La télévision au Japon

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    Babamanga le #116645

    J’ai édité mon post sur le paysage télévisuel japonais, en y apportant les informations que j’ai récupérées un peu partout. En gros ce qui suit.

    Pour dire les choses simplement, le paysage télévisuel japonais est partagé entre un pôle public, cinq grandes chaînes privées privées généralistes hertziennes, des chaînes câblées et satellites, et un grand nombre de télés locales (plus d’une centaine).

    Le pôle public, c’est la NHK ( pour Nihon Hôsô Kyôkai / 日本放送協会 , “Compagnie de Diffusion du Japon). Elle existait sur la radio depuis 1926, et sur la télé depuis 1953. La société est administrée par un conseil de 12 gouverneurs, nommés pour 3 ans par le Premier ministre. les gouverneurs élisent le PDG pour un mandat de 6 ans. Comme la BBC en Grande-Bretagne, la NHK est entièrement financée par la redevance, qui s’élève à un peu plus de 100 €. Elle est payée par un peu plus de 40 millions de foyers, et rapportait en 2007 plus de 5 milliards d’€. Comme le dit l’auteur du blog Comme ça du Japon, il y a beaucoup de fraudes, et un certain nombre de Japonais refuse carrément de payer la redevance, à cause des détournements de fonds commis par des directeurs de la radio-télé publique. Du coup, celle-ci est obligée de faire des économies drastiques et des réductions du personnel. En 1990, la NHK employait 16 600 personnes. En 2007, un peu plus de 12 000. Malgré ces difficultés, la NHK captait en 2007 30 p.100 de l’audience des chaînes hertziennes.

    Quant aux cinq chaînes privées, elles sont liées à des groupes de presse (qui ne peuvent détenir plus de 10 p.100 du capital). Elles reçoivent du ministère des PTT l’autorisation d’émettre. Elles ne doivent pas faire de propagande politique ou idéologique (en gros, ne pas faire ce que font TF1 et France 2 pour NS…), mais doivent diffuser une information honnête au public et contribuer aux progrès de la démocratie. Les chaînes privées japonaises fonctionnent à peu près de la même façon que les networks américains (NBC, CBS, ABC, FOX, The CW). C’est-à-dire que ce sont des réseaux qui rassemblent des stations affiliées réparties sur les grandes villes du pays. Une centaine de stations locales appartiennent à ces cinq réseaux. En journée, on a de fortes chances de tomber sur des infos locales, et des programmes plus ou moins folkloriques ou débiles (tout dépend du point de vue…). Mais cela n’empêche pas la diffusion de programmes éducatifs (12 p.100 de la programmation des chaînes privées selon Francis Balle, prof à Paris 2 et ancien membre du CSA). Après 17h, heure à partir de laquelle on diffuse des animés pour les ados, on a des programmes diffusés dans tout le Japon, et ce pendant toute la soirée.

    Si on habite à Tokyo, et que l’on s’amuse avec la zapette, les chaînes nationales se répartissent dans cet ordre :

    1) NHK1. C’est la chaîne généraliste de la NHK. Elle existe depuis 1953.

    2) NHK2. C’est la chaîne éducative de la NHK. Elle a été créée en 1959.

    3) Une chaîne locale.

    4) Nihon TV, ou NTV. La chaîne a été créée en 1953. Elle a fait du mécénat pour de grands musées (comme le Louvre), mais a été touchée par des scandales ces derniers temps. La chaîne est liée au quotidien Yomiuri Shimbun, plutôt marqué à droite. Parmi les animés diffusés par la chaîne et ses affiliés, on peut citer : Lupin III, Lady Oscar, Creamy, Cat’s Eye, City Hunter, Kimagure Orange Road, Detective Conan, Inuyasha…

    5) TV Asahi. La chaîne a été créée en 1957, sous la forme d’une chaîne éducative, puis s’est réorientée vers un créneau plus généraliste et commercial. La chaîne est liée au quotidien Asahi Shimbun, plutôt marqué à gauche. Parmi les animés diffusés par la chaîne et ses affiliés, on peut citer : Devilman, Cherry Miel/Cutey Honey, les premières séries Gundam (jusqu’à Gundam X), Saint Seiya, Sailor Moon, Slam Dunk, Ichigo 100%, Tenjo Tenge… La chaîne diffuse aussi les sentai et la plupart des series de tokusatsu de Tôei, qui est d’ailleurs un des actionnaires de TV Asahi.

