Je voudrais féliciter les critiques d’Animeland :pompom:
Pour la simple raison qu’ils ont tout des plus GRAND critques français.
C’est à dire la capacité de descendre une oeuvre en y mettant toute leur frustration. Ce qui est ridicule, c’est que n’importe qui peut le faire, et que dans le cas du Château ambulant la critique est vraiment facile. Car au lieu de se féliciter de la richesse du scénario qui pousse le spéctateur à réfléchir et à trouver ses réponses, il dénonce un scénario à peine esquissé. Alors que quelques ligne plus tôt il se félicite de la richesse des personnages. Je ne peut qu’être consterné devant un tel discours, qui se mords la queue.
Evidement vu le succés d’un tel film il est certain qu’une critique comme celle-là n’enlevera pas l’envie de le voir. Mais plutot que de donner une critique constructive, il qualifie celui-ci je cite “d’échec”. Alors que le réalisateur c’est avant-tout aproprié l’histoire et nous donne sa vision.
Merci encore à ses critiques professionels qui donnent tout leur talent pour brasser des mots, et nous montrent qu’ils ont un vocabulaire riche, dommage qu’il ne serve à rien d’autre mais peut-être que ce n’est pas un mal.
Château ambulant!
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Hello
je me doutais bien que cet article ne manquerait pas de susciter des réactions.
Alors en tant que rédac chef de ce site, et avant de laisser la parole à Nico, qui je n’en doute pas aura certainement des tas de choses à dire, s’il en a le temps et l’envie (après tout, beaucoup de choses sont déjà dites – et bien dites – dans son article), j’aimerais faire deux petites remarques, pour border le tout avant que les messages ne s’entassent :
oui, Le château ambulant a divisé au sein de la rédac, et au sein du public français en général (parlez-en autour de vous, les avis n’ont jamais été aussi tranchés), alors oui, la rédaction d’AL.com dit ce qu’elle en pense.Mais vous noterez aussi qu’en vue d’élargir le débat justement, nous vous proposons une interview de l’auteur du livre – que nous avons pour l’instant eu peu l’occasion d’entendre – , puisqu’à notre sens, en complexifiant le propos du livre, Miyazaki a un peu brouillé les pistes, et le résultat peut se trouver dur à appréhender pour un spectateur n’ayant pas lu le livre.
Mais tout cela est bien expliqué dans nos deux articles, et sera encore davantage étayé dans le papier à venir dans le prochain n° d’AnimeLand.
Voilà, maintenant déchaînez vous si vous le souhaitez ^__^, néanmoins je vous serai gré de lire les articles ensemble, et cela m’intéresserait vraiment d’avoir vos avis sur cette ébauche de réflexion, ces questions qui reviennent étant “qu’avez-vous exactement compris au film ?” “certains d’entre vous ont-ils lu le livre ?” etc, davantage que de donner des bons et mauvais points aux journalistes ou que de nous livrer une vision manichéenne de Miyazaki “c’est un génie” etc.
Cela dit Angelrebirth, ton intervention m’a fait rire dans sa présentation, l’humour permet souvent d’atténuer la virulence d’un propos, c’est une bonne chose !
Voilà ! A vous les micros
:pingu:
Je voudrais reagir sur la reaction à propos de la critique de la redaction sur le film de Miyazaki…. (quoi qu’est-ce qu’elle a ma phrase ? ^^)
Bon premierement je tiens à feliciter (sans ironie pour ma part) les auteurs des 2 articles. Surtout pour l’article du livre de Diana W. Jones qui m’a fait plaisir. j’ai acheté le bouquin peu avant de voir le film et, à chaud, je peux dire que je prefère le livre et que j’ai été un peu deçu par le film.
Evidement, ma deception à l’egard de Miyazaki n’est pas du tout dû au fait que l’histoire s’eloigne de celle du livre. Au contraire, il a mis sa propre touche dans son film et c’est ce qu’on est venu voir au cinéma.J’aime beaucoup ce que fait Miyazaki, et en sortant de la salle de ciné, je cherchais dans ma tête tous les bons cotés (et il y en a) du film pour masquer ma deception (aussi minime soit-elle, car ce film est loin d’être mauvais).
Mais regardons la realité en face, ce film a deçu une bonne partie du public. Et je pense qu’il est tout à fait normal de le dire, sans chercher à faire de la demagogie, quand on veut être un bon critique, où tout du moins quand on veut être honnête avec ses lecteurs.On a le droit d’aimer ou de ne pas aimer un film sans pour autant aduler ou cracher sur le realisateur.
Et je trouve que l’article de Nicolas respecte le travail de Miyazaki, tout en exprimant ce qui l’a marqué dans film.Donc je le redis : merci Julie et Nicolas, je suis pas un critique de critiques, mais c’etait de bons articles 😉
Edité par Ame le 19-01-2005 à 13:29
Pour ma part, je trouve l’article de Nicolas tout à fait pertient, quoique un peu sévère sur certains termes : “échec sans précédent” est un terme qui pour moi est un peu fort. Par contre l’ultime phrase de l’article est on ne peut plus vraie. Le succès du film (1er dans les salles pour sa première semaine) repose essentiellement sur le tapage médiatique, qui soucieux de ne pas passer à côté du “nouveau” phénomène Miyazaki, encense ce dernier, même lorsque son film est décevant. Il est clair que personne ne veut rater la poule aux oeufs d’or. Par le passé, certains journaux se sont mordus la langue pour avoir négligé, mis aux oubliettes des oeuvres de grands réalisateurs. Aujourd’hui personne n’a envie de faire la même “erreur” qu’avec Mononoke. Sous-estimer la qualité du film et de son réalisateur.
Aparté : cela me fait beaucoup penser au cas Radiohead, largement sous-estimé après leurs deux album.OK computer a connu un succès retentissant alors qu’il ne faisait que récolter l’attention non donnée au deuxième, à savoir The Bends. Fin de l’aparté.
Pour ma part, même si je dois aller voir le film une nouvelle fois, je partage tout à fait l’avis de Nicolas. Quant à l’article de l’auteur du livre original et bien je trouve finalement dommage de voir que Miyazaki s’est approprié le livre à sa façon. En témoigne ce manque de collaboration lros de la production du film. Et là j’entends déjà les sirènes du bon sens m’assaillir les oreilles. Cependant comme je l’ai déjà dit sur le virus manga, pour moi adapter un roman au cinéma est franchement risqué. Et je suis pour une consultation étroite (mais non envahissante) avec l’auteur original. Cela éviterait certains dispersements désagréables… comme ceux du Château Ambulant. Et puis redonner direction aux propos même de l’ouvrage, je trouve ça… peu convaincant . (cf dernière réponse de la page 2 de l’interview)
En clair, je ne vois pas du tout l’intérêt de l’adaptation. Si ce n’est appeler le film le “château ambulant” et rendre l’héroïne vieille.
Par rapport aux deux articles : je ne vois pas où est le problème de la critique du film. Il est moyen ou juste bon. doit-on s’empêcher de le dire? Personnellement, voir qu’Animeland ne rentre pas dans une logique de “glorification inapropriée” c’est à dire dire d’un film qu’il est bon PARCE QUE il est de Miyazaki, me conforte dans l’idée que c’est un magasine sérieux et de journalistes compétents.Comparez donc la critique de Nicolas à celle-là –> de Télérama
Le Château ambulant
Tout le génie de Miyazaki concentré dans une fable surréaliste qui détourne manga et conte de fées.Grinçant, crachant, soufflant, cahotant, il fait trembler le sol et obscurcit l’azur. Le château ambulant est un géant aux allures de poulet subclaquant, une machinerie infernale, délire de rouages et de coursives, de trappes, de valves et de boulons. Cet objet étrange et magique est, à proprement parler, le moteur du dessin animé : un curieux et excitant principe de mouvement, un puissant véhicule narratif. Ce château grotesque et grandiose, demeure de Hauru, dandy magicien, s’ouvre à volonté sur des lieux différents : des rues paisibles, des places orgueilleuses ou des mondes oniriques. Un dispositif qui permet à Hayao Miyazaki de construire, à partir de ce centre, un récit en étoile, un carrefour fantasmagorique d’une extraordinaire richesse, façon Alice au pays des merveilles.
Le conte, adapté d’un roman anglais de Diana Wynne Jones, semble en contenir mille autres. Une petite demoiselle, Sophie, modiste modeste, croise fugitivement dans la rue un drôle de prince charmant, gandin fragile et malicieux vêtu comme une pop star des années 70. C’est Hauru, que convoite l’effrayante sorcière des Landes. Jalouse, la monstrueuse virago jette un sort particulièrement rosse à sa rivale : le temps d’un souffle, Sophie se retrouve transformée en octogénaire. Bon an, mal an, percluse de rhumatismes, mais l’esprit toujours pétillant, la « vieille » première se met à la recherche d’Hauru et de son antre. L’y attendent une foule d’aventures et de personnages : il y a Calcifer, le démon du feu, prisonnier facétieux de l’âtre du château, dont l’âme est mystérieusement mêlée à celle de Hauru… Il y a Marko, le petit apprenti ; Navet, l’épouvantail ; Suliman, la terrible magicienne… Et puis le beau Hauru, qui ébauche avec la fausse aïeule une étrange et touchante histoire d’amour et qui, comme son château, est multiple : nom, apparence, tout est mouvant chez lui.
Chaque personnage semble ainsi recéler une identité gigogne, un peu comme Miyazaki lui-même, qui a glissé son propre univers dans le récit de quelqu’un d’autre : le royaume d’opérette où se situe l’action, sorte de pâtisserie autrichienne irréelle, rappelle la ville rêvée de Kiki la petite sorcière. Les machines volantes qui troublent son ciel évoquent tour à tour Porco Rosso et Le Château dans le ciel. Et les ectoplasmes noirs qui servent la sorcière des Landes paraissent échappés de la faune mythologique du Voyage de Chihiro. Le Château ambulant semble ainsi concentrer toute l’oeuvre du maître japonais, parade somptueuse de ses créatures chimériques et ambiguës, de ses fantasmes d’apesanteur et d’univers parallèles, de ses hantises… La guerre fait rage autour de Sophie et Hauru, absurde et destructrice, comme celle qui dévora la forêt de Princesse Mononoké ou la civilisation ancienne du Château dans le ciel.
Répétés comme des incantations poétiques, ces motifs familiers n’induisent pourtant aucun sentiment de déjà-vu. Jamais un dessin animé n’a évoqué la vieillesse, par exemple, avec une telle poésie, une telle tendresse goguenarde. L’audace est partout, juxtaposant les séquences burlesques (un chien espion aux allures de Droopy magicien) avec la violence onirique d’une bataille aérienne. Miyazaki subvertit allègrement les clichés du conte de fées. Qui d’autre ferait de son séduisant héros un paumé se couvrant, quand il est déprimé, d’un immonde liquide verdâtre ? L’amour qui lie le magicien à Sophie est, lui aussi, aux antipodes de toute mièvrerie disneyenne. Mi-grand-mère, mi-petite amoureuse, elle insuffle à Hauru l’énergie, la foi qui lui manquaient. On flotte sans cesse entre poésie surréaliste, conte sentimental et pépites de cruauté insolites – ainsi, cette scène désopilante et féroce où l’énorme sorcière des Landes doit monter, à pied, les milliers de marches du palais royal, et qui dépérit à vue d’oeil.
Fluide, débordant de trouvailles ébouriffantes, entre l’esthétique rétro-futuriste des machines et la limpidité des paysages, le dessin est, comme toujours, à la hauteur du récit. L’imagination y déborde sur le trait, dans le style inimitable de Miyazaki, jouant des codes du manga pour mieux se les approprier et les magnifier. Si ce chef-d’oeuvre aux couleurs irréelles peut parfois dérouter, il promet un voyage inoubliable.
Les deux critiquent se valent. Enfin je suis encore très partagé sur ce film.
Edité par Owa le 19-01-2005 à 14:10
Je suis tout à fait d’accord que le film laisse un avis mitigé. Moi même j’ai été ébloui (une fois de plus) par la beauté visuelle (renforcée par les musiques de Hisaishi) mais en même temps un peu déçu par le scénraio hyper confus.
Mais parler “d’un échec sans précédent” n’est-il pas un peu exagéré ?
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Anonyme le 19 janvier 2005 à 18 h 59 min #101442Citation (soara)Disney en sortait à cette période ces dernières années mais ils ont arrtés, donc ?ah bah écoute, s’ils ont Arrté, ils vont pouvoir passer leurs animés en VOSTAllemande, ce qui nous fait une idée assez cocasse, tiens, maintenant que j’y pense…
Sinon oui, je sors oui.
Al.
Citation (Owa)Par rapport aux deux articles : je ne vois pas où est le problème de la critique du film. Il est moyen ou juste bon. doit-on s’empêcher de le dire? Personnellement, voir qu’Animeland ne rentre pas dans une logique de “glorification inapropriée” c’est à dire dire d’un film qu’il est bon PARCE QUE il est de Miyazaki, me conforte dans l’idée que c’est un magasine sérieux et de journalistes compétents.Edité par Owa le 19-01-2005 à 14:10
Les goûts et les couleurs…..
Personnelement, je vois pas non plus pourquoi on devrait s’empécher de dire qu’on trouve le film bon.
ET PAS PARCE QUE C’EST UN MIYAZAKI!J’ai emmené mes parents au cinéma et ma mére a vraiment adoré alors que pourtant elle aime pas particulièrement l’animation (quelle qu’elle soit et n’a jamais vu d’autre film de Miyazaki)). De plus, elle ne s’est pas endormie et est restée attentive durant tout le film sans s’ennyer une seconde (un vrai miracle).
Après, elle m’a dit qu’elle ne pensait pas qu’on pouvait autant s’amuser avec un DA.
Maintenant elle veut voir les autres films de Miyazaki (je lui ai montré Chihiro mais elle a préféré le chateau).C’est tout!
Nemuru, désolé mais tu n’a pas tout à fait compris où je voulais en venir. Animeland est le premier magasine digne de ce nom à s’être intéressé au manga et l’animation dans sa globalité. Il a donc suivi de près les sorties du studio Ghibli et par conséquent celle de Miyazaki. S’il s’est imposé comme un magasine qui défendait ce de quoi il parlait (anime, manga) , cela ne l’a empêché d’émettre des réserves et des critiques sur ceux qu’ils mettaient en avant ou défendaient. Ils ne suivent pas aveuglement un réalisateur dans ses “délires”. OR aujourd’hui, la presse encense un film -qui à mon sens- ne le mérite pas.
Je n’ai jamais dit que Miyazaki faisait des mauvais films. Mais là il faut être honnête, c’est son film le moins intéressant. Mais je le répète je dois aller le revoir.
Quant au fait que ta mère ait aimé, j’en suis ravi et que ça puisse développer sa curiosité sur l’animation de Ghibli, tant mieux. Mais pour moi ça ne change rien si 1 ou 10 000 spectateurs viennent à décovurir de plus ample manière le studio Ghibli.
:pompom:
Ce film est super j’sui allé le voir hier soir au ciné .Apres Princesse Mononoké et le Voyage de Chihiro, Miyazaki à encore fait fort avec le Chateau Ambulant j’ai pas vu le temps passer en le regardant, d’ailleur il est à voir et à revoir (c mon opinion biensur).Biz à tous :cow::cow::cow:
Bon, j’ai failli créer un nouveau sujet, gràce au lien « Je veux… en parler sur le Forum » (qui devrait envoyer sur un thread officiel, je trouve), mais j’ai fini par trouver où on en parle (dans le Forum Général au lieu de Anime / Manga, bizarre).
J’apprécie l’article car effectivement, il n’hésite pas à descendre en flammes un auteur autrefois estimé, c’est assez courageux, voire original.
Bien sûr, je ne suis pas du tout d’accord avec le contenu… ^_ ^
Bon, j’avoue qu’en sortant du cinéma, j’étais un peu confu. L’histoire va très vite, foisonne d’idées à peine esquisées, laisse de nombreuses choses dans l’ombre. Mais à la réflexion, c’est pas plus mal, c’est un film qui laisse encore une grande part à l’imagination, où on se creuse la tête pour boucher les trous.
Mais je suis quand même en désaccord avec la plus part des points de l’article, que je ne vais pas passer en revue par le menu, rassurez-vous…
Nicolas écrit : « Si les deux derniers films de MIYAZAKI (Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro) […] il s’agit paradoxalement de ses œuvres les moins intéressantes. Porco Rosso se posant, en substance, comme le dernier chef d’œuvre du maître ».
Ouch ! Personnellement, si je pense que Porco Rosso est parmi les meilleurs films d’animation mondiaux, il reste dans mon exprit le moins bon des Miyazaki… Peut-être parce que c’est le moins fantastique (à part la tête de cochon…). Mais bon, mon préféré, c’est Kiki, suivi de près par Totoro. Au fait, c’est quand qu’ils sortent en français, ceux-là !?
Chihiro et Mononoké restent des chef-d’œuvres, que je ne hierarchiserai pas dans l’œuvre du maître, mais qui sont très aboutis, tant artistiquement que scénaristiquement. Outre mon opinion de vieux fan de Miyazaki, j’ai celle de mes enfants qui ont l’avantage d’un regard exempt d’idôlatrie (6 ans ½ et 3 ans ¾). Ils sont fan de Chihiro et ont été enthousiasmés par Le château ambulant. Je ne leur ai pas encore montré Mononoké à cause de quelques scènes violentes (combat avec membres coupés…) mais je ne vais plus guère tarder.
Bien sûr, ils adorent aussi Kiki (vu au cinoche), Totoro (j’avais enregistré sur Canal+…) et Laputa (et le Royaume des chats…). Pour Nausicaa et Porco Rosso, ils attendront soit qu’ils sortent en français, soit que mon lecteur de LD soit réparé, mais ça sera en japonais…
Nicolas écrit : « Techniquement, le film est en dessous de Princesse Mononoké ou du Voyage de Chihiro. »
Ah ? Il n’a pas reçu un prix pour sa technique, justement ? Je ne suis pas d’accord, en tout cas. L’utilisation de l’ordinateur est plus flagrante, plus systématique, mais cela reste discret, parfaitement intégré au reste de l’image. L’animation est fluide, les images sont belles, c’est où que ça pèche, Nicolas ?
Et seules les scènes d’action ont de la force émotionnelle ? Étrange…Je serais méchant, je dirais que si Nicolas n’a rien compris, c’est qu’il… bon, ch’ui pas méchant, je dirais que c’est qu’il n’a pas voulu prendre la peine de comprendre. Comme j’ai écrit plus haut, c’est au spectateur de boucher les trous, de comprendre à mi-mot. Un problème, c’est que tout va très vite, alors on n’a guère le temps de se poser des questions lors du film, encore moins d’y trouver des réponses, mais à tête reposée, des choses se mettent en place.
Je suis à moitié d’accord avec Nicolas sur le changement de caractère de Sophie (qui ne m’a pas choqué sur le moment, mais maintenant qu’il en parle…), mais là encore on peut trouver une explication : Sophie est frustrée dans son travail, sa petite vie de modiste. Elle est rangée et réservée parce que son avenir n’est pas rose. Et voilà qu’elle rencontre l’amour et le fantastique et qu’elle doit recommencer une nouvelle vie. C’est pas forcément drôle de quitter son environnement confortable, mais c’est quand même une sorte de libération, elle s’évade de sa vie terne, va vers l’amour, et c’est peut-être ça qui la rend guillerette, un trait de caractère peut-être enfoui auparavant, dormant sous sa carapace d’aînée à responsabilités.
Bon, je m’arrête, sinon j’y passe l’après-midi…
Dernière note sur l’article :
Puisque vous reconnaissez que la rédaction d’AnimeLand était partagée sur le film, je trouve qu’elle aurait peut-être pu faire comme Télérama le fait parfois : faire deux articles contradictoire sur le sujet. Bon, il y a ici d’excellentes critiques, ça compense un peu…Édition pour corrections mineures (formulation et typo)
Edité par PhiLho le 26-01-2005 à 11:53
A l’origine, on voulait effectivement faire un Pour/Contre, mais Julie avait déjà écrit un papier conséquent pour le magazine AnimeLand (qui sort en fin de mois pour les abonnés) qu’elle n’a pas voulu se répéter sur le site.
Quant à tes remarques, elles sont intéressantes et parfaitement valables : merci de prendre le temps d’argumenter et de rester respectueux, ça fait très plaisir.
J’ai moi-même envoyé un mail à Nicolas Penedo pour son article sur le film, que j’ai trouvé très mauvais (l’article, pas le film). Avec le recul, je m’excuse quand même du ton du mail en question, qui devait être quelque peu agressif.
Bref, pendant qu’on y est, alors je réitère ce que j’avais dis dans le mail : Pour moi, Nicolas Penedo se trompe tout bonnement tout le long de son article. Par exemple, non, les personnages ne sont pas “à peine esquissés”, il s’agit d’un retour aux sources pour Miyazaki. Cela veut peut-être dire que techniquement il a décidé de revenir également aux sources ? Non plus ! Comme le souligne un autre visiteur, le film est très technique, autant que Mononoke ou Chihiro, voir plus, notamment grave à l’utilisation de travelling en profondeur, technique très complexe.
Scénaristiquement, un Miyazaki est toujours ardu, et possède toujours plusieurs niveaux de lectures. Je regrette seulement que Nicolas Penedo opta pour le “on comprend rien au film”, sans explications. Pareil pour les divers “Scènes absurdes”, “Trous scénaristiques béants” et autres “Ellipses Narratives”, sans expliquer en quoi cela est gênant.
Au final, en plus de ne pas être intéressant pour le lecteur, ce n’est pas très glorieux de sa part de faire un tel article, surtout quand on a la chance insolente de bosser pour Anime Land ! :cow:Pour moi, ce dernier Miyazaki est très surement l’un des meilleurs. Chose amusante : si la musique de Joe Hisaishi est excellentissime (surtout les valses), contrairement à Nicolas Penedo, je trouve que la BO manque de punch, d’éclectisme… cela convient tout à fait au film, mais à l’écoute seul, je m’ennuis autant qu’en écoutant la BO de Mononoke… et je rappele, pour éviter les mail d’insultes, que je suis le fan number one d’Hisaishi :tigre:
Voila !
