L’Empire contre-attaque est une formidable suite à “Un nouvel espoir”, tu as bien raison, Xanatos ! Pourtant elle débute assez maladroitement, puisque détruire la sonde de l’Empire est le meilleur moyen pour la base rebelle de se faire repérer (on peut toujours argumenter que l’engin aurait de toute façon fini par la repérer). Han Solo sauve Luke du froid grâce à un célèbre moyen utilisé par les soldats de Napoléon lors de la retraite de Russie : éventrer un cheval (ici un “tauntaun”) et s’envelopper de ses entrailles. Ensuite superbe, magnifique combat contre les Quadripodes, ces mammouths mécaniques, une des meilleures idées visuelles de toute la saga ! Très bons moments aussi avec la poursuite du Faucon par les chasseurs de l’Empire. Pour obtenir le tête-à-tête Luke-Yoda, les puants marécages de Dagobah constituent un lieu original et frappant. Yoda personnellement m’irrite un peu. Certes le paradoxe du grand maître à penser Jedi sous cette allure assez grotesque est piquant et inattendu, et son salmigondis de taoïsme et de bouddhisme arrive à mettre de la “profondeur” (“philosophie” serait un trop grand mot) dans la licence, mais il apparaît par ses reproches incapable de comprendre que Luke ne peut pas devenir un chevalier parfait en deux jours : c’est clairement lui qui se rend coupable d’impatience, d’ailleurs Obi-wan en fantôme lui rappelle que débutant il n’était pas différent de Luke. Etonnant passage dans le tunnel “utérin” où Luke en tranchant la tête du simulacre de Vador découvre sous le casque le visage d’Amidala sa mère. Une sorte de complexe d’OEdipe, mais je crois que c’est juste pour prouver le côté “obscur” (criminel) de la colère. C’est le film où Leia cède à Han Solo le parfait macho car, comme il le lui dit avec sa provoc habituelle, elle “aime les vauriens” tels que lui. Il faut le reconnaître, l’original malfrat, aux actes bien plus nobles que le discours, est haut en couleur et si bien campé par Harrison Ford que toute sa carrière en fut brillamment lancée (à la différence de Dave Prowse sous le costume de Vador, R.I.P.). Trop mou du genou et trop correct, Luke est évincé ; malgré le fort lien que Leia et lui ressentent, la fin rend sensible un “mur de verre” entre eux. C’est au film suivant qu’on les découvrira frère et soeur. Tout cela est très bien mené, nous intrigue et nous émeut. Cependant Dark Vador chez Lando ne sait toujours pas qu’il a capturé sa fille, pour la deuxième fois. Au début du film, il sent parfaitement que Luke est sur Hoth, mais ne perçoit pas sa fille. Il sait très bien aussi que Luke est son fils : “Je suis ton père !” illustre réplique parodiée dans Toy Story :-), mais sa fille, aucun intérêt, il ne cherche ni à la tuer ni à l’amener à l’empereur : elle est pourtant la chef de la Rébellion !! Regrettable incohérence à laquelle nous sommes devenus sensibles, mais à l’époque de la sortie de la trilogie personne n’y faisait attention. Il y a d’autres incohérences dans la saga, mais ce n’est pas si grave : c’est un superbe opéra musical et visuel avant toute chose ! Notamment sur ce film et le précédent.
Content que tu aies éprouvé autant de plaisir à redécouvrir L’Empir contre Attaque mon cher Yupa ! 😀
La mise en scène de Irvin Kershner (qui réalise là son meilleur film) est ambitieuse et enlevée, sa réalisation étant véritablement marquante.
Ce que tu dis au sujet de la sonde est tout à fait pertinent Yupa, en la détruisant, ils n’ont fait qu’éveiller la méfiance de l’Empire qui prirent par conséquent conscience que la base des rebelles se trouvait bel et bien là ! Mais si ils l’avaient laissé agir ainsi à sa guise, ils auraient été repérés de toute manière. La seule solution envisageable pour les rebelles aurait été de s’emparer de la sonde, la pirater et faire croire par conséquent à l’Empire que les rebelles ne se trouvaient pas là !
Tiens j’ignorais que le fait que Han Solo ait éventré la bête afin de s’envelopper dans ses entrailles et échapper ainsi au froid (en sauvant par conséquent la vie de Luke) était inspiré d’une technique réelle de l’armée Napoléonienne ! Mais ce que tu dis est tout à fait juste, l’hiver de Russie avait décimé l’armée de Napoléon Bonaparte et cette technique a certainement permis à certains soldats d’échapper aux griffes de la mort.
Oui l’assaut des quadripodes constitue selon moi le clou du film, c’est un véritable morceau d’anthologie qui nous en met plein les yeux !
Cette scène d’action est véritablement spectaculaire, dantesque et époustouflante !
J’ai été notamment marqué par ce passage clé où Luke à l’aide de son vaisseau tourne autour de l’un d’entre eux en employant un câble pour bloquer ses pattes et mieux l’abattre ensuite ! Brillante trouvaille !
