Vieux topic que je découvre… Ai-je le droit de le remonter pour vous parler de deux personnages qui me tiennent particulièrement à cœur ? Après un temps de réflexion, je me lance malgré tout :
Tout d'abord j'aimerai vous parler de Kaori Makimura !
Cette jeune femme d'une vingtaine d'années est le partenaire/collègue de travail de Ryô Saeba, nettoyeur attitré, surnommé ''City Hunter''. Un travail dangereux qui nécessite une méfiance continuelle, des sens aiguisés et une aptitude au tir recommandée. Le propre frère de Kaori est mort tragiquement au cours d'une mission après s'être frotté à un gang mafieux de trafiquants de drogue. Pourtant, malgré les conseils de Ryô de mener sa propre vie, Kaori ne se laisse pas envahir par le chagrin. Elle prend tout simplement la place de son grand frère ! Désormais, c'est elle qui prend contact avec le client avec plus ou moins de risques (l'un d'entre eux essayera de se faire sauter à la dynamite avec elle !) ou coopère avec Ryô lors de missions périlleuses.
Il faut dire que Kaori est une femme de caractère qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Malheur à Ryô s'il ressent une montée hormonale dans la partie spongieuse de son organisme ! Les marteaux pleuvent et quand ce ne sont pas les massues 100 tonnes, les électrochocs se chargent d'apaiser les ardeurs du City Hunter ! A se demander qui tient la culotte dans ce duo explosif !
Habillée très simplement, sans réelle volonté de plaire, Kaori est aux antipodes des femmes sexy qui prennent contact avec le City Hunter. On sent bien qu'elle en souffre lorsque Ryô n'hésite pas à lui en faire la remarque. Mais bien loin de s'avouer vaincue, Kaori impose ses choix à son partenaire. Pas question d'agir comme il plaira à monsieur ! Si Kaori a décidé d'être ainsi, elle le restera. Et pourtant, en dehors de ces disputes incessantes, de ces remarques piquantes de la part de Ryô, on comprend qu'il est attaché à Kaori; faut-il voir un signe dans l'incapacité de Ryô de faire coucou devant elle, même en collant de danseuse ?
Même si Kaori maltraite régulièrement Ryô lorsqu'il s'emporte devant les clientes, elle non plus n'est pas indifférente aux charmes du City Hunter. Allant même jusqu'à modifier son allure physique dans le très beau ''Cendrillon dans la ville'', lui permettant ainsi de passer pour la première fois une soirée entre amants avec Ryô d'habitude si insensible aux charmes de Kaori. Irons-nous un jour vers un happy-ending pour ce duo infernal mais si attachant ? Avec Kaori, tout est encore possible !
L'autre personnage est tiré d'un anime : il s'agit de Joe Shimamura (Cyborg 009) version 1968
Après les deux films de 1966 et 1967 (ceux sortis en France à la même époque), le studio Toei réalisa une première série télévisée en noir et blanc et reprenant là où s'était arrêté le second long-métrage. Je ne sais pas si c'est volontaire, il n'empêche que contrairement aux autres anime de l'époque, Joe Shimamura est alors un peu à part en tant que héros de série animée pour enfants.
C'est un jeune homme de 18 ans tué dans un grave accident provoqué par l'organisation du Fantôme Noir alors qu'il participait à une course automobile. Son corps, emporté par ses assassins, est cybernétisé et ainsi ramené à la vie pour devenir le cyborg 009 (ça rappelle ''Eightman'' ou encore ''Robocop''). Avec ce nouveau prototype de cyborg soldat, le Fantôme noir, une ordure qui s'enrichit en provoquant des guerres pour vendre les meilleures armes possibles, espère ainsi développer un nouveau type de combattant résistant aux armes nucléaires. Dommage pour lui, les 9 cyborgs se rebellent et prennent la fuite. Désormais les cyborgs 001 à 009 vont vouer leur existence à détruire le Fantôme Noir et lutter pour la paix dans le monde !
