Eco a utilisé le terme ‘rose’ en raison de sa polysémie : il évoque le fameux roman courtois, mais aussi les Rosicrucens, la Guerre des Roses,… Comme je l’indiquais dans le post antérieur, cela était aussi une allusion à des textes d’Abélard et de Shakespeare. Par ailleurs, tous ceux qui ont eu une éducation humaniste se souviendront que rosa, rosae est le modèle de la première déclinaison latine.
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Yokitori,
régulièrement sur http://forums.respublica.fr/list.php?mode=3&newsgroup=fabnol
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p.s. : via Google, je suis tombé sur ce petit texte explicatif :Le roman allégorique :
le Roman de la Rose (1230-1275)
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Le Roman de la Rose s’intitule “roman” mais constitue plutôt un double miroir aux amoureux, une somme allégorique et encyclopédique de 22000 octosyllabes à rimes plates qui résume tous les thèmes de la courtoisie et de la philosophie des XIIe et XIIIe siècles.
Le premier Roman de la Rose, écrit vers 1230 par un poète courtois, Guillaume de Lorris, raconte les étapes initiales d’un parcours amoureux au milieu d’un “jardin d’Amour”. Inachevé, il s’interrompt après 4058 vers alors que l’amant, désespéré, est séparé de la Rose (la Dame) par les murailles pleines de personnages du château de Jalousie. Ce premier texte est la mise en récit, à travers la fiction d’un songe autobiographique, des thèmes de la lyrique courtoise, une sorte de synthèse poétique de la fin’amor (qui est alors à la fois à son apogée et au début de son déclin), un art d’aimer complexe et subtil, dans lequel l’allégorie est utilisée avec beaucoup de légèreté.
Le Roman de la Rose est achevé vers 1270-1275 par Jean de Meun, clerc parisien par ailleurs traducteur d’oeuvres latines. Vers le milieu de l’ouvrage il donne son nom : Jean Chopinel, né à Meun-sur-Loire, ainsi que celui de son prédecesseur. Cette deuxième partie est une longue glose critique et ironique de la première, dont le ton est beaucoup plus lourd et démonstratif. L’amant perd ses illusions courtoises, et va jusqu’à cueillir la rose, dans une scène d’une obscénité à peine voilée. Les personnages sont des figures allégoriques : le dernier mot revient à Nature, qui exalte procréation et fécondité. Les thèmes courtois sont remplacés par des conseils cyniques, des digressions philosophiques inspirées d’Alain de Lille, des exposés scientifiques, des prises de position sur l’actualité.
Le Roman de la Rose connaît un succès durable surtout grâce à cette deuxième partie. Au début du XVe siècle, il est l’objet de la première querelle écrite de la littérature française, lorsque Christine de Pizan attaque les positions antiféministes de Jean de Meun. Livre de référence pour la Renaissance, il échappe au mépris pour le Moyen Âge et est édité par Marot.
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