Génération Albator

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Pour revenir un peu à l’origine de Génération Albator, aujourd’hui, on a des références : la Gloubiboulga Night, LogaRythme etc… mais à l’époque où la première émission a été créé, il n’y avait pas d’actualité télévisuelle sur les anciens programmes. Donc, comment est-ce qu’on en vient finalement à avoir l’idée de lancer un tel programme ?
Thierry Berthier : En fait, je travaillais chez Marina Productions, une société de dessins animés, et j’avais un catalogue de dessins animés que je vendais. C’était mon premier contact avec ce milieu : je ne suis pas comme Pierre FAVIEZ, qui connaît tous sur le dessin animé, les mangas etc… Moi, c’est plutôt les catalogues de dessins animés, ce qui circulait en Europe, en France, aux Etats-Unis, et au Japon, ce qui existait ; je n’étais pas au fait des nouveautés, il y a tellement de choses que c’est difficile de connaître tout.
J’ai alors proposé plusieurs fois de passer des dessins animés la nuit, pour s’adresser à un public adulte. J’ai fait cette proposition sur le catalogue de Dynamic Visions, avec qui je m’entends très bien ; je suis allé voir TF1, France 2, France 3, M6, mais personne n’en a voulu, et l’idée est tombée à l’eau.
Ce qui s’est passé par la suite, c’est que j’étais très ami avec Anne-Marie MEYSSONNIER, qui travaillait au sein de France 3 et qui, un an plus tard, m’appelle en me disant : “J’ai un concept d’animation, sur la nostalgie etc… Je n’ai pas de producteur pour l’instant, je sais que c’est toi qui connaîs tous les dessins animés, tous les droits etc, donc ce serait bien qu’on puisse le faire ensemble”. Je dirais donc presque que c’est France 3 qui m’a appelé, et on a créé Génération Albator avec Anne-Marie MEYSSONNIER. Bien sûr, ce fut beaucoup plus facile pour Anne-Marie, au sein de France 3, de vendre l’émission, que pour quelqu’un de l’extérieur.

Pierre FAVIEZ nous disait justement qu’elle était particulièrement décisive.
Si elle n’avait pas été là, jamais cette émission n’aurait vu le jour, c’est tellement difficile, même à Noël. Par exemple, pour la dernière émission de Noël, j’ai eu du mal à trouver les droits : on m’a commandé l’émission un mois avant sa diffusion, alors qu’ils savaient depuis trois mois qu’ils allaient la diffuser. Trouver les droits en un mois, c’est difficile. Suite à la première émission de 98, ça a tellement cartonné que France 3 a décidé d’en faire une menseulle. Donc ils m’ont commandé 6 émissions ; j’ai donc commencé à produire les 6 émissions, et au moment où les 6 émissions étaient presque produites, ils se sont rétractés pour finalement n’en produire su’une seule. Je me suis donc retrouvé plutôt dans les problèmes, puisque j’avais produit quasiment les 6 émissions… et j’ai été obligé d’abandonner les droits que j’avais acheté.
Maintenant avec France 3, j’attends d’avoir le bon de commande. C’est vraiment un phénomène unique dans l’histoire de France 3, on m’a dit que ce n’était jamais arrivé.

Dans Génération Albator, ce qui est aussi intéressant, c’est le côté “on va essayer de programmer des choses que les gens n’auraient pas vues, qu’ils auraient loupées”, d’où l’intérêt des pilotes, des films comme Goldorak contre Great Mazinger.
L’idée , c’est de ne pas faire de concessions ; de ne pas mettre le logo par exemple pendant le passage des DA : France 3 voulait le logo Génération Albator en haut, alors j’ai refusé pour que les puristes gardent l’aspect original. De même je veux passer les génériques de fin, essayer de trouver les chansons, comme quand on a passé Dan et Danny, avec la chanson en français et la chanson en japonais à la fin : j’essaie vraiment de faire en sorte que chaque émission soit un collector.

