Citation (Yaku)
Donc… Oui, il y a du cynisme dans Le Chateau Ambulant, là où la fin paraît mièvre, Miyazaki fait dire à la sorcière “alors, cela va se terminer par un Happy End” ce qui est déjà assez dérangeant. Evidement, les paroles prouvent à la fin que le Happy End est ternie par quelque chose ; je ne fais que des supposition : on ne sait évidement rien de ce qui se passe en réalité. Mais là où la plupart des film d’animation occidentaux finissent en Happy End pour le grand public, Miyazaki le dénonce de façon assez grandiloquente ; assez pour être compris que par des adultes (nous par exemple, sur ce forum ; après, chacun y vont de leurs analyses).
En somme Miyazaki saborde la fin du film juste pour denoncer les happy end? J’ai du mal a imaginer qu’un realisateur de talent prenne le risque de gacher son film pour regler ses contes avec ce qu’il n’aime pas dans la production actuelle (c’est a dire tout ce qui n’est pas de lui ou des 1eres annees de la Toei). Il a bon dos, le 2d degre. Avec cette meme excuse, on peut aussi bien considerer que Spriggan “denonce” les grosses production hollywoodiennes ou que Mahoromatic maid “denonce2 le fan service en faisant exactement la meme chose.
Quant aux paroles du generique, je ne suis pas sur qu’elles aient forcement un lien avec l’histoire en question. Et si c’est le cas, mettre l’epilogue du recit dans un generique de fin me semble bien paresseux.
Par contre, il est vrai que le story board ou je ne sais trop quoi se termine par un dessin de Haul et Sophie s’en allant a bord d’un chateau volant, avec pour legende “la guerre n’est pas pour autant terminee”. Pourquoi ne pas avoir acheve le film de cette facon?
Citation (Yaku)
Et je crois fortement que vous attendez toujours la perfection chez ce dernier, oubliant qu’il est aussi un animateur pour enfant. Je m’explique.
Là où le premier degré de Mononoke renvoyait à un public bien plus adulte que celui de Totoro ou Kiki, avec de nombreux questionnement sur la vie, la mort, l’amour, la haine, le bien, le mal, etc… Le Chateau Ambulant, lui, est un film clairement pour enfant. La perception des adultes (comme le soit disant machisme, à faire faire le menage à Sophie) est relègué à un niveau de lecture plus lointain. Or, si le Chateau Ambulant est bel et bien un film pour enfant, bien plus que Mononoke et Chihiro, il est normal qu’il soit différent. Et compte tenu de cette différence, Le Chateau Ambulant n’est pas plus mauvais ni moins bien maitrisé : il est différent, comme chaque film du Maître. Et dans sa différence, j’avoue avoir été conquis, avoir pu apprécier ce qui est selon moi l’un des meilleurs films de Miyazaki ; l’un des plus “touchant”.
En effet, Miyazaki realise des films en pensant avant tout aux enfants, personne ne peut le lui reprocher.
C’est juste que personnellement, les defauts et la mievrerie que ca implique m’empechent de profiter pleinement des oeuvres en question.
Citation (Yaku)
Pour finir, je pense que malheureusement, la plupart des fans ne sont touchés que lorsque l’on leur sert sur un plateau d’argent des films d’animations grandioses comme la fresque épique Mononoke. Résultat, l’humilité touchante du Chateau Ambulant déçois systématiquement les fans (alors que pour le grand public, il s’agit d’une oeuvre bien plus personnelle et touchante ; pour une fois je suis de son côté) : personnellement, je suis impresionné par Mononoke ou Chihiro, mais je suis touché en ma personne uniquement en regardant Totoro, Laputa, Kiki, et nouvelement Le Chateau Ambulant…
)
Mononoke, moins personnel et touchant? Autant pour Chihiro, que je considere (ca n’engage que moi, etc, etc…) comme un film simpliste et tape a l’oeil, je comprendrais, mais Mononoke et le seul Miyazaki a etre vraiment anti-manicheen, a prendre en compte les motivations de tous les personnages sans les juger. Je le trouve egalement tres clair et abordable, et pas seulement pour les fans (mais peut etre pas pour les gosses, c’ets vrai, mais franchement ca me derange pas).
