Citation (Reiichido)
Vraiment très perturbant, mais cette manière de réduire l’existence humaine à son importance effective, ça me plait.
Je viens seulement de voir le petit film proposé par World21 et je te corrobore pleinement, Rei !
A part ça, on va encore conclure à mes goûts de père-vert, moi qui suis aussi innocent que Yotsuba et père de personne, mais puisque c’est le bizarre ici, je me dois de signaler un manga en japonais qui s’appelle justement “HEN” (=bizarre). C’est une histoire un peu osée, d’un M. Oku (ça ne s’invente pas!). Il s’agit bien sûr de Hiroya Oku, l’auteur du décapant “Gantz” et de l’étrange “Zero One” (Génération Comics) qui a été stoppé au Japon dès le 3ème volume.
“Hen” est un one-shot (Jump Comics) tranquillement païen qui ne risque pas d’être publié ici car “inclassable” selon nos normes morales : en un sens il n’est pas assez “sexuellement explicite” pour sortir dans le ghetto du rayon réservé, et il est trop dérangeant (pour nos lycéennes) pour être autorisé à la vente ordinaire. J’avoue que j’adore ces jolies preuves de la non-libération sexuelle des Franchouillards, qui se croient si “au-dessus de ça”, modèles du monde.
En effet il s’agit d’une histoire d’amour entre deux lycéennes, et pas d’une histoire de purs sentiments éthérés, mais le ton n’a rien à voir avec le hentaï, pas non plus une histoire de fesse donc.
La jeune Azumi est très peu mature physiquement, c’est la “chibi” de la classe, elle vit calmement avec sa mère, en vraie petite fille sage, bien qu’elle entre en Terminale. Chizuru (qui réapparaît “virtualisée” dans Zero One!) est une grande blonde svelte, de mère américaine, aux seins et à la chute de reins superbes. Elle se balade toute nue chez son copain, un jeune adulte, et ils font souvent l’amour (en levrette, ici qq scènes un peu crues, mais aucun organe sexuel visible).
Or Azumi et Chizuru, voisines de palier, sortent à la même heure et se croisent donc, car c’est la rentrée. Puis elles se retrouvent dans la même classe. Timidement, la “nouvelle” Azumi se présente, ensuite elle pense de son devoir d’aller saluer sa voisine d’appartement. Mais celle-ci snobe avec mépris cette mouflette. La nuit suivante, Chizuru rêve (sous forme de dessins puérils) : elle est en joyeuse promenade avec Azumi, sous un soleil et des petits nuages riant de toutes leurs dents ; elles se couchent dans les fleurs main dans la main, se disent des tendresses… et Chizuru se réveille en sursaut avec un cri, stupéfaite, au côté de son copain.
A partir de là, tout est lancé. Les rêves reviendront et ne feront qu'”empirer”, malgré les tentatives de résistance de la grande blonde. Elle craquera, larguera son copain, se déclarera, se livrera à des folies, deviendra la risée, puis le scandale de tout le lycée. La pauvre Azumi est bouleversée, cherche à ne pas la faire souffrir, à créer et maintenir une amitié pure… et voilà soudain qu’elle commence à rêver aussi, de cette blonde aux superbes seins (alors qu’elle n’en a pas!), et s’éveille en sursaut avec un cri. Résistance de son côté, péripéties… La chute est très belle et émouvante, si j’ai le temps plus tard je la détaillerais un peu (ou Nico, car il a ce volume).
Bref, c’est surtout une histoire d’amour fou, avec nombre d’émotions, de scènes très réussies, et l’auteur connaît assez bien son Freud pour rendre les choses convaincantes. Il n’y a aucune scène de coucherie entre les deux filles ; il y a bien un bain en commun mais ceci n’est que banal au Japon ; quelques nudités en rêve mais mosaïquées. En France l’homosexualité n’est absolument pas un délit. A condition que cela ne tente absolument pas les ados. Qui, on le suppose, ne deviennent homos que brusquement, à leur majorité légale.
Edité par Lord Yupa le 15-11-2007 à 11:13
Edité par Lord Yupa le 15-11-2007 à 11:37