#TBT : Georgie

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Si elle a bouleversé de nombreux enfants à sa sortie, Georgie est moins connue des jeunes générations actuelles. Pour ses 40 ans, revenons sur ce titre-phare de la production shojo des eighties !

Australie, 19e siècle. Alors que l’orage bat son plein, un fermier découvre en pleine nuit une femme sur le point de mourir, protégeant son nourrisson de ses dernières forces. Mr Baker recueille la petite fille, Georgie, et décide de l’élever avec ses deux fils, Abel et Arthur, malgré l’avis contraire de son épouse. Cette dernière la réprouve un peu quand son père adoptif décède, persuadée que la jeune fille était responsable de son accident fatal. Quand, devenue jeune femme, Georgie tombe amoureuse du petit-fils du gouverneur, Mrs Baker lui révèle sa véritable nature d’enfant trouvée : seul le bracelet à son poignet lui permettra de résoudre le secret de sa naissance. Chassée du foyer, Georgie part en Angleterre enquêter sur ses origines, bientôt suivie par Abel et Arthur. Ses deux frères adoptifs sont en effet tombés amoureux fous de la jeune femme blonde, alors qu’elle n’a d’yeux que pour le petit-fils du gouverneur, Laurent Lowell…

Après le succès de Candy Candy, Yumiko Igarashi travaille en solo sur quelques œuvres telles que Mayme Angel ou Croque Pockle, et donne un coup de main sur la production de l’adaptation animée du Lac des Cygnes. Sa rencontre avec le scénariste Man Izawa est enfin l’occasion pour elle de dessiner une série plus longue et plus fouillée psychologiquement. En effet, Georgie tisse entre les personnages des relations dignes des tragédies antiques : Marie Baker déteste sa fille adoptive qui s’accapare l’amour de ses enfants ; Abel l’inflexible entre en compétition avec Arthur le timide pour conquérir Georgie… sans prendre en compte son consentement ! C’est également l’occasion pour Izawa de s’attaquer à la société victorienne, dont il décrit la superficialité avec autant de virulence qu’Igarashi ne prend de plaisir à dessiner les tenues ! Publié dans le Shôjo Comic de Shôgakukan à partir de 1982, le manga s’étale sur cinq tomes, le premier volume sortant dans les librairies japonaises le 10 janvier 1983, il y a quarante ans.

C’est cependant via son adaptation animée que l’on connaît mieux la série. Tout comme Candy Candy, la série (produite cette fois chez TMS) prend des libertés avec le manga tout au long de ses 45 épisodes. Elle présente ainsi la figure paternelle de Mr Baker, absente de l’œuvre originale en dehors de quelques flash-back, ou incorpore une mascotte rigolote destinée à vendre des produits dérivés, le koala Kim ! Réalisée par Shigetsugu Yoshida (Les aventures de Claire et Tipoune), la série bénéficie des musiques du compositeur de Candy Candy, Takeo Watanabe. Yoshiaki Kawajiri, qui jusqu’ici travaillait en tant qu’animateur clef, grimpe dans les échelons avec Georgie dont il anime le générique d’ouverture. Quand la série arrive en France au Club Dorothée en 1988, beaucoup y trouvent donc de nombreux points communs avec Candy… avant de réaliser que l’atmosphère se fait parfois bien plus délétère ! Tout comme les relations entre les auteurs du manga : de même que pour Candy Candy, Yumiko Igarashi est traînée en procès par le scénariste Man Izawa qui lui reproche d’exploiter la licence sans qu’il n’en bénéficie. Néanmoins, un accord sera trouvé, et la maison d’édition gère désormais les droits, permettant à Georgie de continuer à faire rêver les jeunes générations.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon