L'ïle de Giovanni

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Posté dans : Anime & Animation

  • Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #282717

    Eté 1945, suite à la capitulation du Japon, les habitants de l'île de Chikotan attendent l'arrivée des américains mais ce sont finalement les soldats soviétiques bientôt suivis par leurs familles qui occupent l'île. Malgré une cohabitation difficile avec les nouveaux maîtres des lieux, des contacts commencent petit à petit à se faire. Deux jeunes garçon, Junpei et son petit frère Kanta font ainsi la connaissance d'une jeune fille russe prénommée Tanya.

    A part un post d'Akiko, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre ni même de quoi parlait ce film, j'y suis simplement allé parce que j'avais deux heures à tuer. Eh bien ce film fut une très bonne surprise ! Je ne connaissais pratiquement rien de cet épisode de l'après-guerre et j'ai donc trouvé le contexte du film très intéressant. Bien que les occupants se comportent de manière dure avec les japonais, le portrait est quand-même assez nuancé. J'ai beaucoup aimé la 1ere partie du film justement consacrée à la cohabitation entre japonais et russes, la méfiance réciproque et progressivement quelques moments de fraternisation ; les interactions entre les deux héros et Tanya sont souvent très touchantes.
    La 2e partie du film, l'exil forcé des japonais, m'a moins plu principalement parce que j'ai trouvé insensé qu'ils prennent tous ces risques pour revoir le père des garçons. Un peu comme dans le Tombeau des Lucioles, je ne peux m'empêcher de me dire que Kanta aurait eu plus de chances de vivre s'ils ne s'étaient pas lancés dans cette expédition dangereuse dans la neige et le froid.. Heureusement, les dernières minutes du film, à partir de l'embarcation sur le bateau où Junpei reparle à Kanta du train céleste pour que les russes ne voient pas que le petit garçon est déjà mort jusqu'à la toute fin sont chargées d'émotions et m'ont fait quitter la salle avec un petit pincement au coeur et un brin de nostalgie.

    Même s'il a quelques imperfections, je vous conseille fortement d'aller voir cette Ile de Giovanni d'autant que les dessins sont vraiment très beaux et les chansons très entraînantes.

    bande annonce

    [Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
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    flickr

    Akiko_12
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    Akiko_12 le #282718

    Je suis aussi allée voir ce film sans rien en savoir. Comme tu le dis, il a ses imperfections, mais dans l'ensemble je l'ai vraiment trouvé très beau !

    Il aborde une page de l'histoire dont j'ignorais tout, une histoire qui dure encore aujourd'hui puisque l'archipel des Kouriles, toujours occupé par la Russie, est régulièrement un sujet de tension avec le Japon.

    La première partie, traitant de la cohabitation, est l'occasion de séquences magnifiques comme celle du petit train, la mélodie de Tanya au piano et, surtout, le passage des chansons à l'école. Rien que pour cette dernière séquence, je pense qu'il faut aller voir L'Île de Giovanni !

    J'étais un peu circonspecte à la vue de l'affiche car j'avais peur d'un énième Roméo et Juliette (ou Pocahontas, si vous préférez). Finalement il n'en est rien et cette partie du film est ma préférée. Le deuxième moitié m'a surprise car, avec ses moments de grâce, le début nous faisait presque oublier la descente aux enfers des habitants de l'île ! Jamais la famine ne nous inquiète vraiment, on oublie presque aussi que Kanta, Junpei et leur famille ont été relégués à l'étable.

    Dans les défauts, j'ai trouvé que le film tirait parfois un peu trop sur la corde du lyrisme ; toutefois, je ne sais pas si j'aurais préféré l'équivalent froid et réaliste, qui nous aurait ramené au désespoir du Tombeau des Lucioles. J'ai apprécié l’humour, le ton enfantin, les passages de rêves avec le train, même si parfois ils m’ont semblé répétitifs : ils réussissent à garder une certaine fraîcheur, une certaine innocence qui parvient à couvrir les situations les plus sombres.

    L’Île de Giovanni
    réussit à parler de sujets graves sans perdre de vue cet espoir d'un avenir meilleur que représentent les enfants. Même si tout n’y est pas parfait, on y ressent bien l’émotion, la nostalgie, et il laisse une impression très, très positive !