    6) TBS, ou Tokyo Brodcasting System. La chaîne a été créée en 1955. Pendant longtemps, elle a été l’une des chaînes les plus regardées avec Fuji TV, avant de céder du terrain à Nihon TV. Elle est liée au quotidien Mainichi Shimbun, plutôt marqué à droite. Parmi les animés diffusés par la chaîne et ses affiliés, on peut citer : You’re under arrest, Gundam Seed, Gundam Seed Destiny…

    7) TV Tokyo. La chaîne a été créée en 1964, et est la plus récente des chaînes privées nationales. La chaîne est liée au quotidien économique Nihon Keizai Shimbun, qui a donné son nom à l’indice Nikkei à la bourse de Tokyo. Cela explique que la chaîne donne une certaine place à l’info économique. Parmi les animés diffusé par la chaîne et ses affiliés, on peut citer : Olive et Tom et ses suites, L’Ecole des champions, Evangelion, Escaflowne, Pokemon, Yu Gi Oh, Love Hina, Noir, Naruto, Bleach, Keroro…

    8) Fuji TV. La chaîne a été créée en 1951, ce qui en fait la plus ancienne chaîne de télé du Japon, et elle est la plus regardée avec Nihon TV. La chaîne est liée au quotidien Sankei Shimbun, plutôt marqué à droite. Parmi les animés diffusés par la chaîne et ses affiliés, on peut citer : Astro Boy, Mazinger Z, Goldorak, Lamu, Dr Slump, Princesse Sarah, Touch/Théo ou la batte de la victoire, Maison Ikkoku/Juliette je t’aime, Dragon Ball, Dragon Ball Z, Dragon Ball GT, Ranma 1/2, Digimon, Kenshin, Turn A Gundam, One Piece…

    Quant aux chaînes du câble et du satellite, elles sont plus regardées qu’en France, mais moins qu’aux USA. On peut citer toutefois :

    WOWOW, une chaîne à péage créée en 1991, d’abord hertzienne puis satellite, qui a diffusé Cowboy Bebop, Big O, Brain Powerd ou encore Paranoia Agent. La chaîne diffuse pas mal de séries américaines et de dramas coréens. En 1999, la chaîne avait 2,5 millions d’abonnés. En 2007, elle en avait 7 millions.

    Sky PerfecTV!, une chaîne satellite à péage créée en 1994, et qui est la propriété de Fuji TV et de Sony .

    – les deux chaînes satellites thématiques de la NHK, BS1, centrée sur l’info et le sport, et BS2, centrée sur la culture et le divertissement. Les deux chaînes ont été créées en 1987.

    Edité par Babamanga le 20-01-2008 à 21:21

    Babamanga
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    Babamanga le #116646

    Citation (Saffran)
    Les premiers liens plutôt. (avec junre dans l’adresse)

    Il me semblait qu’ils avaient une section avec les 50 meilleures audiences pour chaque catégorie… bah apparemment non.

    Par contre, le best of par année c’est nouveau. Et c’est très intéressant!