J’ai entendu dire que pour cette scène d’action, George Lucas se serait également inspiré d’un fait historique authentique: celui de l’armée de Hannibal et de ses éléphants qui ont combattu l’armée romaine.
Au sujet du personnage de Yoda, personnellement je l’apprécie beaucoup. Il cachait en tout cas bien son jeu: il faisait penser de prime abord à un être espiègle et facétieux aimant jouer des tours pendables à Luke (comme quand il farfouille dans son sac) et riant de bon coeur… avant de dévoiler sa véritable identité et qu’il est beaucoup plus sérieux et sage qu’il n’y paraît.
Yoda ne m’a personnellement jamais énervé. Quand il demande à Luke d’employer la force afin de soulever son vaisseau spatial qui s’est enfoncé dans les marécages, Luke lui répond “très bien je vais essayer” et il lui dit “Non. Fais le ou ne le fais pas. il n’y a pas d’essai”. Et après qu’il se soit planté, Yoda se chargea de soulever le vaisseau et y parvint en un clin d’oeil. Et quand Luke déclara “Je ne pensais pas y arriver”. Yoda lui répondit du tac au tac ‘Voilà pourquoi tu échoues…”.
En fait Yoda veut faire comprendre au jeune Luke qu’il est primordial et fondamental qu’il ait davantage confiance en lui, le fait qu’il soit en proie aux doutes limite ses capacités.
Il se trouve confronté à un nouvel environnement, et je crois me souvenir que Yoda lui recommande d’oublier ce qu’il a appris par le passé pour apprendre de nouvelles choses: Luke ne doit pas être engoncé dans ses certitudes d’antan, et croire que tout est possible afin de pouvoir déployer pleinement son potentiel.
Sinon pour ce qui est du combat de Luke contre Vador sur la planète Dagoba, quand il décapite son ennemi, j’avais plutôt le souvenir qu’il voyait son propre visage qui lui glaça le sang… La dernière édition en date aurait-elle changé cela et mit le visage de Amidala à la place ? Mais cela n’aurait pas de sens étant donné qu’elle mourut peu après qu’elle l’ait mit au monde ! Et comme il n’a jamais eu de photo de celle ci comment aurait il pu la reconnaitre ?
Pour ce qui est de l’impatience de Luke, je ne lui jette pas la pierre: ses aptitudes lui permirent de se rendre compte que Han et Leia sont en danger de mort, il a interrompu son entraînement et du quitter précipitamment son nouveau maître. Yoda l’avait prévenu qu’il n’était pas prêt et qu’il perdrait face à Vador: les paroles prophétiques de celui ci se sont hélas avérées vraies… Mais Luke ne pouvait pas rester non plus indéfiniment sur Dagoba sachant que ses amis étaient en péril, cela aurait été égoïste de sa part.
Pour les reproches que tu fais à Yoda, plus que de l’impatience, je pense que l’on pourrait lui reprocher d’être trop froid à ce stade du récit, l’empathie et l’abnégation de Luke n’étant nullement des défauts mais Yoda confonde l’attitude du jeune Skywalker avec de l’impulsivité irraisonnée…
L’histoire d’amour de Solo et Leia est bien menée: au début la princesse Organa considère le contrebandier comme un rustre et un goujat mal élevé, néanmoins, au fil du récit, elle découvrira des facettes plus sympathiques de la personnalité du “gentil vaurien”.
Cette idylle échappe aux écueils de la guimauve et de la mièvrerie.
Et la scène où Leia avoue ses sentiments à Solo en déclarant “Je t’aime !” et que ce dernier lui répond “Je sais” est très marquante. Il faut savoir qu’à la base, Solo devait avoir une réplique beaucoup plus conventionnelle et niaise (écrite par Lucas), mais ne l’ayant pas aimé, c’est Harrison Ford qui improvisa et déclara “Je sais”. Kershner l’a tellement adoré qu’il conserva cette réplique.
Enfin pour ce qui est de Dark Vador, c’est cet opus qui selon moi le consacra comme LE méchant emblématique de la saga. Dans le premier volet, il était déjà un excellent antagoniste, toutefois L’Empire contre Attaque le sublima, le transcenda en en faisant un méchant hors pair, intelligent, tenace, obstiné, redoutable et impitoyable.
Il fait penser à un ennemi invincible, inarrêtable, ne lâchant jamais sa proie et véritablement terrifiant, une menace inexorable que l’on peut neutraliser.
Lors de son duel contre Luke, il domina complètement celui ci (ce dernier parvenant rarement à frapper son ennemi) avant de trancher violemment la main de celui ci.
L’Empire contre Attaque baigne dans une noirceur inouïe et les scènes dramatiques et tragique atteignent des sommets dans l’émotion (le hurlement de désespoir de Chewbacca quand Han Solo se fait cryogéniser) mais il est également drôle, épique et passionnant.
C’est un film en tout point magistral ! 😀