    En bref, allez le voir. 😁

    Citation (Tom le chat @ 05/06/2014 02:11)
    La 2e partie du film, l'exil forcé des japonais, m'a moins plu principalement parce que j'ai trouvé insensé qu'ils prennent tous ces risques pour revoir le père des garçons. Un peu comme dans le Tombeau des Lucioles, je ne peux m'empêcher de me dire que Kanta aurait eu plus de chances de vivre s'ils ne s'étaient pas lancés dans cette expédition dangereuse dans la neige et le froid.


    Je crois que tous les connaisseurs de Train de nuit dans la Voie lactée avaient bien peur que Kanta ne meure avant la fin, car c’est écrit ainsi dans la nouvelle.
    Pour ma part je ne l’ai pas (encore) lue, mais dès que j'ai vu Kanta malade je me suis doutée qu’il ne survivrait pas. C’est terrible car j’attendais sa mort, tout en le trouvant très résistant ; il m’a semblé à la fois affreux et logique qu’il s’effondre après avoir vu son père, c’était probablement sa seule motivation pour lutter pendant tout ce temps.
    Junpei, quant à lui, m’a paru peu responsable de partir ainsi avec lui à l’aventure dans le froid, mais tout dépend en fait du point de vue selon lequel on se place : si l’on considère Kanta comme de toute façon condamné, son frère fait preuve d’une grande abnégation en l’aidant à accomplir sa dernière volonté.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #282719

    Vu aujourd'hui !
    Mon avis est assez mitigé, et je ne pense pas ajouter le DVD à ma collec' quand il paraîtra.

    Le film ne m'apprenait rien de par mon métier, qui m'oblige à savoir "tout sur tout" en Histoire (injonction de mes formateurs !), et de par mon vieil intérêt pour celle du Japon en particulier. Shikotan, l'île dont il s'agit, est une des deux petites îles de pêcheurs juste à la pointe Nord-Est de Hokkaido laquelle fut occupée par les Américains en 1945 ; elles sont séparées quelque peu de l'archipel des Kouriles plus au Nord, destiné aux Russes à Yalta, c'est pourquoi les habitants sont surpris de voir les Russes arriver au lieu des Américains ; mais Staline ne s'arrêta qu'au bord d'Hokkaido. Ce qui est encore un vif litige nippo-russe en 2014 ! le débat portant sur la question de savoir si les deux îles font partie des Kouriles, ou bien de Hokkaido.

    Côté qualités à mon avis : Visuellement très beau, des images et paysages frappants, de réelles recherches de mise en scène. Et un puissant réalisme très documenté sur les situations de détail, les décors. Une sympathique volonté d'éviter tout manichéisme, tout jugement moral.

    Côté défauts, toujours à mon avis : Absence de tout inattendu, tout est téléphoné ou presque ; larmoyantes longueurs vers la fin, vieux truc mélodramatique de la lente mort d'un enfant, de préférence le plus jeune "pour faire pleurer Margot" comme on disait jadis ; gros sentiment d'imitation du Tombeau des Lucioles donc ; cliché rebattu des "pures amours enfantines" ; enfin présentation un peu édulcorée du régime d'occupation soviétique. Sans le noircir – c'était bien sûr moins moche que l'occupation nazie – il est bon de savoir que les Russes ont capturé environ 500 000 soldats japonais en Mandchourie, Jéhol, Corée, Kouriles (il y en avait encore 3 millions sur le continent chinois en 1945, et ce fut une des raisons des bombes atomiques) ; seuls 5000 environ furent relâchés de Sibérie. Les autres, on n'a jamais su. Le film n'y fait qu'une allusion, très fugitive question que se posent les habitants voyant les soldats embarqués par les Russes : "Reviendront-ils ?"

    Cependant le film certes ne peut être dénoncé vu ses bonnes intentions réconciliatrices.
    Katya est touchante, la jolie scène de chant des enfants japonais et russes aussi, là je rejoins tout à fait Akiko ; les deux garçons m'ont beaucoup moins ému, et pas davantage le puéril train des étoiles (qui nécessite d'avoir lu avec fascination le livre de Miyazawa Kenji). J'ai aimé le père, qui m'a rappelé le commandant de "Lettres d'Iwo Jima", mais je l'ai trouvé hélas trop peu creusé, de même que l'institutrice ; j'ai aussi aimé l'oncle, amoral prêt à tous les deals, mais qui se révèle plus héroïque qu'on ne l'eût cru, rare élément inattendu du film.

    Bref, on ne s'ennuie pas (sauf vers la fin de l'exil…), mais on est loin d'une grande oeuvre mémorable, je trouve.

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