Amicalement, tout du moins je l’espère,Yaku
Edité par Yaku le 03-10-2005 à 23:20
Bon, PhiLho a pratiquement dit tout ce que je voulais dire…
Je suis quasiment d’accord avec lui (sauf pour l’histoire des enfants, j’en aie pas !!). J’aurais aussi souhaité un contre point de vue, mais bon on fera sans.Techniquement je ne vois pas bien où il est en dessous de ses prédécesseurs. Dans Chihiro la gestion de l’eau n’est pas parfaite loin de là. Dans l’AL 80 on souligne à juste titre l’inégalité de l’intégration 2D/3D. Dans le Château Ambulant, elle me paraît largement supérieure en qualité, car je ne l’ai tout simplement pas vu, contrairement à Chihiro.
Sans être méchant ou blessant cet article m’apparaît comme une réaction excessive face à celle des médias en général. Jusqu’à maintenant AL était à contre courant des médias en soutenant les animés et en particulier Miyazaki, et maintenant que tout le monde à reconnu (enfin !!) le talent du maître, AL prend la position inverse en descendant le film (voire le réalisateur : Nicolas écrit : « Si les deux derniers films de MIYAZAKI (Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro) […] il s’agit paradoxalement de ses œuvres les moins intéressantes. Porco Rosso se posant, en substance, comme le dernier chef d’œuvre du maître »). A la lecture de l’article je l’ai ressentit plus comme un coup médiatique (histoire de faire parler d’AL.com) que d’une véritable critique d’une rédaction, qui dans ce cas aurait vu l’apparition d’une contre critique ou d’une indication style : « Point de vue ».
Pour finir cher Nicolas, on n’a vraiment pas la même vision du film, car en relisant ton article j’ai lu ceci : et seule la musique somptueuse de HISAISHI Joe sauve le tout… C’est quand même marrant car pour moi la musique a vraiment été LA déception du film !! Je ne l’ai quasiment pas entendu, et le peut de fois où elle m’a touchée j’ai cru à une copie carbone de l’OST de Chihiro !!
Bon je voulais faire un post court pour indiquer mon accord avec PhiLho mais je m’emporte^^ Pour finir je dirais qu’effectivement ce film n’est pas le meilleur de Miyazaki et qu’il souffre d’un problème (gros ?) d’homogénéité au niveau du scénario. Le réalisateur se perd un peu en chemin en voulant sa propre vision de l’œuvre , chose qu’il fait à merveille par moment mais pas à d’autre (le happy end rapide et bâclée gâche pas mal).
Bref, je critique, mais cher Nicolas si tu veux critiquer ce que j’ai dis c’est là : http://forum.animeland.com/index.php?thread=6692&page=2
edit: tiens Yaku a posté entre temps^^
Edité par soara le 21-01-2005 à 19:03
Encore une fois, j’ai parlé avec mon coeur et certainement pas pour faire un coup de pub… Si vous saviez comme ce genre de choses nous passe au dessus de la tête !
J’ai détesté le film, Julie a aimé et en m’écoutant en parler, elle a souhaité me voire écrire sur le sujet.
Je l’ai fait et je m’attendais à voir mon papier retoucher car je le trouvais vraiment violent.Mais, Julie a estimé que mes arguments étaient bons (alors qu’elle aime le films), et a donc passé le papier tel quel, sans hésiter.
Je rappelle par ailleurs qu’AnimeLand a défendu le film par deux fois (une fois dans le numéro 107 et une fois dans le HS6), avec certes des réserves.
Il nous paraissait important, pour notre part, de faire entendre une voix différente de celle entendu chez tous nos confrères et donc, de prendre des risques.
Encore une fois, si on avait voulu être tranquille, on se serait contenté de dire que c’est génial, comme tout le monde et tout aurait été parfait pour nous.
Mais non, désolé ! Quand on aime pas, on le dit. Et puis, ce n’est QUE mon avis : vous avez le droit de penser ce que vous voulez et je suis d’ailleurs heureux de voir autant de posts sur la banquise après une période de vache maigre.Je suis du même que kly et Owa.
Le film est tres bien , un scenario riche, des images magnifiques (de la 3d où ca ? o_0 j’ai rien vu ….) , bref c’est du MIyazaki .Pour autant c’est loin d’etre réussite( pour un Myazaki) , j’ai l’impression que miyazaki se repete après kiki et chihiro (par contre pour moi c’est mononoke son plus grand chef d’oeuvre avec Laputa et Naussicaa , j’ai moyenement aimé porcorrosso ). Ses personnages se suivent et se ressemblent et comme d’autres l’on dit l’histoire fait un peu fouilli . Plus ca va plkus je trouve les films de Myazaki enfantins (kiki, chihiro ).
En particulier pour les personnages, tout le monde dit : “… et des personnages absolument pas manichéens, les personnages ne sont pas mauvais, il ont seulement des incidents de parcours …”
Et bien justement, si le manichéisme est à proscrire, l’excès d’optimisme aussi, je ne veu pas du tout noir et du tout blan, mais je veu un gris TRES foncé. Ca n’engage que moi mais je pense qu’il ne faut pas hésiter a maitre des personnages anthipatiques.
Dans “le chateau ambulant”, tout le monde il est beau , tout le monde il est gentil, bien sur certains ont fait des erreurs mais bon c’est pas grave on les pardonne et tout le monde est heureux : happy end.
Un peu enfantin non ?Pour conclure sur une note optimiste j’ai vu le film mercredi et malgré ses ( nombreux ) défauts j’ai passé un bon moment.
En fait, ce film m’a fait exactement la même impression que le Royaume des chats! J’ai vu de jolies choses, j’ai ri aux mésaventures de Calcifère et c’est à peu près tout. Je n’ai pas passé un mauvais moment mais dans l’ensemble les références, les rebondissements et l’évolution des personnages sont beaucoup trop convenus. Bref, désolé pour la formule mais c’est vraiment mon sentiment, ça se Disneyise: entendez calibré pour une sortie internationale, adaptation d’un best-seller anglo-saxon ( très bon toutefois ), familial ( en tout cas il m’a paru à mes yeux de béotien bien moins recherché et sérieux que ne peut l’être Porco Rosso, par exemple ). Je force volontairement un peu le trait mais il faut bien reconnaitre que ce film ressemble plus à une démonstration technique ( magnifique au demeurant ) qu’à une oeuvre mûrement réfléchie.
Le drame dans tout ça c’est que jamais on n’avait autant parlé de Miyazaki dans la presse avant ce film ( premier au buzzomètre de Denisot la semaine dernière! ).
Les critiques n’en finissent plus de couvrir Hayao de louanges, d’éloges dithyrambiques pour un film qui fleure bon le “très large public”.
ça laisse un peu amer.Edité par bub le 21-01-2005 à 22:24
“
Les critiques n’en finissent plus de couvrir Hayao de louanges, d’éloges dithyrambiques pour un film qui fleure bon le “très large public”.
“Effectivement, on l’a assez dit sur la banquise, Miyazaki est “dans le vent” en France. Mais d’un point de vue large, peut être que le fait que le chateau ambulant soit “trés large public” est un plus pour les critiques novices en matière d’anime (J’ai noté que certains des chroniqueurs les plus mangaphiles, comme par exemple Gérard Delorme pour Première ont été déçus dans l’ensemble ).
Plus accessible que les productions que nous appréçions, mais indéniablement (?) plus intellectualisé qu’un Disney moyen, ce nouveau Miyazaki a de quoi séduire les foules, et qui sait, fournir un tremplin vers l’animation japonaise pour nos mères ? <img src="http://www.animeland.com/forum/style_emoticons//happy.gif” style=”vertical-align:middle” emoid=”^_^” border=”0″ alt=”happy.gif” />
Bien sûr, le fait qu’il plaise au grand public Français n’est pas une raison pour l’encenser, mais je pense quand même qu’il reste un bon film, techniquement excellent (Là je ne te comprends pas Nico ~_~ ).
Un autre point qui me fait réagir, c’est l’accusation de mièvrerie et de happy-endisme.
Je ne sais pas pour vous, Nicolas, Owa, Yoshizumi et Soara, mais j’aime justement l’animation japonaise parce qu’elle sait ne pas être mièvre. A tel point que je suis souvent géné quand un anime a le malheur de finir bien (Si je puis dire). Alors, quand il s’agit d’un “maître”, je serais en théorie d’autant plus en mesure d’attendre une fin au minimum mitigée/nostalgique, comme dans Princesse Mononoke, Porco Rosso, ou Le voyage de Chihiro (Ce dernier point étant trés personnel)
Mais malgré tout, mon Miyazaki préféré est Le chateau dans le ciel, qui est quand même deuxième au hit-parade du happy-end. Le premier étant Totoro, qui finit – il faut bien l’avouer ! – dans la mélasse rose. Pourtant, qui irait taxer Totoro ou Le chateau dans le ciel de mièvre ? Vous me direz peut-être que ce n’est pas le même public qui est ciblé. Mais parmi vous, adultes ou adolescents, qui n’a pas aimé Totoro ? Donc si on accepte le happy-end destiné aux enfants, on peut bien accepter celui destiné aux adolescents (la tranche d’âge “ciblée”par ce film ?)