    Il y a un autre site que Video Research où on peut trouver les audiences des dramas diffusés en ce moment :

    http://artv.info/

    Babamanga
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    Babamanga le #116647

    Citation (Le Monde)
    Au Japon, la NHK vit avec les recettes de la redevance

    LE MONDE | 29.01.08 | 15h00 • Mis à jour le 29.01.08 | 15h00

    Le nouveau président de la compagnie audiovisuelle publique japonaise NHK entre en fonction au moment où l’entreprise s’efforce de pérenniser son système de financement, qui exclut la publicité. Nommé vendredi 25 janvier, Shigeo Fukuchi a pris la tête d’un groupe dont les revenus, en baisse en 2005 et 2006, doivent atteindre 634,8 milliards de yens (4,1 milliards d’euros) au terme de l’exercice 2007 clos le 31 mars, et 657,5 milliards de yens (4,24 milliards d’euros) lors de l’exercice 2008.

    Ces progrès découlent de l’application du plan sur trois ans, entre 2006 et 2008, prévoyant la suppression de 1 200 postes, 10 p.100 du personnel, et un effort de contraction des dépenses.

    Plus de 85 p.100 des ressources de l’entreprise dépendent d’une redevance acquittée par les propriétaires de téléviseurs. Le reste émane des ventes de différents produits, magazines ou DVD. Le gouvernement accorde une contribution “inférieure à 0,01 p.100 du budget total et affectée aux programmes destinés à l’international”, précise la NHK.

    REFUS DE PAYER

    Depuis plusieurs années, la NHK, qui collecte seule la redevance, peine à en tirer plein bénéfice. Selon la loi, les propriétaires de téléviseurs doivent signer un contrat avec l’opérateur et régler une redevance annuelle d’environ 15 000 yens (96 euros).

    Le refus de signer n’est soumis à aucune sanction. Seuls 70 p.100 des propriétaires de téléviseurs l’ont fait. En outre, parmi les 36 millions de signataires, beaucoup ont cessé de payer leur dû, en raison de scandales ayant impliqué la NHK.

    Cette désaffection concernait 1,3 million de téléspectateurs à l’été 2006, un pic qui a conduit la NHK à engager des actions en justice, ce qu’elle se refusait à faire jusque-là. Ces actions restent de portée limitée, le tribunal se bornant à rappeler ses obligations au contrevenant. Pour autant, les mauvais payeurs n’étaient plus que 700 000 en décembre 2007.

    La politique suivie permet à l’entreprise d’assurer une certaine indépendance financière. Mais elle reste fragile. D’autant qu’un nouveau scandale d’initiés vient d’éclater.

    Philippe Mesmer

    Article paru dans l’édition du 30.01.08.

    Au même moment, en France…

    Citation (Le Monde)
    AUDIOVISUEL LA NOUVELLE POLITIQUE COMMERCIALE MISE EN PLACE PAR LE GROUPE PUBLIC FERAIT FUIR LES ANNONCEURS

    France Télévisions a du mal à remplir ses écrans publicitaires

    LE MONDE | 29.01.08 | 15h00 • Mis à jour le 29.01.08 | 15h03

    Où est passée la publicité de France Télévisions ? En ce début d’année, le portefeuille d’annonceurs de la régie publicitaire de France 2 et France 3 – France Télévisions Publicité – est semblable à une baignoire percée dont la fuite s’agrandirait de jour en jour. Selon nos informations, un cinquième des annonceurs de France 2 ont tourné les talons lors des trois premières semaines de 2008. France 3 est encore plus mal. Au cours de cette période, la chaîne des régions a perdu un quart de ses annonceurs. Dans le même temps, les deux chaînes privées, TF1 et M6 ont limité les dégâts. Début 2008, la première a réussi à conserver tous ses clients ; la seconde doit supporter une baisse de 7 p.100.

    Les écrans publicitaires des chaînes publiques ont donc de l’espace à revendre. Au cours des trois premières semaines, le volume de publicité vendu a diminué de 22 p.100 sur France 2 et de 24 p.100 sur France 3. TF1 et M6 font du quasi-surplace, avec un repli de 3 p.100 chacune.

    Du coup, France Télévisions aurait récemment revu drastiquement ses prévisions budgétaires à la baisse. Après avoir enregistré près de 800 millions d’euros de recettes publicitaires en 2007, le service public n’attendrait plus que 500 millions d’euros en 2008. La direction dément. “Il n’y a eu aucune révision à la baisse du budget. Et il n’y en a pas de prévue”, indique Bruno Belliat, directeur de la communication et des études de France Télévisions Publicité. Du moins pour l’instant. Pour sa défense, la régie publicitaire, explique que “janvier et février sont des mois traditionnellement creux”. Un trou d’air confirmé par le président d’une grande chaîne privée, selon lequel “le marché publicitaire est très mauvais en janvier”.

    Les agences média ont une autre analyse. Selon elles, la forte baisse qui affecte les chaînes publiques n’est pas liée à l’annonce par le président de la République, le 8 janvier, de l’arrêt de la publicité sur France Télévisions en 2009. “C’est plutôt lanouvelle politique commerciale mise en place” par la régie France Télévisions Publicité en novembre 2007 qui fait fuir les annonceurs, indique Daniel Saada, directeur de Publicis Groupe Media. Baptisé Horizon, ce nouveau système commercialise la publicité à la seconde et non plus au spot. Avec, en outre, des tarifs nets, sans remises possibles, Horizon aurait “décontenancé” les annonceurs de France Télévisions, précise M. Saada.

    Pour faire revenir ses clients, la régie de France Télévisions va lancer “une offre promotionnelle en février”, fait savoir Emmanuel Charonnat, directeur général adjoint de Starcom, agence média de Publicis. Elle offrira une seconde de publicité gratuite pour toute seconde supplémentaire achetée. Une démarche qui inquiète TF1, M6 et les petites dernières de la TNT. “Notre grand risque c’est que France Télévisions brade sa publicité, et nous avons l’impression que cela a déjà commencé”, déplore le dirigeant d’une chaîne privée.

    Interrogées TF1 et M6, nient avoir mis en place un argumentaire pour séduire les annonceurs de France Télévisions. Elles attendent la transposition dans le droit français de la directive européenne. Le moyen d’avoir plus d’espace publicitaire à commercialiser. Plus cher.

    Guy Dutheil

    Article paru dans l’édition du 30.01.08.

    Je crois que la réponse à la question “A qui profite le crime ?” est assez facile à trouver…

    Edité par Babamanga le 30-01-2008 à 16:40

    Babamanga
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    Babamanga le #116648

    Petite revue de presse :

    Citation (Libération)
    Les jeux japonais ont la gniaque

    Les chaînes du monde entier sont sous l’empire d’un déferlement mi-ludique mi-sadique d’émissions nipponnes. Le MIP TV s’est penché sur la question cette semaine.


    par Isabelle Roberts, Raphaël Garrigos

    Avertissement : ce n’est pas parce qu’on fait un papier sur les jeux japonais qu’on va se moquer. D’abord, parce que c’est pas beau de se payer les faces de citron. Ensuite, parce qu’une fois qu’on a écrit « Y a pas de sushis à se faire », on n’a plus rien à dire. Enfin, et surtout, parce que quand toute la télé sera envahie de jeux japonais, ben on rira jaune, oups, pardon. Ah, vous récriez-vous, il ferait beau voir que je me coltine un programme japonais quand de merveilleuses productions américaines me flattent la mirette. Et Vidéo gag, dont vous faites chaque dimanche votre miel, c’est du mou de veau ? Oui, c’est du mou de veau, mais jap. Il serait temps de dépoussiérer Edith Cresson car ils arrivent en masse, les jeux japonais : déjà, ils fourmillent sur les chaînes de la TNT, et voilà que le MIP TV (marché international des programmes de télévision) qui s’est déroulé cette semaine à Cannes, a fait du Japon son invité d’honneur. Vous savez quoi ? Le jeu nippon, c’est la tendance cathodique lourde de demain et, en France, aux Etats-Unis, en Italie ou en Grande-Bretagne, c’est du pareil au nem (ben quoi, on n’avait rien promis pour les Chinois…).