Donc il a fallu jongler entre un public composé de nostalgiques, donc les gens comme tout le monde, mais également de puristes, en essayant de faire en sorte de respecter les exigences de chaque partie.
Oui, c’est pour ça aussi qu’on a fait les fiches techniques, pour les puristes, afin de leur dire quand c’était diffusé. De même pour le petit bandeau qui passe en dessous avec plein d’informations, le but est d’essayer vraiment de donner des infos sur toutes les séries. Je pensais par exemple aux Chevaliers du Zodiaque : on voulait absolument retrouver l’épisode n°1 sans censure, et on a pas réussi ; on a même eu du mal à trouver les génériques originaux. On les a retrouvés, mais ça a été une galère impossible ; ils étaient chez AB, et il y avait le générique original sur un seul master, on a été obligé de tout visionner uniquement pour trouver les génériques !
Après, je voulais vraiment retrouver l’épisode non censuré, mais impossible, il n’existe plus ; il doit exister au Japon je pense, mais en France, je ne sais pas.

Il n’y avait pas de présentateurs, mais quand même une idée géniale : reprendre en voix off les doubleurs de l’époque !
C’est vraiment l’esprit Génération Albator : j’ai refusé de mettre un présentateur pour que les téléspectateurs ne pensent pas : “il ne représente pas la Génération Albator”, pour éviter des problèmes comme un présentateur mégalomane qui pense que les 2 millions de téléspectateurs ne sont dûs qu’à son “talent”. Je voulais aussi qu’on aille directement à l’essentiel, c’est-à-dire qu’on fasse des fiches techniques, et paf, qu’on voit l’émission, sans blabla. Le but de Génération Albator sur les spéciales, c’est de penser “émission n°1, émission n°2… “. C’est vraiment le côté collector. Donc à chaque émission, on a voulu mettre la voix d’un doubleur en présentateur. On a commencé par la voix d’Actarus, et puis ça change à chaque fois ; on a encore pas mal de voix qu’on a pas utilisées.

Il y a eu quand même un gros battage après la première de Génération Albator, qui a séduit tout le monde, d’autant plus que l’émission était programmée un 25 décembre, un jour de fête où les gens ne sont pas forcément devant leur télé.
L’idée était là : au même moment, il y a la messe de minuit sur TF1, la messe de minuit sur France 2, c’est une aubaine !

C’est une autre forme de grand-messe !
Oui, c’est sûr ! Et pour preuve, pour la dernière émission, on a fait beaucoup moins d’audience : comme le 25 tombait un jour férié (un dimanche), il y avait le Cinéma de Minuit, et la chaîne ne pouvait pas déprogrammer cela, c’était impossible. On a donc été repoussé au lendemain, et on a fait beaucoup moins d’audience. Cette case horaire fonctionne donc très bien, puisqu’on est en face de la messe de minuit, que personne ne veut regarder.

L’audience de la première émission, c’était 2 millions de téléspectateurs ?
Oui, 2,2 millions pour les premières émissions.

Et les autres ?
Plutôt 1,8 million à 2 millions, ça baisse un peu ; mais pour la première, c’est sûr qu’on a créé un effet de surprise. Et la deuxième chose, on avait vraiment les bons programmes aussi: Goldorak, Albator, Ulysse 31, Capitaine Flam ; avec les petits shorts sympathiques.

Les problèmes de budget que vous avez pu rencontrer, c’était essentiellement des problèmes de droit ?
Il y a 2 problèmes : on part sur la logique d’un budget “jeunesse”, puisque l’émission est plutôt “jeunesse”, mais dans l’équipe “jeunesse”, c’est difficile parce que le responsable “jeunesse”, considère que c’est plutôt du divertissement. Ça remonte à l’antenne, donc c’est l’antenne qui doit débourser le budget, mais l’antenne considère que c’est la “jeunesse” ! Donc je navigue entre tous les bureaux et tout le monde se renvoie la balle. Tout le monde veut faire l’émission mais personne ne veut débourser l’argent.

