Personnalité de la semaine : Kenshirô Sakamoto

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On pensait le connaître à travers sa production pour un public très jeune. Kenshiro Sakamoto crée la surprise en revenant sur le devant de la scène avec un manga horrifique !

Enfant, sa passion pour le manga l’accompagnait jusque dans ses songes ! Fan du magazine pour enfants Comic Bonbon, Kenshirô Sakamoto entassait les exemplaires dans l’espace entre le mur et son lit, à tel point que les piles ont fini par atteindre le niveau du matelas, et qu’il lui arrivait de dormir dessus. Il lui faudra toutefois attendre les années collège pour avoir le déclic. Alors qu’un camarade le félicite pour ses dessins et lui suggère de faire un manga, l’adolescent étudie les planches de ses titres préférés et apprend en autodidacte l’art de la narration afin de dessiner son premier manga au crayon à papier. En sortant du lycée, Sakamoto souhaite en apprendre plus auprès de professionnels, et intègre l’école Human Academy.

Une fois diplômé, le jeune homme n’a qu’une envie : être publié dans son magazine de cœur, le Comic Bonbon. Il multiplie les rendez-vous avec les éditeurs et les participations aux concours, avant d’enfin y éditer son premier one-shot. L’auteur débutant a néanmoins besoin de gagner en expérience, et multiplie les postes d’assistants, naviguant entre de nombreux auteurs – il travaille ainsi pendant deux jours auprès de Hiro Mashima. Cette démarche n’est pas sans rappeler les stratégies de J-RPG, auxquels il joue depuis son plus jeune âge, et dont il injecte plusieurs éléments dans sa première série, Totsugeki Chicken, là encore publiée dans le Comic Bonbon. Des éléments que l’on retrouve également dans Buster Keel ! (disponible aux éditions Kana), qui fait les beaux jours du magazine Gekkan Shônen Rival de Kôdansha. La recette fait des merveilles, puisque cette première série shônen s’étale sur douze tomes entre 2009 et 2012.

Avec Pitch-Black Ten (disponible chez Pika Éditions), l’auteur s’aventure en 2015 dans un registre plus sombre… qui ne convient pas à son lectorat : l’initiative ne durera que trois tomes. Sakamoto décide alors de revenir à son registre de prédilection : les mangas pour enfants. Il hérite alors d’un spin-off de Fairy Tail, La grande aventure de Happy (disponible aux éditions nobi-nobi !) que Mashima lui confie avec sérénité, conscient de son professionnalisme. Durant les huit tomes sur lesquels il travaille entre 2018 et 2020, Sakamoto développe une nouvelle idée de série sans envisager d’éditeur japonais susceptible d’être intéressé. Il propose alors son projet à une société française, et c’est Kana qui publie en 2023 les trois tomes de Toah’s Ark ! Revigoré par cette nouvelle expérience, le mangaka se tourne désormais vers un registre inédit pour lui, le seinen. C’est dans le magazine en ligne Comic Medu de l’éditeur Got qu’il vient de débuter une série horrifique, Crazy Sun. Une étape de plus dans un parcours éclectique et polyvalent inhabituel au Japon !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon