Voilà une série au scénario vraiment original. On pense d’abord être dans une classique histoire de super héros masqués luttant contre le mal sauf que son héroïne principale, Hajime va dynamiter tout cela. A peine intégrée aux Gatchamen, cette lycéenne hyper énergique et débordant d’optimisme va remettre en question les règles du groupe.
Hajime est quelque peu irritante au début, on a l’impression qu’elle ne prend pas du tout le combat des Gatchamen au sérieux et ne pense qu’à s’amuser. Mais progressivement, on se rend compte qu’elle est bien plus perspicace qu’elle en a l’air. Au lieu de combattre systématiquement ses adversaires, elle essaie de communiquer avec eux, de les comprendre. Même avec le grand méchant qui fait des choses pourtant horribles, elle ne cherche pas à le détruire mais entame un dialogue étrange avec lui.
Une autre composante de la série, c’est GALAX, un réseau social en plein essor permettant à ses utilisateurs de s’entraider tout en s’amusant. Bien-sûr, l’omniprésence de GALAX et les pouvoirs qu’il donne va inévitablement causer des problèmes mais l’anime a une approche plus nuancée de cette thématique : ce n’est pas l’outil lui-même qui est le mal mais l’utilisation détournée que certains de ses utilisateurs peuvent en faire.
Même si Gatchaman Crowds a une vision résolument optimiste de l’humanité, ce n’est pas une série légère. Au contraire, à bien des moments on est plutôt frappé par son côté sombre et violent. Berg-Katze est un personnage terrifiant par sa cruauté mêlée de folie douce, pouvant se téléporter n’importe où et voler l’apparence de n’importe qui pour accomplir ses méfaits. Le mal peut même venir de citoyens lambda cédant à l”ivresse du pouvoir. Si Hajime ne cannibalisait pas littéralement toute la série, on pourrait même dire que cet aspect sombre serait ce qu’il y a de dominant dans Gatchaman Crowds.
L’optimisme de Gatchaman Crowds n’est pas niais mais raisonné ; on n’ignore pas le mal mais on essaie de ne pas rester bloqué sur ça en se concentrant plutôt ce qu’il y a de positif comme dans cette scène où Hajime et un autre personnage consultent les messages de haine qu’ils reçoivent via les réseaux sociaux et s’amusent à les effacer d’un mouvement de doigt.
Le seul réel défaut de l”anime, à mon avis, est qu’elle met un peu de temps à démarrer ; jusqu’à la moitié de la série environ (épisode 5 ou 6), on a un peu de mal à savoir ce que l’on veut nous raconter ; c’est vraiment quand toutes les pièces du puzzle sont rassemblées que l’intrigue devient vraiment prenante.
Que les fans du Gatchaman des années 70 ne soient pas trop déçus, d’après divers avis que j’ai pu lire, Crowds ne reprend pratiquement que le nom et quelques clins d’oeuils mais il faut plutôt l’aborder comme une série complètement inédite qu’une suite ou un reboot.</p>
[Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
flickr