Les droits, ça a été facile, ou bien il y a des séries que vous auriez aimé avoir particulièrement et que vous n’avez pas pu avoir ?
Les droits, c’est une histoire très compliquée, parce que je ne peux pas acheter la série entière. J’achète au coup par coup pour les émissions, et je ne dois acheter qu’un seul épisode. Texto, cela donne : “Je le diffuse à telle date, et après, vous reprenez vos droits”, donc la série n’est pas du tout bloquée, j’achète un mois de droits, ce qui est très court. Ça permet de débloquer certaines séries. Mais certains producteurs sont très difficiles, les Américains notamment. Avec les Japonais, on arrive à s’arranger, mais les Américains veulent vraiment vendre toute la série. J’achète à peu près 30 000 francs les droits de chaque épisode, les Américains me disent “30 000 F, c’est le prix du contrat, on va pas se faire chier pour 30 000 F “

Même si cela relance le reste de la série ?
Ils n’en ont rien à faire. J’ai été très déçu par l’épisode pilote de Goldorak que je voulais le passer l’année dernière. Il était programmé sous réserves, mais on n’a pas eu le temps d’avoir le matériel à temps, le doublage n’a pas été fait etc… J’espère que cette année, pour celle de Noël, on pourra le passer.

Vous êtes un peu prisonnier, finalement, du fait que France 3 a les droits de beaucoup de DA, et qu’ils veulent surtout les voir dans la programmation ?
Exactement ! La chaîne me dit : “Voilà tu produis cette émission avec ces droits-là”. Je ne vais pas leur dire non : en même temps je suis producteur, je viens pour produire des émissions ! Bon, c’est sûr que si on me donnait les moyens, ça ne serait pas du tout ça, mais là je n’ai pas trop le choix. Je sais que ça ne va pas trop plaire aux fans, mais en même temps, ça va passer pendant la nuit : les programmes de nuit sont si inintéressants que le jeune qui va regarder le vendredi soir ne va pas choisir longtemps entre Chasse et Pêche et Génération Albator… si l’émission est reconduite.

A priori, on n’a toujours aucune certitude que cette année on aura un Génération Albator ?
Je pense quand même que si. Enfin, ils ne m’ont pas confirmé, mais chaque année, cela revient, c’est devenu une institution. De plus, je pense que c’est un programme qui leur revient à un prix pas très coûteux, et en même temps ça fait énormément d’audience, pour Noël, c’est un beau cadeau !

Et puis il y a un projet d’hebdo ?
Pour l’hebdo, la chaîne m’a dit qu’en septembre normalement, ça risquait d’arriver, mais maintenant, j’y crois beaucoup plus ! Parfois, les journalistes sont presque au courant avant moi : Pierre FAVIEZ appelle souvent le service “jeunesse” de France 3, où certains journalistes interviewent par exemple Eve BARON. Ils sont donc au courant avant moi, parce que Eve, à chaque fois, annonce qu’on passe à un rythme hebdomadaire. Du coup j’apprends dans les journaux que l’hebdo est prévue, alors que je ne suis pas encore au courant ! C’est assez drôle ! Pour l’instant, j’ai vu Thierry LANGLOIS, le directeur de l’antenne, qui m’a dit que normalement, on allait trouver une case en septembre, puisque les cases changent à partir de septembre. Donc, normalement, c’est prévu, mais rien n’est signé.

C’est un concept que vous vouliez mettre en place ?
Par rapport à Génération Albator, j’attends vraiment l’opportunité de lancer cette hebdomadaire. A partir de janvier 2001, on devait déjà faire une émission par semaine jusqu’en juillet, derrière Marc-Olivier FOGIEL, surtout pour passer l’intégrale de Capitaine Flam et d’Albator 78.

Ce sera donc un concept un peu différent de celui de Génération Albator, dont la base était de ne pas faire de suite, mais de passer soit des pilotes, soit des films.
Exactement : la base de l’hebdo c’est de diffuser les séries, mais on garde aussi la spéciale, où l’on diffusera des nouveautés, de l’inédit. La spéciale Noël dure plus longtemps d’ailleurs: on a 4 épisodes au lieu de 2, plus des shorts etc…
Par la suite, en fonction du succès, on voulait aussi arriver à faire des reportages, aller un peu plus loin dans le concept de l’émission. Pour l’instant, il y a vraiment des difficultés au point de vue du budget pour faire l’émission, parce qu’en fait, ce qu’il faut savoir, c’est qu’ils avaient la case de janvier à juillet… mais ils n’avaient pas d’argent. La deuxième chose, ils ont eu un problème de syndicat : ils veulent ouvrir la diffusion de l’antenne de France 3 24h/24.
C’est-à-dire que France 3 va être diffusée 24h/24 très prochainement. Ça devait se faire en janvier, ça a été repoussé en mars, et maintenant c’est repoussé en septembre.
Donc normalement, dès que France 3 arrive en diffusion 24h/24, j’ai mon émission qui sera le fer de lance de l’ouverture de l’émission 24h/24, pour communiquer sur les émissions de nuit ; ce sera la première émission de nuit.