    Le pays du concept levant

    Tout adulte normalement constitué et né avant le 3 juillet 1978 le sait : le Japon, c’est Goldorak, dont la diffusion a débuté cet été-là. Trente années d’astéro-haches plus tard, c’est le même tabac : le Japon reste le premier pays au monde pour l’exportation d’animation et c’est marre. Enfin, presque marre, puisqu’en 1989 et pour la première fois, le Japon réussit à imposer à l’étranger une émission sans fulguropoing ni yeux immenses bordés de larmes, bref non animée : Fun TV With Kato-Chan and Ken-Chan, un programme datant de 1980, et adapté aux Etats-Unis sous le nom d’America’s Funniest Home Videos. Le concept, à base de vidéos et de gags, arrivait l’année suivante en France sous le nom de, eh oui, Vidéo gag. Mais hors cette exception culturelle, rien de japonais ne vient troubler nos écrans sinon, de loin en loin, au hasard de bêtisiers sur ces folles télévisions étrangères, des images de petits bonshommes en train de crier dans des genres d’Intervilles sadiques. Et puis, expliquait cette semaine au MIP TV Gregory Bellon, spécialiste de l’importation de concepts nippons, « les programmes japonais sont arrivés, certainement parce qu’aux Etats-Unis et en Europe, toutes les émissions commençaient à se ressembler ». Voilà que les grilles occidentales se mettent à résonner de mots tels que « ninja », « takeshi » et autres « banzaï ». Après l’animation, le Japon est bien décidé à nous faire bouffer du jeu : « Nous croyons fermement au succès des jeux japonais sur le marché international », a menacé au MIP Masao Takiyama, patron de la société de production Sony au Japon.

    Un tsunami de saucisses

    Car l’invasion nippone est parfaitement fomentée. Depuis plusieurs années, les chaînes du câble américaines s’abreuvent de jeux japonais et en version originale, s’il vous plaît. Y fait florès Ninja Warriors où cent jeunes athlètes japonais font des trucs super fatigants du style se rattraper à un deltaplane ou gravir une piste de skate sans skate-board. Du coup, un American Ninja Challenge a vu le jour aux Etats-Unis et son vainqueur participera à la version japonaise du jeu. Cette semaine, une édition pour filles a même été présentée au MIP. La consécration, quoi… Mais le véritable fer de lance de la déferlante des jeux japonais en Occident, c’est le cinéaste Takeshi Kitano et son Takeshi’s Castle. Plutôt sobre comme un chameau au cinéma, Kitano est totalement dingo à la télé et son Takeshi’s Castle a de quoi vous faire passer les vachettes de Guy Lux pour une réunion du Modem. L’émission, diffusée au Japon entre 1986 et 1989 et reprise un peu partout depuis, est une accumulation d’épreuves physiques, si possible dans la boue, si possible plus débilos les unes que les autres. L’idée n’étant pas tant de gagner que de se prendre une porte dans la tronche. « Les fondamentaux du jeu japonais, explique Bertrand Villegas, de l’agence The Wit, qui observe les programmes du monde entier, c’est le dépassement physique, le record, l’endurance, la résistance à la souffrance : plonger dans une piscine, mais remplie d’eau bouillante. Ou alors, c’est engloutir des sushis énormes, des chapelets de saucisses, des litres de bière. »

    La France menée à la baguette

    Une telle hygiène de vie ne pouvait qu’aller comme un gant à cette chaîne de jeunes boutonneux qu’est W9. Depuis quelques mois, la chaîne de la TNT, filiale de M6, carbure au nippon. « Le jeu japonais, c’est une marque de fabrique de W9, indique Christopher Baldelli, président de M6 thématiques, il y a un côté complètement décalé, improbable, qu’on n’a jamais vu en France. » W9 diffuse ainsi Menu W9, soit des extraits de Ninja Warriors et Takeshi’s Castle commentés par les deux acolytes de Michael Youn déguisés en personnages de manga ou en shogun. Mais c’est toute la TNT qui mange japonais, à commencer par TMC. La chaîne a été la première au monde à adapter Hole in the Wall, qu’elle diffuse tous les jours depuis novembre sous le nom du Mur infernal. « On était à la recherche d’un jeu innovant et différent, raconte Xavier Gandon, le directeur des programmes de TMC, et on a eu le coup de cœur en trois secondes pour cette idée simple et toute conne. » C’est le mot : une piscine, un mur s’avance dans lequel se découpe une forme et le cobaye doit jouer au puzzle humain, sinon plouf.

    « Si tu tombes le cul par terre, ça fait rire une personne, expliquait doctement au MIP Rob Clark, de FremantleMedia qui vend le concept japonais à travers le monde, si tu tombes dans une piscine, tout le monde rigole. » Celle qui rigole encore plus, c’est TMC : « C’est depuis qu’on diffuse le Mur infernal qu’on est la première chaîne de la TNT », souligne Xavier Gandon. Et toute la planète se gondole : Hole in the Wall est le jeu japonais le plus vendu au monde, suivi de Dragon’s Den, où de véritables chefs d’entreprise financent le projet de créateurs sans le sou, non sans les pourrir d’injures. C’est Coyote, la société de production de Christophe Dechavanne, qui conçoit le Mur infernal pour TMC. « Ce sont des programmes assez barrés, indique son bras droit, Fabrice Bonanno, c’est une spécificité japonaise : une société avec des codes, très hiérarchisée et, à l’inverse, une créativité débridée à la télévision. »

    Outre le Mur infernal, Coyote vend Banzaï à NRJ12 et s’apprête à fourguer à Virgin 17 l’excellent Silent Library. Dans une bibliothèque au studieux silence, six candidats doivent, sans jamais moufter, subir les derniers outrages : dégustation d’un sandwich fourré au wasabi, mygale sur la tête ou pétard dans les fesses. Le cobaye étouffe un cri, les autres ricanent sous cape. Et nous, arrivés à ce stade, on cherche désespérément un sens profond à cette folie des jeux japonais.

    Exemple de convergence télé-Internet ? Ça sonne bien, ça, comme explication, et puis au MIP, les exportateurs du Mur infernal et de Silent Library n’ont-ils pas avoué qu’ils les avaient repérés sur Youtube ? Ce serait chic et élevé comme conclusion. Mais Bertrand Villegas se charge de nous faire redescendre : « Il y a une tendance mondiale vers des jeux sans prise de tête. » Alors ne nous la prenons pas.

    Reiichido
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    Reiichido le #116649

    Hé beh. Et encore, on a de la chance: on a évité la pédophilie et la consanguinité.

    La morale de cette histoire, c’est que quand on a de l’humour raciste et des idées préconçues à revendre, il vaut mieux pester contre les noirs ou les japonais que contre les ch’tis.

    (Ceci dit, je cautionne un aspect: j’ai personnellement horreur des jeux japonais, que je trouve souvent débiles quand ils ne sont pas sadiques)

    Edité par Reiichido le 14-04-2008 à 21:30

    Akiko_12
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    Akiko_12 le #116650

    Hé bien, moi qui taxais Libé de “journal de bobos”, en fait c’est juste un sale torchon raciste.

    C’est tellement navrant que ça me laisse sans voix, avant de critiquer les “faces de citron” et la débilité ouverte mais tellement drôle des jeux jap, ces messieurs dames feraient bien de se pencher sur leur propre cas. Et s’inscrire au Front national aussi, parce que là c’est plus possible, il faut absolument lutter contre ce péril jaune qui envahi même nos émissions télé bien franchouillardes, made in USA et tellement plus intelligentes…

    Babamanga
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    Babamanga le #116651

    Des lecteurs n’ont pas apprécié “l’humour” pas très fin des journalistes :

    http://www.ecrans.fr/forums/viewtopic.php?id=2263

    Personnellement, je ne crois pas qu’ils soient racistes, mais dans le maniement du second voire du troisième degré, ils ont des leçons à prendre…

    Edité par Babamanga le 15-04-2008 à 06:48

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #116652

    Citation (akiko_12)
    Hé bien, moi qui taxais Libé de “journal de bobos”, en fait c’est juste un sale torchon raciste.

