Si la quantité de longs-métrages d’animation (au point de ne matériellement pouvoir assister à toutes les projections) était au rendez-vous de ce Festival de Cannes, faute d’évènements marquants dans les Sélections Officielles, le cru 2013 ne restera pas dans les anales.
Incontestablement, la plus grosse déception est venue du « Congrès » d’Ari Folman, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. Après « Valse avec Bachir », et malgré la séduisante interprétation de Robin Wright, on était tout de même en droit d’espérer mieux que cet invraisemblable salmigondis futuriste et soporifique, mélange d’animation et de live.
Ce même mélange, mais moins prétentieux, on le retrouve dans le documentaire « Actor ? A Documentary », où des comédiens américains très peu connus de ce côté de l’Atlantique témoignent des hauts et des bas de leur métier avec force d’anecdotes. Ces interviews sont « habillées » d’animations dans l’esprit des « Simpsons » ou des « Griffin ».
L’une des magies du Marché du Film est de voir régulièrement apparaître de l’animation en provenance de pays rarement exposés.
« Rodencia 3D » est ainsi une coproduction entre le Pérou et l’Argentine, où Edam, un jeune souriceau froussard, et la jolie souricette Brie se trouvent plongés dans une série d’aventures au Royaume de Rodencia. Rien de bien nouveau, mais un sympathique petit film.
De froussard, il en est question dans le délirant « The Adventures of Jinbao », où un apprenti guerrier humain se transforme en panda. Il se retrouve au Pays des Merveilles avec un cochon volant ! Images de synthèse pauvrettes, musique envahissante… Malgré la voix de Jackie Chan dans la version originale, cette production de Hong-Kong ne laissera pas un souvenir impérissable.
Plus à l’est en Asie, la Thaïlande proposait « Echo Planet 3D ». Nous sommes conduits à la recherche d’un jeune scout perdu dans une forêt. Il a trouvé refuge dans un village isolé qui a conservé ses traditions. Mais ce petit monde est menacé par des attaques satellitaires…
Destiné au jeune public, « Echo Planet 3D » aborde intelligemment les problèmes liés au dérèglement climatique.
L’écologie est au cœur de « Minuscule », dont une trentaine de minutes seulement nous ont été présentées. Tirée de la célèbre série télévisée, cette aventure d’une coccinelle alliée dans la nature à des fourmis noires, laisse augurer du meilleur.
LE « teaser » (petite bande annonce mettant l’eau à la bouche !) du Festival 2014, fut incontestablement celui d’ « Harlock », le « Albator » de Leiji Matsumoto. On ne peut anticiper du rythme et de l’efficacité du film au final. Mais, outre la richesse de cette importante production en 3D, dans ce qu’il nous a été donné de voir, le travail sur les visages ou les grains de peau est particulièrement soigné. On en jugera à la rentrée au Japon.
Restons au Japon, avec là encore le teaser du 2e volet de la saga consacrée au Bouddha de Osamu Tezuka, qui devrait être visible à la fin de l’année. Rien de bien nouveau dans cette superproduction, quelque peu austère pour quiconque n’a pas de solides bases en culture religieuse.
La dernière bonne surprise nippone viendra de « Steins ; Gate. Déjà vu in the Load Area », de Kanji Wakabayashi. Okabe, un jeune étudiant geek, et son amie amatrice de cosplay, se rendent compte qu’ils peuvent envoyer des messages dans le passé au travers d’un ordinateur à micro ondes !
Flirtant avec la série des « Matrix », et bien que très bavard, ce long-métrage très sophistiqué et aux décors et à la réalisation soignés, se regarde avec plaisir et mériterait de connaître une sortie sur nos écrans petits ou grands.
Comme chaque année au Marché du Film de Cannes, le meilleur aura côtoyé le moins bon. Mais le tout aura témoigné d’une grande vigueur du long métrage d’animation dans le monde.
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