Diffusée en catimini à la télévision française, noyée dans l’ombre de son précurseur produit dix ans plus tôt, Montana Jones reste pourtant, trente ans plus tard, d’une qualité inattendue !
Dans le Boston des années 1930, Montana Jones est un pilote d’avion… au chômage. Il loge chez sa tante, restauratrice, pour qui il fait la plonge en échange du gîte et du couvert. Aussi, dès que son cousin archéologue, Alfred, reçoit une mission du Docteur Guérit pour retrouver un trésor ancestral, Montana s’empresse de tout plaquer pour l’accompagner à l’autre bout du monde. Et Alfred aura bien besoin de la force physique et de l’audace de Montana pour accomplir son objectif, et résister aux pièges de Lord Zero ! Ce bandit mégalomaniaque cherche, lui aussi, à mettre la main sur ces reliques, avec l’aide de ses sbires Slime et Slame, mais surtout des véhicules conçus par le Docteur Nitro, systématiquement roses et en forme d’animal. Heureusement, nos deux cousins pourront compter sur Melissa Stone, jeune femme polyglotte et fortunée tuant le temps en écrivant pour le Boston Times…
En 1984, débutait la coproduction italo-nippone Sherlock Holmes. Si la série est encore aujourd’hui dans toutes les mémoires, c’est essentiellement pour la présence de Hayao Miyazaki à la réalisation, alors qu’il n’a dirigé que six épisodes. En revanche, beaucoup ont occulté la présence du scénariste Marco Pagot ! Fils d’un des créateurs de Caliméro, et grand ami de Miyazaki (il donnera son nom au héros de Porco Rosso), il décide, dix ans après cette première collaboration réussie, de développer à nouveau une série animée avec le Japon. On retrouve d’ailleurs dans Montana Jones le même ingrédient graphique, à savoir des animaux anthropomorphes. Mais là où Sherlock Holmes mettait en avant des chiens, le casting de Montana Jones se compose de tigres ! Et cette fois, il ne s’agit plus d’adapter des romans préexistants, mais de concevoir un scénario et un univers originaux. Plus ou moins.
Montana Jones emprunte en effet à de nombreux classiques de la pop-culture. La référence la plus évidente, et assumée, se retrouve d’ailleurs dans le titre : avec ses enquêtes archéologiques, la série s’inspire directement d’Indiana Jones. Mais aussi de Mission impossible puisque le Docteur Guérit envoie à Alfred ses missions sur disques vinyl… qui s’auto-détruisent après écoute ! Diffusée à partir du 2 avril sur NHK, Montana Jones parviendra deux ans plus tard en France, sur Canal +… qui ne proposera que 39 épisodes sur les 52 qui la composent. Heureusement, la série n’est pas feuilletonnante et l’ultime épisode avec sa révélation finale sera bel et bien diffusé. Malgré son aspect pédagogique (on en apprend un peu sur chaque civilisation au fil des dialogues), son univers graphique évoquant Disney (Super Baloo ou Flagada Jones) et son doublage exceptionnel (Claude Giraud, voix d’Ulysse 31 ; Albert Augier, voix de Mala dans Capitaine Flam ; Céline Monsarrat, voix de Bulma…), Montana Jones a été très peu rediffusée, et n’a bénéficié que d’une sortie VHS parcellaire. Et si ce trentième anniversaire était enfin l’occasion de lui rendre hommage avec une réédition DVD ?
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