Donc je pense qu’il faut aussi savoir accepter la possibilité d’un happy-end ; tout ne peut pas finir sur une teinte grise foncée ou en eau de boudin.Edité par Reiichido le 22-01-2005 à 00:52
Au sujet de la transformation de Sophie.
Citation (Nico a dit:)Ainsi, l’héroïne Sophie, se trouve, suite au sortilège d’une méchante sorcière, transformée en vieille dame de 90 ans. Admettons. Seul problème : Sophie n’est pas définie lorsque le film commence, et on ne sait rien sur elle. On a donc à peine le temps de s’intéresser à elle qu’elle se transforme déjà en une petite vieille au caractère enjouée et dynamique, là où Sophie était assez rangée. Ce changement de personnalité n’est en rien justifié et on se demande bien en quoi passer de l’adolescence à la vieillesse peut donner le moral…J’ai peut-être une explication à ce propos. Dans certains contes Africains que j’ai étudié les changements que peut subir une fillette au sortir de l’enfance se déroulent de façon aussi abrupte que dans le film ( et le livre ).
Nous savons que Sophie est une jeune fille de 19 ans ( comprenez en âge de procréer, fonder un foyer. ça peut paraître tôt mais dans la plupart des contes les fillettes sont casées avec des princes bien avant cet âge ) qui refuse de quitter l’enfance en s’enfermant dans la boutique de son père ( Oedipe et cie… ). Elle a d’ailleurs une longue natte qui marque ce refus de devenir femme alors que sa soeur, elle, a les cheveux courts.
Lors de sa rencontre avec Hauru elle se fait accoster par deux rustauds auxquels elle cherche à échapper. Dans sa fuite, elle est poursuivie par des êtres longs et noirs, capables de traverser semble-t-il n’importe quel mur ( et donc moi je compare celà aux fameux “tentacules” japonais, symbole phallique prêts à déflorer notre jeune héroïne ^^ ). Bien évidement, c’est le blondinet qui va la sortir de ce mauvais pas mais en la laissant au bout de la course dans le lieu où travaille sa soeur, lieu où elle s’éloigne de son père mais ne s’émancipe pas totalement: elle est dans un stade intermédiaire entre enfance et passage à l’âge adulte.
C’est à ce moment qu’intervient la sorcière des Landes. Sophie le soir venu retourne chez son père. C’est une erreur fatale car au lieu d’ouvrir son coeur au jeune homme elle choisie de rester petite fille. Dans les contes, cette marche arrière induit TOUJOURS une punition car l’héroïne ne va pas dans le “bon sens”. Les contes servent en général à préparer l’enfant à entrer de plein pied dans l’âge adulte et quand il s’y refuse, c’est très souvent le personnage de la grand-mère, ici tenu par la sorcière, qui va la remettre dans le droit chemin.
Voilà donc notre Sophie victime d’un mauvais sort: changée en petite vieille! –> En petite vieille, donc en femme “sèche”, incapable de procréer, définitivement stérile.La réaction de Sophie n’est pas étonnante en soit: elle est mollement ennuyée car, en réalité, elle est devenue grand-mère sans être passée par les turpitudes qu’entraine pleinement la vie de femme. C’est pas marrant d’être vieille nous dit-elle, mais la voilà soulagée de ne s’être pas confrontée à sa sexualité.
En revanche, c’est la motivation qui va la pousser à rejoindre la “chambre” du garçon, son château ( puis ensuite réellement la chambre où au passage elle retrouvera son apparence de jeune fille ) que je n’ai pas su identifier. STRUCTURELLEMENT parlant il y a un trou dans le cheminement logique de l’évolution de l’héroïne. Ou alors j’ai loupé un passage. Sûrement que dans le livre ce passage doit être bien plus évident.Je pense que les médias parle temps de Miyazaki, d’une part pour ratrapper le temps perdu et de l’autre car c’est un sujet facile comme l’était Disney au bon vieux temps!! Disney ne faisant plus de la 2D, il le remplace par un autre (et ça tombe sur Miyazaki!).
Reii, c’est vrai que je n’apprécie pas beaucoup la miévrerie. Et c’est vrai que la fin précipitée du Chateau gâche (enfin pour moi) pas mal le film.
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