Voici un anime que j’ai découvert l’an dernier, mais je n’ai jamais vraiment posté à ce sujet ! Pour ceux qui ne connaissent pas ce titre, vous avez déjà sûrement eu l’occasion de voir des cosplayeurs incarnant ses personnages sans le savoir. D’autres auront peut-être aperçu un opening ou un ending en karaoké, ou encore nombre de goodies (notamment figurines) qui fleurissent autour de cette série… Même si elle n’est pas très connue, elle me fait l’effet d’avoir un noyau dur de fans bien présents, j’en remarque à chaque convention.
Fate Stay Night c’est quoi ?
A la base c’est un jeu vidéo de type visual novel (eroge) adapté en anime. L’histoire de la série développe un arc du jeu (il en comporte trois). Pour le résumer : tous les dix ans, sept magiciens s’affrontent pour obtenir le Saint Graal, qui exaucera leur vœu le plus cher. Chaque Master invoque un Servant, chacun provenant d’une classe distincte, dont l’âme est en fait celle d’un héros légendaire ramené dans notre monde. Emiya Shirou, adolescent traumatisée par son douloureux passé, invoque sans le vouloir le Servant de classe Saber, alors qu’il ignore tout de ses propres pouvoirs magiques. Il découvre bientôt que sa vie est en danger, certaines personnes proches de lui sont aussi des Masters et donc des menaces. Le voici alors plongé contre son gré dans un combat dont il ignore tout…
L’histoire commence vraiment au bout d’une dizaine d’épisodes, s’avérant ensuite très prenante. Nous voici dans une trame vue et revue à la « Battle Royale », avec un personnage principal assez plat et énervant, borné et refusant catégoriquement de se battre (en même temps on peut le comprendre). Son petit côté Shinji s’estompe à mesure qu’il comprend que ses idéaux vains et l’affrontement inévitable : là seulement il commence à devenir intéressant.
L’argument principal de la série n’est certes pas son héros mais plutôt Saber, la Servant de celui-ci. Personnage assez mystérieux, tourmentée par des visions de sa vie terrestre passée, son chara-design est des plus réussis, chevalier féminin belle et combative, avec un petit côté Jeanne d’Arc. La plupart des autres Servants sont aussi plutôt réussis, charismatiques, comme les très classes Archer et Assassin, l’énigmatique et torturée Rider, ou le Servant apparaissant en fin de série…
La Servant Saber
L’univers de Fate est des plus riches, c’est là la force du titre. Cependant, certaines références mythologiques remaniées pour l’occasion feront hurler plus d’un. La figure légendaire qu’incarne Saber est une aberration de ce point de vue, ces références mal maîtrisées occasionnent de belles incohérences. Mais peu importe, va-t-on dire ; ne regardons pas tout cela de trop près et faisons comme si on n’avait rien vu.
Par contre, certaines scènes de l’histoire laissent perplexes et il est difficile de les ignorer : apparemment, à vouloir synthétiser une histoire trop riche, on se perd un peu et certaines explications seraient les bienvenues. De même, certains personnages a priori intéressants sont si peu développés qu’ils en paraissent creux. Sakura fait l’office de la potiche de service alors que sa psychologie possède un fort potentiel et aurait pu être beaucoup plus développée. Idem pour Tiger, dont on ne sait finalement quasiment rien au bout des 26 épisodes, alors qu’elle aussi aurait pu servir à autre chose qu’amuser la galerie. Au lieu de ça, l’histoire se perd beaucoup dans des scènes de bavardages inutiles, elles plombent le rythme des premiers épisodes et ralentissent l’action : une erreur regrettable risquant de faire reculer certains curieux.
La Master Rin Tohsaka, sorcière aux joyaux
Techniquement, l’animation est inégale, mais dans l’ensemble ça passe bien. Les effets de lumière sont des plus jolis. Certaines images sont vraiment belles, surtout celles rattachées à la vie terrestre de Saber, romantiques et mélancoliques. Kenji Kawaii (Patlabor, Ghost in the shell, Ring, Avalon…) signe aussi une belle OST. Pour les opening et ending voir ici, ici, et là pour se faire une idée de l'ensemble.
En conclusion, cet anime est plutôt plaisant malgré ses défauts, sur 20 je mettrais 13. L’univers très riche possède un fort potentiel mal exploité par la série (connaître le jeu vidéo – non sorti en France – doit donner beaucoup de clés de lecture), et certaines références sont maladroites. Cependant sur la longueur et bien après le visionnage, on s’aperçoit qu’on garde une certaine affection pour ce titre à priori moyen (et on se prend même à acheter une figurine de Saber ^^°). L’histoire passe finalement au second plan, c’est la musique et l’atmosphère générale qui restent, dans une impression particulièrement positive.