Personnalité de la semaine : Kiyotaka Oshiyama

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Avec l’arrivée de Look Back sur Amazon Prime, beaucoup découvriront, via l’adaptation du chef d’œuvre de Tatsuki Fujimoto, le style inimitable de Kiyotaka Oshiyama, petit génie de l’animation.

Né au début de l’année 1982 (le 3 janvier précisément), Kiyotaka Oshiyama est bercé par Dragon Ball dès son plus jeune âge. Recopiant les dessins d’Akira Toriyama dans ses cahiers d’écolier, il envisage de devenir mangaka. Mais un élément le bloque : un auteur de BD doit, un jour, achever son œuvre, et Oshiyama se sent incapable de mettre un terme à un projet. Durant ses années lycée, alors que Princesse Mononoké triomphe dans les salles, il découvre un long making-of consacré au film de Hayao Miyazaki, qui lui fait prendre conscience de l’existence même du métier d’animateur. Puisque, dans sa région natale de Fukushima, aucune opportunité ne se présente pour une carrière liée au dessin, Oshiyama prend son baluchon pour descendre à Tokyo, où le studio Xebec accepte de l’embaucher.

Après s’être forgé la mains sur des séries telles que Sôkyû no Fafner, le jeune homme de 22 ans prend son indépendance en 2004. Sa contribution en tant que directeur de l’animation sur Dennô Coil chez Madhouse, en 2007, assoit sa réputation dans le milieu. Il se retrouve ainsi réclamé sur plusieurs grosses productions telles qu’Evangelion 2.0 ou Full Metal Alchemis : L’étoile de Milos. Clin d’œil du destin : il participe également à deux films chez Ghibli, Arrietty et Le vent se lève, travaillant ainsi dans le studio qui avait éveillé son intérêt pour le métier d’animateur ! En douze ans, le nom de Kiyotaka Oshiyama est devenu incontournable dans l’industrie de l’animation, à tel point que le producteur Takayuki Nagatani (Canaan, Shirobako) lui donne carte blanche pour réaliser une série au studio 3Hz. Flip Flappers, en 2016, cueille tous les animefans par sa direction artistique protéiforme et pourtant cohérente, dans la veine des productions Trigger tout en conservant une originalité propre.

Par la suite, Oshiyama se concentre avant tout sur le design. Qu’il s’agisse des monstres de Devilman Crybaby, des mechas de FLCL Alternative et FLCL Progressive, de personnages pour Deca-Dence et Rising Impact, ou même de cartes Pokémon. Il fonde d’ailleurs en 2017 son propre studio, Durian, qui lui permet de gérer des ateliers destinés à aider des aspirants animateurs à retoucher, corriger et améliorer leurs dessins – un coup de pouce comme il aurait aimé avoir dans sa propre jeunesse. Ce qui ne l’empêche pas de réaliser en 2019, au cœur de sa structure, un court métrage indépendant, Shirigari. Après avoir travaillé sur les chara-designs de la série Chainsaw Man en 2022, il retrouve l’univers de Fujimoto pour sa nouvelle réalisation, Look Back, en 2024. Un film au format hors-norme (61 minutes) pour une œuvre particulière, soit deux raisons d’exploiter au maximum son style si singulier. Le pari était risqué (adapter un manga sur le manga), mais Oshiyama le remporte haut la main ! Désormais, le grand public le guette au tournant… mais peut-on prévoir la prochaine création de cet artiste déroutant ? En attendant, retrouvez son interview sur notre site !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon