Il y a vingt ans, Shôji Kawamori offrait un cadeau de Noël inattendu aux fans d’une des licences de science-fiction les plus populaires avec Macross Zero.
En 1999, un gigantesque vaisseau extra-terrestre s’écrase sur Terre. Si l’humanité bénéficie à court terme d’avancées technologiques, l’événement provoque ensuite un conflit à dimension planétaire entre les Nations Unies, souhaitant unifier l’humanité pour se préparer à une guerre galactique, et leurs opposants. En 2008, alors que cette guerre d’unification touche à sa fin, un pilote des Nations Unies, Shin Kudo, est abattu et se crashe sur une île du Pacifique Sud. Les autochtones de l’île Mayan, qui le recueillent, possèdent dans le plus grand secret des reliques du vaisseau alien ayant tout provoqué, une décennie plus tôt. Alors que les deux factions entament une lutte sans merci pour les récupérer, de nouveaux types d’avion transformables en robot font leur apparition…
En octobre 1982 débutait sur les petits écrans nippons la série Macross, premier jalon d’une saga de science-fiction qui allait s’inscrire à jamais dans la culture anime. Afin de faire plaisir aux fans de la première heure, son créateur, Shôji Kawamori, décide de leur offrir un cadeau pour célébrer le vingtième anniversaire de la franchise, en 2002. Et quoi de mieux pour cela que présenter des événements antérieurs souvent évoqués durant les divers volets de la saga (Macross Plus, Macross 7…) ? Scénariste présent sur la première série, Hiroshi Ônogi est donc chargé de développer une intrigue expliquant les origines des Valkyries, avions de chasse se transformant en robots humanoïdes. Mais entretemps, la tragédie du 11 septembre 2001 force la production à changer d’angle pour se focaliser plutôt sur les clivages entre civilisations, et les conséquences des conflits militaires sur les populations civiles – un discours antimilitariste dans la droite lignée de la série de 1982.
Les cinq OAV de Macross Zero développent également les autres thèmes fondamentaux de la saga : la proto-civilisation, le choc des cultures, et l’importance de la musique, à travers le personnage de Sara Nome, prêtresse Mayan hostile aux étrangers qui établira peu à peu une relation intime avec Shin. Afin de prolonger le rapprochement avec la série originale, Macross Zero fait intervenir un personnage adulé des fans, Roy Focker ! Cependant, le titre de 2002 n’est pas uniquement tourné vers le passé, et pose les jalons d’une révolution technique pour le reste de la franchise, avec des séquences de combat entièrement réalisées en images de synthèse. Mis en vente entre le 21 décembre 2002 et le 22 octobre 2004, les cinq épisodes de Macross Zero souffrent au final uniquement d’une bande-son signée Kuniaki Haishima (Spriggan, Blue Gender) qui ne parvient pas à égaler les chefs d’œuvre de Kentarô Haneda ou Yôko Kanno. Ce léger défaut n’entache cependant pas la qualité de l’œuvre qui, vingt ans plus tard, reste toujours aussi agréable à regarder pour les fans de la franchise comme les non-initiés.
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