Quel est votre sentiment sur la Gloubi Boulga Night, qui est quand même, disons-le, une sorte d’extension née du succès de Génération Albator ?
Tout à fait. C’est intéressant, et ce qui est bien, c’est que ça aide l’émergence du dessin animé, c’est de l’auto promo pour tout le monde, je trouve ça très, très bien.

Parce qu’ils tablent aussi sur du HANNA BARBERA par exemple ?
Oui, oui, moi je trouve ça très bien ! Ce qui est sûr, c’est que dès que je peux avoir mon hebdomadaire, je ferai aussi ma nuit Génération Albator ! La nuit Génération Albator, ce sera plus basé sur la nostalgie, avec en plus la nouveauté des dessins animés pour adultes.

Et ce serait pareil, une sortie nationale ?
Je voudrais faire ça au Rex surtout, mais quand on commence, on est obligés de faire une tournée en province après. Et on fait une tournée en province pour avoir le parrainage de France 3.

Ce qui est intéressant par rapport à la Gloubi, c’est que ça ne s’est pas concentré sur le marché des petites salles, comme c’est parfois le cas pour des dessins animés japonais : on l’a vu avec Yamada, qui a eu un succès très mitigé, parce qu’il y a eu très peu de copies, et que c’est principalement passé dans les salles art et essai ; il faut toucher le grand public.
C’est un film difficiles les Yamada ; même si toutes les critiques étaient unanimes,, c’est quand même un film qui, au point de vue de la notoriété, n’est pas très connu, il faut vraiment avoir envie d’aller voir ce genre de films. C’est ambitieux, sortir les anime japonais au cinéma. Même si il y a un public, les films n’ont pas assez de notoriété, à part pour les animefans.

Par rapport au public, qui est finalement le même entre Génération Albator et la Gloubi, comment identifiez-vous le spectateur type ?
A la base, c’est le nostalgique, donc entre 20 et 35 ans. Après, il y a des âges un peu plus jeunes qui se greffent dessus, même si le moteur n’est pas la nostalgie, c’est nouveau en même temps, donc c’est intéressant : Albator par exemple, qui est quand même sophistiqué dans la compréhension. Je trouve que les jeunes de maintenant percutent bien, ils sont intelligents, ils comprennent vite les choses etc. Après, ce sont des gens qui sont encore étudiants pour la plupart, ou qui ont une situation, bref, la tranche d’âge d’une génération ! Encore après, je ne sais pas exactement.

L’effet nostalgie, c’est quand même particulier à une génération ?
Il y a une raison : c’est qu’à l’époque des années 60, il n’y avait pas de dessins animés : il y avait des programmes pour enfants, mais pas de dessins animés. Quand Jacqueline JOUBERT a été responsable “jeunesse”, elle a décidé d’en acheter, par le biais de Bruno HUCHEZ, qui était allé au Japon en disant “Il y a plein de DA, il faut diffuser des dessins animés, Goldorak, Albator etc…”. Ils ont transmis ça à Antenne 2, sans savoir que ça allait faire un carton. D’un seul coup, une déferlante de dessins animés est arrivé en France, en Italie c’était pareil. C’est pour ça que toute une génération est particulière dans son rapport à la nostalgie : de se retrouver confrontés à ces dessins animés, qui étaient inquiétants, comme Albator ou même Goldorak – il y avait un épisode où Actarus avait une blessure, on comprend après qu’il avait un cancer – ce sont des dessins animés presque pour ados et adultes, et nous on les a vus en tant qu’enfants, c’était même violent, et on a diffusé ça, donc ça a fait le succès qu’on connaît. Mais seule cette génération-là peut comprendre la nostalgie qu’on peut avoir.Maintenant, la nouvelle génération n’aura pas la même nostalgie dans 10 ou 20 ans, pour la bonne raison, qu’il y a tellement maintenant de dessins animés, à part peut-être Pokemon et les Tortues Ninja, que le reste est noyé dans la masse. Chaque année, il y a 50 séries qui sortent, les gosses regardent, mais il n’y aura pas de nostalgie comme il y a eu à cette époque-là.