Concernant Haul, j’ai aime ce film malgre ses defauts.
L’ambiance sombre, l’antimilitarisme (magnifiques, ces bateaux ridiculement bardes de canons ou ces avions-pigeons defequant leurs mini “chasseurs”) du film m’ont enormement plu. Les scenes de bombardement sont impressionnantes, mais trop “gentillettes”, evoquant la destruction mais pas la mort (oui, je sais, le film etant avant tout destines aux gosses, pas question de montrer les victimes, ou meme de les evoquer, mais ca fait perdre un peu de sa force a la denonciation de la guerre).
Les heros sont petit a petit accules, et, chose rare chez Miyazaki, leur sort est parfois incertain (je me suis vraiment demande si Haul allait survivre a la guerre). Le fait que Haul, presente comme impassible et invulnerable au debut de l’histoire, devoile sa faiblesse de caractere et perde progressivement et son calme et le controle de la situation est aussi une tres bonne idee, a contre courant des histoires habituelles ou le heros commence le film en tant que froussard et gagne peu a peu en courage. Avec Haul, ces defauts existent bien des le debut du film mais sont caches, Haul les devoilant en meme temps qu’il essaie de s’en defaire.
Haul ainsi que les autres personnages sont parmi les plus interessants mis en scene par Miyazaki, en particulier Sophie, victime d’un sort qui lui fait prendre une apparence reflettant sa personnalite (c’est pourquoi elle est si rapidement a l’aise quand elle se retrouve transformee en petite vieille, et rajeunit d’un coup des que son coeur bat pour Haul).
La reine est un personnage possedant une reelle presence, sa fausse gentillessse comme sa froideur m’ont enormement marque et j’ai regrette qu’elle ne soit pas plus fouillee. Graphiquement, ses sorts sont aussi de pures merveilles.
La sorciere qui maudit Sophie est elle aussi reussie: contairment a l’1 des memes de Chihiro, elle ne devient pas tout a fait “gentille”, mais reste cynique et parfois egoiste jusqu’a la fin de film.
Par contre, les petits personnages comiques m’ont plutot agace. Pas tant leur role de futur produit derives pour faire des sous (Totoro est une pompe a fric, ce qui ne m’empeche pas de le trouver adorable) que le fait que le temps qu’ils accaparent auarit pu etre utilise pour mieux developper l’histoire, et eviter les ellipses.
J’ai lu quelque part que sur ce forum que c’etait au spectateur de boucher lui meme les trous. Je crois plutou que c’est au realisateur de trouver un equilibre entre un film coherent et un film lourdingue. Miyazaki ne l’a pas trouve avec Haul. Demander de boucher les trous pour ce film revient a demander d’imaginer des reflexions philosophiques entre deux bastons de DBZ.
La mere de Sophie qui apparait comme un cheveu sur la soupe, l’obscur voyage de Sophie dans le passe de Haul, et surtout cette fin ratee (qu’un hypothetique 2d degre n’excuse en rien) me sont d’autant plus insupportables que ce film avait de quoi se hisser au sommet des oeuvres de Miyazaki.
Haul aurait gagne a etre adapte en serie TV et non en film. L’animation aurait perdu en fluidite, mais le plus important, l’histoire et les personnages, auraient gagne en complexite et en credibilite.
PS: Je n’ai absolumement rien contre les happy-end, j’ai meme tendance a les preferer aux fins nihilistes a la Rg Veda ou Narutaru, mais les fins trop gentillettes et simplistes a la Chihiro ou Royaume des chats me gavent. Haul ne meritait pas ca.
Edité par DCR le 28-01-2005 à 04:26