    C’est tellement navrant que ça me laisse sans voix, avant de critiquer les “faces de citron” et la débilité ouverte mais tellement drôle des jeux jap, ces messieurs dames feraient bien de se pencher sur leur propre cas. Et s’inscrire au Front national aussi, parce que là c’est plus possible, il faut absolument lutter contre ce péril jaune qui envahi même nos émissions télé bien franchouillardes, made in USA et tellement plus intelligentes…

    Passant par là et lisant l’article de Libé, j’avoue que ma première réaction est très voisine de la tienne, Akiko ! ces bobos-culpabilisés-donc-gauchistes seraient-ils en plus des racistes ?

    Pas consciemment, bien sûr, pas complètement, en ce sens Babamanga je ne te donne pas tort.

    Je vais faire monter mon taux de “connard prétentieux”: ceci est un petit cours. On peut avoir en somme 6 attitudes, du moins au plus hostile, à l’égard des étrangers :

    – Citoyen du monde

    – Ethnocentrique

    – Patriote

    – Nationaliste

    – Xénophobe

    – Raciste

    Citoyen du monde, c’est vraiment rare… Ethnocentrique, c’est à peu près tout le monde. Personnellement je classe l’article et ses auteurs au niveau “nationaliste”, d’autant qu’ils en ont tout autant à cracher sur les programmes anglo-saxons ou allemands, j’imagine. C’est le truc à la mode : le social-nationalisme. Bah, tant qu’ils n’en sont pas encore à l’inverse…

    Moi je ris énormément avec “Le château de Takeshi”, et puis d’abord on ne DOIT pas attaquer Kitano, na !! mais l’adaptation d’un autre jeu japonais, le “Mur Infernal” avec Laurence Boccolini, c’est peu supportable. C’est là où le bât blesse pour moi. C’est moins facile à adapter qu’on ne le croit, l'”esprit” (si l’on ose dire! ) japonais de pure dékhonnade qui règne dans ces jeux.

    Edité par Lord Yupa le 15-04-2008 à 11:08

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #116653

    Oui, je reviens pour préciser qu’il ne faut pas conclure de ce que j’ai dit une mise en accusation de ma part de tout le parti socialiste ou de tous les gens de gauche, sous prétexte que je parle de “social-nationalisme”. Les gens de gauche modérés ne prennent pour bouc émissaire aucun peuple ou Etat, et je les estime beaucoup.

    Ce que l’on a le droit de regretter, du moins si l’on veut “faire l’Europe”, c’est que notre TV diffuse très peu ou pas de séries ou programmes espagnols, italiens, hollandais, etc. qui doivent bien exister, de rares trucs allemands, un certain nombre de choses anglaises, en regard d’une grande masse de programmes d’origine américaine. Sans oublier qu’il y a de formidables séries américaines qui font pâlir celles d’Europe…

    Revenons donc au Japon et à l’article de Libé : si les jeux japonais ou “à la japonaise” nous “envahissaient” ( toujours le grand mot qui fâche ! qui fâche qui ? l’Obélix qui sommeille en nous tous ), ce serait dommageable peut-être. Mais quoi qu’en prétende Libé, on en est loin, en France et, je le parie bien, à l’étranger ! c’est dans ces exagérations, extensions et généralisations qu’ils dérapent de toute évidence. Et qu’est-ce qu’ils veulent donc, eux ? qu’ils le disent ! cracher dans la soupe. Trop facile. Marre.

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