La courte renaissance du monstre

Vision en diagonale

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Monster House

Par Nathalie B.

D.J. Walters, un petit garçon de 12 ans est doté d’une imagination débordante. Voilà pourquoi personne ne le prend au sérieux lorsqu’il fait part de ses craintes au sujet de son horrible voisin qui terrorise tous les enfants du quartier… Bonne surprise, hier après-midi, au coeur d’Annecy et de son festival : la projection, en avant-première, de Monster House, film 3D produit par Steven Spielberg et Robert Zemeckis, et dirigé par Gil Kenan. Ce réalisateur de 29 ans, à l’air de gamin dégingandé et souriant, a déclenché un bel enthousiasme au théâtre Bonlieu.

On aurait pu craindre le pire (après le vilain Pôle Express de Zemeckis) mais Monster House est un vrai bon film, drôle, intelligent, et audacieux, en dépit de partis pris d’animation faisant déjà débat ici. Un film de terreur pour gosses rappelant les Goonies ou, plus largement, ces films des années 80 (Ah ! toute ma jeunesse !, NDR) qui n’avaient pas froids aux yeux et n’hésitaient pas à faire peur aux moins de 13 ans.

Date de sortie en France prévue pour le 23 août. Nous vous en reparlerons prochainement dans AnimeLand, le mag !

Le site officiel : www.sonypictures.com/movies/monsterhouse/site

Renaissance

Par Nicolas Penedo

Paris 2054. Dans la ville lumière, Ilona, une scientifique renommée, a été enlevée. On confie au capitaine Karas, un des meilleurs policiers de la ville, le soin de la retrouver. Mais Karas découvre vite qu’Ilona est devenue un enjeu scientifique majeur. Plus le policier avance, et plus la situation devient tendue… Renaissance ne tient certainement pas la route grâce à son scénario. Stéréotypé, il véhicule un nombre incalculable de poncifs de films / romans de SF et de hardboiled. Le film a été baigné d’influences communes aux films de Matrix, Minority Report ou encore Blade Runner pour la partie SF. Quant au genre du hardboiled (roman noir), on retrouve du Raymond Chandler (Le grand sommeil) ou Dashiell Hammett (Le faucon maltais), pour ne citer que ceux là.

En fait, le film tout entier tient uniquement grâce à son incroyable aspect visuel. Retrouver Paris dans le futur, avec une nouvelle architecture (voir ses autoroutes souterraines séparées de la surface par une plaque de verre transparente sur laquelle se promènent librement les passants) vaut le coup d’oeil. Mais plus encore, le noir et blanc domine à ce point l’image qu’il imprègne rapidement la rétine du spectateur, le plongeant dans un univers sombre, violent et torturé. De vrais acteurs ont été employés pour jouer, et leurs mouvements capturés grâce à la motion capture. Ensuite, il était « facile » de les faire vivre dans un Paris recréé sur ordinateur et privé de couleurs. Un formidable travail a alors été accompli sur le noir et blanc pour donner une texture dynamique à l’image qui fasse ressentir au spectateur l’aspect étouffant du récit. On songe forcément à Frank Miller et son Sin City en regardant le film : Miller, dans sa BD culte, entièrement en noir et blanc, avait fait le même pari que les auteurs de Renaissance, mais sur papier… On espère en tout cas que l’équipe se remettra rapidement au travail, mais cette fois-ci avec un scénario faisant plus honneur à leur travail esthétique.

Le site officiel : www.renaissance-lefilm.com/accueil.htm

Pixar, 20 ans de courts

Par Nicolas Penedo

20 ans de courts de Pixar : l’affiche donnait envie. En 9 films, on découvre le travail réalisé par le Studio d’animation entre 1986 et 2005. Si les premiers films ne sont guère convaincants scénario très limité, décors et personnages représentés grossièrement , la progression se fait très nettement sentir. Voir à ce sujet le fabuleux Geri’s Game de 1997 : un vieil homme dispute une partie d’échec seul, passant d’un siège à l’autre. Ses expressions de visage se modifient au fur et à mesure du jeu avec un « joueur » timoré et un autre moqueur. Si le film commence lentement, progressivement, la caméra « oublie » de filmer le déplacement de Geri, à tel point que, ne voyant que les « joueurs » placer leurs coups, le spectateur croit voir deux adversaires bien réels s’affronter. Fabuleux… De même, on aura une pensée pour For the birds, extrêmement drôle, où l’on voit des oiseaux aussi mignons que commères rejeter un grand echalla de volatile qui, par sa naïveté, leur fera payer leur malveillance.

Un autre court brillant aura été One Man Band ! Une petite fille adorable veut jeter sa pièce dans la fontaine, mais se trouvent deux hommes orchestres rivalisant comme ils le peuvent pour que la petite fille leur donne son argent. Mis en scène de manière remarquable, avec un dynamisme et une inventivité de premier ordre, le court vaut surtout pour les expressions de visage de la petite fille : adorable, grognon, on jurerait voir un être humain…

Saluons aussi le fait que ces courts étaient présentés par deux membres de Pixar, un producteur et un animateur, qui commentaient chacun des métrages, et répondirent à la fin de la projection aux quelques (rares) questions du public. De leur propre aveu, ces petits films étaient autant d’occasion pour le Studio américain de tester leur maîtrise de l’ordinateur et de développer de nouvelles façons de travailler. Aujourd’hui, maintenant que Pixar a atteint une maîtrise de l’engin informatique, la réalisation des courts leur permet de révéler de nouveaux talents.

La grande force, et tout l’intérêt du Festival d’Annecy réside dans cette faculté de proposer un panel très large de productions, de la plus underground, à la plus commerciale. Passant d’une salle obscure à une autre, on franchit différents mondes, on voyage et on apprend…

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