Entretien avec loundraw, réalisateur de Summer Ghost

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On vous en avait parlé dans le numéro 240 d’AnimeLand. Malheureusement, la maquette n’est pas extensible et certains questions ne sont pas passées. Avec la sortie de Summer Ghost en DVD et Blu-ray chez All The Anime, c’est l’occasion de revenir sur le parcours de loundraw (voir son compte Twitter) ainsi que sur son excellent moyen-métrage !

 

AL : En tant qu’autodidacte, quels genres de ressources avez-vous utilisé ? Des artistes vous ont-ils aidé à distance ?

l : J’aime bien apprendre par méthode. Mais j’ai beaucoup appris en dessinant juste ce que j’aimais. Par exemple, quand un paysage me plaisait, je le dessinais. Quand je n’y arrivais pas, je m’entraînais encore et encore pour m’améliorer. C’est vraiment comme ça que j’ai appris à dessiner, par moi-même. Toutes ces expériences sont stockées comme une sorte de data.

AL : Les fantômes venus du Japon sont souvent des esprits vengeurs. Pourquoi avoir choisi une version apaisée voire bienveillante pour celui de votre film ?

l : C’est venu de manière très naturelle. Le vrai concept du film, c’est comment voulons-nous mourir, donc également comment voulons-nous vivre. Il ne fallait surtout pas que la mort soit vue comme quelque chose de terrifiant. Les trois adolescents sont attirés par la mort, elle est apaisante pour eux. Ayane leur apparaît comme une sorte de grande sœur, un peu rigolote. En fait, ce n’est pas le fantôme qui veut se montrer comme ça, c’est juste l’image que s’en font les personnages attirés par la mort.

AL : Tomoya semble être votre portrait, y’a-t-il une part de récit autobiographique à travers lui ?

l : C’est vrai que Tomoya est le personnage auquel je m’identifie le plus. J’ai mis beaucoup de moi-même en lui. Summer Ghost est mon premier film et je voulais montrer qui j’étais, avec mes défauts ou les côtés dont je ne suis pas fier. J’ai grandi dans une famille d’intellectuels et mes parents voulaient que je devienne comme eux. Finalement, j’ai réussi à travailler en tant qu’illustrateur. C’est pareil pour Tomoya, on le voit prendre cette décision dans le film. Mais j’ai quand même mis un peu de moi dans chaque personnage.

AL : En France aussi, beaucoup de jeunes veulent s’épanouir dans une carrière artistique, mais les parents ne considèrent souvent pas ça comme de vrais métiers. Auriez-vous un message pour ces jeunes confrontés à des barrières morales ou sociales des parents ?

l : J’ai beaucoup de messages à leur transmettre mais le plus important, c’est d’être fidèle à soi-même et d’écouter ses propres envies. J’ai fait des études loin du milieu artistique, mais je dessinais à côté. Ce n’était pas exactement ce que je voulais faire mais j’arrivais à laisser de la place pour ma passion. Je veux dire aux jeunes de ne pas laisser tomber. Même s’il n’y a qu’une petite chance que vous puissiez faire ce que vous aimez, tentez-la. Un jour vous y arriverez !

AL : Quelles sont les œuvres récentes (livre, film, musique) qui vous ont plu ?

l : Je citerais plutôt un film que je conseille à mon équipe, Birdman. Il est réalisé en plan séquence. Je veux faire comprendre à mon équipe que malgré les obstacles, dans Birdman avec ce choix cinématographique et dans notre cas avec un petit budget et peu de temps, qu’on peut en faire des atouts. Il suffit d’avoir des idées et on peut arriver à de beaux résultats. C’est pour ça que j’ai demandé à mon équipe de le regarder.

Entretien réalisé par Joséphine Lemercier et Bruno de la Cruz

Remerciements à l’équipe de Game of Com et l’interprète Shoko Takahashi, sans qui cette interview n’aurait pas été possible.

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A propos de l'auteur

Josephine Lemercier

Dans l'espoir de pouvoir parler du prochain volume de Nana dans Animeland un jour...