Joe prend rapidement la tête du groupe. Dans cette série, il est présenté comme un héros épris de justice, courageux et romantique. Rien qui ne change beaucoup de l'original tiré du manga de Shôtarô Ishinomori. Néanmoins, il s'en écarte assez rapidement pour prendre une voie quelque peu différente. Assez mûr pour son âge comparé à sa version papier, le Joe de 1968 est combattif, beaucoup plus sûr de lui, énergique et entreprenant. Il n'hésite pas à se lancer dans la bagarre et dans l’action, n'éprouvant aucune peur lorsqu'il saute dans l'océan lutter contre des requins menaçant une jeune naufragée, avec pour seule arme un poignard !
Bien entendu, il met sa force au service du bien. Défenseur de la veuve et de l'orphelin, Joe lutte à la fois contre le Fantôme Noir et les bandits de toute espèce, principalement ceux concevant des armes atomiques ou des cyborgs supplémentaires. Il n'oublie pas que lui aussi a été autrefois humain avant d'être cybernétisé par les hommes du Fantôme Noir. Aussi, prenez garde de ne pas vous retrouver sur son chemin ! Même si vous n’êtes qu’un innocent homme de main poussé par ses supérieurs à activer le lancement d’un missile nucléaire, vous aurez droit à une punition méritée !
Joe a toutes les qualités du héros de shônen : bon, courageux, combattif, persévérant et luttant contre le Mal. Mais même un héros a aussi ses faiblesses, y compris vis-à-vis des femmes. Bien que très amoureux de Françoise alias 003, il lui arrive de succomber face à quelques rencontres fortuites qui sont loin de le laisser indifférentes et avec qui il se montre toujours très chevaleresque. Mais attention de ne pas le trahir par la suite !
Car Joe semble aimer le combat. Bien rares sont les épisodes ne contenant pas au moins une scène de combat où Joe se fait maltraiter tout en luttant avec acharnement contre son adversaire sans aucune pitié. S’il devait tuer par nécessité, il le ferait sans l’ombre d’un regret. Il a un bon fond certes, mais est loin d’être naïf ! Une seule fois il se laissera attendrir par un adversaire qu’il a pourtant gravement blessé : le chien qu’il a recueilli après la mort de son maître et des parents de l’animal. Ce chien, opéré pour en faire une arme comme ce fut le cas de Joe, n’a agi que par vengeance face aux hommes et a finir par devenir lui-même un assassin. Est-ce pour cette raison que Joe décide de lui pardonner avant que l’animal ne succombe dans ses bras ?
Un autre trait de caractère prédomine par rapport au manga : l'arrogance. Combien de fois les méchants tentent vainement de tuer Joe avant de s'apercevoir qu'il n'y avait personne dans le véhicule lorsque celui-ci vient d'être détruit ? Et coucou, qui voilà un peu plus haut, éclatant d'un rire sardonique et prêt à casser de l'ennemi ? Joe en personne, plus insolent que jamais ! 😃
Joe reste tout au long de la série un leader charismatique, défenseur des opprimés, altruiste, mais aussi bagarreur, presque agressif, et dont on aurait plutôt intérêt à gagner sa confiance. Car en dehors de ses amis, le jeune homme reste très méfiant. Et puis il y a son célèbre rictus lorsqu’il se trouve en colère : une manière d’avertir ses ennemis qu’il n’est pas du genre à rigoler à cet instant !
Comment donc ne pas apprécier ses aventures avec un tel personnage ! Le Joe de 1968 est le héros que j’aurai aimé avoir étant enfant, celui qui célèbre avec force, courage et violence la lutte contre le Mal dans le plus pur sens du terme. Malheureusement, cette version du personnage ne durera pas. A partir des années 70, suivant plus ou moins la direction d'Ishinmori qui rend Joe plus mélancolique et moins bagarreur, la seconde série diffusée à partir de 1979 se plante totalement et propose un Joe blond (je ne sais pas si c'est dû à une ironie mal placée de la part du réalisateur) excessivement gentil qui sourit à peine et garde toujours une mine attristée. Ce schéma sera reproduit (en moins extrême), sur le 3e film et sur la dernière série produite à ce jour en 2001. Mais le Joe contestataire de 1968 n'est plus jamais réapparu… Bon vent Joe version 1968, tu nous manques beaucoup et on n’en finit pas de regretter ce que tu es devenu par la suite dans les adaptations ultérieures !
Il apparaît même sur une étiquette de râmen instantanées, la grande classe !