrices au début des années 2000. Retour sur un shôjo injustement oublié, vingt ans après ses débuts.
Dans leur orphelinat, Mitsuki Koyama, passionnée de chant, doit dire adieu à son premier amour, Eichi Sakurai, adopté par une famille partant vivre aux États-Unis. À cette occasion, les deux enfants s’avouent leurs sentiments et se font une promesse, celle de suivre leurs rêves. Hélas, victime d’un sarcome à la gorge, Mitsuki ne peut exploiter sa voix à plein volume – un sacré handicap pour elle qui veut devenir chanteuse professionnelle ! Seule une intervention chirurgicale pourrait guérir cette fillette de 12 ans, mais elle s’y refuse, tant le risque d’abîmer ses cordes vocales est grand… Mitsuki n’a pourtant plus qu’un an à vivre, comme le lui annoncent deux shinigamis, Meroko et Takuto. Les deux créatures surnaturelles proposent un contrat à la jeune fille : si elle accepte qu’ils guident son âme vers l’autre monde un an plus tard, ils la transformeront en adolescente de 16 ans afin qu’elle puisse intégrer une audition sous l’identité de Full Moon…
Comme les chaînes locales de la préfecture d’Aiichi ne proposaient au début des années 80 que des rediffusions d’anciens dessins animés, Arina Tanemura a passé le plus clair de son enfance plongée dans les magazines de prépublication. Puisque sa mère lui achetait des titres un peu trop matures pour une élève de maternelle (Bessatsu Margaret et Bessatsu Friend), et que son frère ne lisait que le Shônen Jump, c’est une révélation pour elle quand une camarade de primaire lui prête un Ribon ! Passionnée par le shôjo, Arina Tanemura, qui dessine depuis l’âge de cinq ans, commence à créer ses propres mangas en entrant au collège. C’est à 18 ans qu’elle intègre le circuit professionnel, en 1996, dans le magazine Ribon Original. Deux ans plus tard, elle intègre enfin le magazine de ses rêves, Ribon, avec Kamikaze Kaito Jeanne (disponible aux éditions Glénat). Les aventures de la réincarnation de Jeanne d’Arc, traquant les démons dans les œuvres d’art, qui s’étalent sur sept volumes jusqu’en 2000, s’écoulent à plus de cinq millions d’exemplaires !
Ce premier succès se suit d’un gadin mémorable, puisque la mangaka est contrainte de stopper Timer stranger Kyoko au bout de douze chapitres. Par conséquent, quand Arina Tanemura entame Full moon : à la recherche de la pleine lune (disponible aux éditions Glénat) en 2002, elle choisit un domaine qui lui tient à cœur, la chanson – elle a un temps envisagé d’être parolière. L’ambiance mélodramatique de son manga touche les petites Japonaises, qui font un accueil triomphal au premier volume relié, sorti le 14 juin 2002… d’autant plus que le titre bénéficie d’une adaptation animée produite au studio Deen depuis le mois d’avril. Inédite en France, la série de 52 épisodes Full moon wo sagashite diverge néanmoins du manga (encore en cours à l’époque) après les auditions de l’héroïne pour proposer une conclusion différente. Bien qu’un peu daté graphiquement, le manga reste toujours aussi efficace auprès du jeune lectorat. Tout comme les papas transfèrent à leurs bambins leurs exemplaires de Dragon Ball, les mamans, vingt ans après avoir pleuré devant Full moon : à la recherche de la pleine lune, l’offriront à leurs filles en âge de lire… avec un paquet de Kleenex !
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