Personnalité de la semaine : Hiroyuki Takei

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Née il y a vingt-cinq ans, la franchise Shaman King est toujours d’actualité avec l’annonce de l’adaptation animée de Shaman King Flowers. L’occasion rêvée de revenir sur son créateur, Hiroyuki Takei.

Le manga, Hiroyuki Takei est tombé dedans quand il était petit. Né en 1972 dans le petit village de Yomogita, dans la préfecture septentrionale d’Aomori, le garçon tue le temps en dévorant les mangas d’Osamu Tezuka (qu’il vénère) et la saga Jojo’s Bizarre Adventures de Hirohiko Araki. Loin de se limiter à la production américaine, il se passionne également pour les comics, notamment les travaux de Mike Mignola. Dernier volet de sa culture otaku, les robot anime qui le fascineront toute sa vie, notamment la saga Gundam – encore aujourd’hui, ses assistants lui offrent des maquettes à chaque anniversaire ! On comprend donc pourquoi, dès son adolescence, Hiroyuki Takei se met à dessiner dans des fanzines, avant de proposer ses travaux à des éditeurs professionnels.

Il entame sa carrière professionnelle au début des années 90, à à peine vingt ans, en assistant Tamakichi Sakura (Shiawase no katachi) et Kôji Kiriyama (Ninku). Après un premier échec, il persévère au concours Tezuka Award, où il obtient une mention honorable en 1994. Shueisha lui fait alors intégrer l’atelier de Nobuhiro Watsuki qu’il assiste sur Kenshin le Vagabond pour parfaire ses techniques – parmi ses camarades, on notera la présence d’un certain Eiichirô Oda… Il s’y fait alors remarquer pour ses aptitudes à la conception de personnages : il contribue notamment aux designs de Fuji dans Kenshin le Vagabond et de Victor dans Busou Renkin ! Takei vole de ses propres ailes en 1996 avec une histoire courte, Death Zero, puis un manga en trois tomes Butsu Zone (sorti à l’époque aux éditions Tonkam), qui reprend le concept des armures de Saint Seiya pour les appliquer à la mythologie bouddhique. Mais c’est en 1998 qu’il s’impose auprès du grand public avec Shaman King (disponible aux éditions Kana), qui s’écoule à quarante millions d’exemplaires et est adapté en série animée. On retrouve l’influence de Jojo dans ce titre où des chamanes combattent avec le soutien de spectres incarnés dans des reliques sacrées, les Over Souls, et une exploration des rites spirituels à travers le monde.

Mais à trop vouloir en faire, la série s’étiole et chute dans le classement du Shônen Jump, qui contraint Takei à l’arrêter en 2004. Il revient trois ans plus tard à ses premières amours avec une série de mecha, Jumbor, annulée au bout de dix chapitres, puis avec une collaboration avec le plus célèbre des scénaristes de comics, Stan Lee, Ultimo. En 2012, le mangaka relance Shaman King avec le cycle Flowers (disponible aux éditions Kana)… interrompu en plein vol avec l’arrêt du magazine Jump X. Frustré, Takei reprend ses droits et déménage chez Kôdansha en 2015 ! Après son flamboyant Nekogahara (disponible aux éditions Pika) et son chat épéiste, il lance en 2018 Shaman King : The Superstars (disponible aux éditions Kana) afin de satisfaire pleinement des fans désormais répartis sur deux générations ! Veillant particulièrement sur les adaptations animées de son œuvre (il a ainsi refusé en 2017 un reboot de Shaman King qui n’intégrait pas les doubleurs d’origine), il vient de valider la production de la série Shaman King Flowers au studio Bridge. À 50 ans, Hiroyuki Takei n’a pas fini de faire parler de lui !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon