Après la fin de I”s en l’an 2000, KATSURA Masakazu s’était fait plutôt discret. Pas vraiment chez nous, puisqu’il était apparu en janvier 2001 dans la petite ville d’Angoulême, capitale de la bande dessinée franco-belge. Mais professionnellement parlant, il a pris le temps de faire une pause et ses fans se demandaient quel genre d’histoire il pouvait bien leur concocter en secret. Nous avons la réponse depuis le mois d’octobre 2002 : une tragédie fantastique.
L’histoire
Sous une pluie battante, un étrange individu, Zetman, gît sur le sol à quelques pas d’un homme qui le menace de son arme. Flash-back. Treize ans plus tôt, la ville est en proie à une série de crimes, tandis qu’une étrange organisation tente de mettre la main sur un jeune garçon portant une marque ronde sur sa main gauche. L’enfant, Jin, est orphelin et vit avec son tuteur au milieu des sans-abri. Pour survivre, Jin utilise sa grande force (malgré sa petite dizaine d’années) pour aider les gens en difficulté et ensuite leur réclamer ce qu’il estime être une compensation pécuniaire méritée. Et tandis que l’ombre de cette mystérieuse organisation plane, de jour en jour plus proche du jeune garçon, celui-ci voit son mentor mourir sous ses yeux après un difficile face-à-face avec un être étrange, mi-homme mi-batracien. Quel est le lien entre Jin, Zetman et cette organisation ? Et qui est ce mystérieux Kôga qui menace Zetman ? Ces questions, ainsi que beaucoup d’autres, voient leurs réponses se distiller à doses homéopathiques dans l’intrigue.
Techniquement
Pour ce nouveau titre, l’auteur troque ses traditionnelles histoires de bluettes d’ados contre des aventures brutales d’une profonde noirceur, et on ne s’en plaindra pas forcément. Mis à part le choix de reprendre une idée utilisée dans l’une de ses précédentes nouvelles (1), KATSURA a modifié sa façon de travailler. Prépublié de façon aléatoire dans un hebdomadaire pour adultes (le Weekly Young Jump qui vise les 16-18 ans) et non plus de manière régulière dans le Weekly Shônen Jump destiné aux 10-15 ans , il a donc d’avantage le temps de peaufiner son scénario. Un scénario glauque, dans lequel les protagonistes sont de véritables victimes de la société (exclus, orphelins, victimes d’agressions) auxquelles rien n’est épargné. Du côté du dessin, pas de grand changement dans son style, si ce n’est l’absence quasi totale de petite culotte.
En bref
À l’heure actuelle, seuls 2 tomes sont sortis (simultanément) au Japon en novembre dernier, soit un an après le début de la prépublication. D’un format de 13 x 18,5 cm, ce titre justifie son prix inhabituel (648 ¥) par un grand nombre de pages (250 par volume) dont certaines en couleurs, et par ses couvertures en relief. Zetman est donc une bonne surprise, aussi bien dans son fond que dans sa forme. Espérons que cela durera et que la version française (on peut en effet raisonnablement penser, au vu du succès de KATSURA en France, que Zetman trouvera acquéreur d’ici peu de temps) sera fidèle à l’originale.
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