Pour vous, c’est vraiment le choc de la différence à cette époque-là qui génère l’engouement qu’il y a actuellement ?
Exactement, je ne pense pas que dans 20 ans on pourra faire la même chose. On pourra le faire un peu, mais il n’y aura pas le même engouement. On ne saura même pas quoi diffuser : bon, des séries ont marqué, c’est sûr, il y a les Tortues Ninja, les Pokémons, mais ça passe encore dans la nostalgie de notre époque.

Psychologiquement pour vous, ce spectateur type qui vient à la Gloubi ou qui regarde Génération Albator, c’est un adulte resté enfant, ou alors c’est un adulte qui n’a pas envie de passer de suite du côté adulte ?
Non, pour moi, c’est un adulte; il voit les séries de l’époque, donc Albator ou Goldorak, et il éprouve une nostalgie par rapport à son époque; mais les séries vont plus loin, surtout Albator par exemple : il l’a vue quand il était gosse, et il se disait “Ah c’est génial le pirate de l’espace”, mais quand il la revoit maintenant, il comprend des choses qu’il n’avait pas comprises à l’époque : c’est là la force de ces séries.

Quelque part, pour revenir sur le concept de nostalgie, est-ce qu’on peut pas faire remonter ça à La Dernière Séance, qui passait des vieilles pubs, des vieilles actualités? Est-ce que ce n’est pas un fait humain qui traverse toutes les générations, et qui marchera toujours, contrairement à ce que vous disiez par rapport à un effet de mode ponctuel ?
Quand je parlais d’effet de mode, c’était vraiment sur les dessins animés en général. Je pense qu’il y aura une nostalgie, mais moins forte, sur les prochains dessins animés, qui sera plus ciblée sur certains jeunes : il y a tellement de séries qu’il y en a qui vont adorer certaines séries. Après, c’est sûr, il y a toujours une nostalgie, si on la travaille.

Est-ce que justement on ne peut pas dire que cette nostalgie n’interviendra pas sur l’époque du futur aussi parce qu’aujourd’hui on a un nombre de chaînes monstrueux : aujourd’hui, la culture télévisuelle, c’est les chaînes officielles, le câble, le satellite… Est-ce que la masse ne nuira pas à la qualité du souvenir ?
Le problème, c’est qu’il y a aujourd’hui tellement de choses, que chacun aura sa propre nostalgie. Celui qui voudra voir des programmes, je pense que le seul moyen pour lui sera qu’il aille sur Internet, voir ce qu’il a envie d’aller voir :il n’y a que lui qui pourra savoir quelle est sa nostalgie. Après, il va caler son émotion d’époque. On ne pourra plus faire une émission qui va fédérer comme Génération Albator.

Quelqu’un comme Arthur avec Les Enfants de la télé fait dans la nostalgie selon vous ?
Voilà, pour moi, quelqu’un comme Arthur, il fait de la fausse nostalgie, c’est-à-dire il rediffuse toujours la même chose, et très peu de choses. Il y a énormément d’émissions que je voudrais revoir mais qu’il ne rediffuse pas, alors qu’il pourrait faire de la vraie nostalgie. Mais c’est TF1, c’est une émission d’auto-promotion, d’invités qui viennent sur le plateau, c’est du business. Au début, il faisait du vrai boulot de recherche sur France 2. Maintenant, c’est relativement décevant. Les Enfants de la télé, c’est vraiment du bon concept pour diffuser de la nostalgie, mais ils ne font pas leur boulot. Enfin pour moi, si je pouvais produire cette émission, j’y mettrais beaucoup plus d’images. Là actuellement, il y a quoi ? 20, 30% d’images pour 70% de blabla ? Je voudrais l’inverse, 70% d’images.
Il y a une autre émission qui est sur le concept de la nostalgie et qui fonctionne pas mal, qui rediffuse pas mal d’images, c’est Les Moments de vérité sur M6.On repart sur des émissions d’époque, et ce qui est bien, c’est le fait de diffuser l’avant, le générique de l’émission : je trouve ça vraiment sympa.

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