Sidooh Vol. 1

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Shotaro (14 ans) et Gentaro (10 ans) viennent de perdre leur mère, emportée par la vague de choléra qui déferla sur le Japon, au milieu du XIXe siècle à cause de l’arrivée des Américains. Elle leur lègue le katana de leur père en les sommant d’apprendre à s’en servir et de devenir fort, pour survivre dans ce monde sans pitié. Les deux gamins se dirigent alors vers Edo, la faim et la peur au ventre, dans le but d’intégrer un dôjô pour devenir des samouraïs. En chemin, ils croisent la route d’Asakura, un tueur à gages, en plein travail. Impressionnés par son agilité au sabre et pas vraiment conscients du métier qu’il exerce, les enfants se proposent comme disciples. Préférant la solitude, ce beau jeune homme sans pitié les conduit dans un temple. Ils y seront hébergés et pourront manier le sabre à leur guise. Ce que les deux orphelins ne savent pas, c’est qu’il s’agit en fait d’une secte formant de jeunes assassins…

L’as du découpage
Après un prologue narré par un texte superbement écrit, très bien rendu en français et illustré par une mise en scène sans faille, celui qui ne connaît pas Tsutomu Takahashi prend une claque magistrale. Son trait brut, sauvage et souvent sombre fait ressortir à merveille toute la cruauté et la violence qui se dégagent du récit. On ne peut qu’être impressionné par la clarté avec laquelle ses planches sont découpées. L’approche est souvent assez classique, mais toujours diablement
dynamique et percutante. Normal, ce mangaka de 41 ans est un pro en la matière. Un talent qu’il a transmis à ses anciens assistants : Nihei Tsutomu (Blame) et Shûhô Satô (Say Hello to Black Jack).

Histoire d’enfants, pour adultes
Publié dans l’hebdomadaire Young Jump, cette œuvre est résolument orientée vers un public assez mature. On viole, on découpe, on meurt et parfois, on partouze même entre filles avec des objets de plaisir d’époque (l’utilité de ce passage reste à démontrer). L’auteur ne s’attarde toutefois pas dans des scènes de cruauté sordides ou détaillées. Il garde, la plupart du temps, un sens de l’ellipse approprié qui, du coup, happe encore plus le lecteur au cœur de ce sombre récit. Le titre, Sidooh, est une romanisation hasardeuse du mot « shidô », qui signifie « code du samouraï » en japonais (comme dans « bushidô »). Sans le savoir, ce n’est pas cette voie que nos jeunes protagonistes empruntent. Le choc entre l’innocence de ces enfants livrés à eux-mêmes et la dureté du monde de l’ombre révèle alors un contraste fascinant. On a vraiment hâte d’en savoir plus sur ce destin tragique et les dessous de cette secte, quasi-mystique. Un très grand manga donc, mais à ne pas mettre entre toutes les mains.

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  • Editeur VFPanini Manga
  • Date de sortie2007-04-11 00:00:00
  • Prix9.99 €
  • Nombre de pages226
  • ImpressionNoir et blanc
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A propos de l'auteur

Manu-Bahu-Leyser