Dans un camp d’été musical, le petit Franz observe avec attention son père diriger un petit orchestre amateur de pré-adolescents. Lorsque le soliste cor perd l’embouchure de son instrument, voilà Franz et son père bien obligés de l’aider pour sauver le concert…
Among the Thorns dure seulement 45 minutes. Bien court pour un long métrage, mais pourtant suffisant pour nous emmener dans un voyage touchant mêlant musique, enfance et estime de soi. Tout tourne en fait autour du soliste cors, et des brimades qu’il subit de la part de ses petits camarades. Ce jeune Français (pourquoi en avoir fait un de nos compatriotes, on l’ignore), obèse, essuie les moqueries de ses camarades et lorsqu’il perd son embouchure, personne ne veut même l’aider à la retrouver.
Pour Franz, tendre la main au garçon lui permet surtout d’exister et de compter. En effet, son père un gentil gaffeur refuse de le laisser jouer d’un instrument tant que ses dents de lait ne seront pas toutes tombées. De fait, Franz observe et, à travers ses yeux, nous découvrons une classe d’enfants bourrés de tics assez cocasses (l’un se cure le nez, l’autre ne quitte pas sa GameBoy…). Mais Franz n’a pas d’existence propre, inféodé à la volonté de son père. Trop petit, il cherche déjà les moyens de son émancipation.
La petite quête entreprise pour retrouver l’embouchure du cor permet en fait à Franz de prendre conscience que le poids peut être un facteur social dégradant : lorsque son père pique une bonne colère face aux autres enfants du camp, il apprend une leçon de vie simple mais vraie. Et, lorsque ce même père commettra la même erreur que les petits soit appeler le joueur de cor “le gros” il apprendra aussi que l’erreur est humaine et que la colère est mauvaise conseillère.
Et puis, ce sera à lui que reviendra l’insigne honneur de retrouver l’embouchure du cor. Il s’attend à une médaille, mais récoltera bien plus : la reconnaissance de soi (symboliquement, l’embouchure permet de donner de la voix à l’instrument) et la prise de conscience du pouvoir de la musique : traversant, terrorisé, le champs de ronces (le thorns du titre), le son du cors lui donnera courage.
Petits papiers
Among the Thorns a été entièrement réalisé en éléments découpés : personnages, décors, appareils… Le résultat se révèle difficile à apprécier. Les personnages ont un physique disgracieux mettant mal à l’aise ; les objets, décors ont un aspect étrange, glacés… Pour un film sur l’enfance, et visiblement destiné à un large public, le visuel ne correspond en rien à nos attentes et risque même de décourager plus d’un spectateur. Effet voulu ? Erreur de style ?
Par ailleurs, on pourra aussi regretter, voire même trouver quelque peu choquant, que certains plans soient réutilisés au cours du films. Sur seulement 45 minutes, on s’attend à un long métrage dont chaque plan fasse sens, ait une utilité (la base du cinéma), mais aussi que ces mêmes plans soient uniques. Or, le film – outre la récupération de certains plans -, se permet des scènes digressives (notamment lorsque les enfants font leur toilette dans le camp) superflues, cassant le rythme du film.
Je me souviens…
A ces quelques remarques près, Among the Thorns a le charme doux d’une petite musique de l’enfance. A l’instar de La gloire de mon père ou du Château de ma mère de Marcel PAGNOL, il revisite le genre du récit d’enfance, avec humour, tendresse et mélancolie. A ce titre, la peinture du père de Franz se révèle d’une douceur assez touchante, émouvante même. Un film à ne pas rater…
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