Je partage largement les points de vue de Yupa. Tous les points.
J'ai moi aussi été suffisamment proche du PS il y a plusieurs années pour me voir proposé un poste de chargé de mission dans ce parti… ce que j'ai décliné à l'époque.
Il y a plus de dix ans que des clivages très marqués divisaient profondément ce parti : clairement, le socialisme n'est pas le même dans le sud ouest qu'à Paris. Je commençais déjà à prendre mes distances avec le PS à cette époque où je constatais hélas le grand décalage existant entre les hiérarques députés, ou élus locaux des conseils régionaux et généraux, et la base…
Le dédain des classes "moyennes", déjà. J'ai vu les militants et sympathisants s'engueuler au point de partir vers les nouvelles offres politiques à gauche : Les Verts, ces anciens socialistes qui cherchaient un strapontin pour assouvir leurs ambitions étouffées par leur parti originel, les chevènementistes, qui pour la plupart ont définitivement coupé les ponts avec le parti socialiste (j'en suis), les étudiants, attirés à l'époque par la LCR, si aguicheuse avec son Besancenot piloté par les sarkozystes…
Bref, en 2002, c'est la gauche plurielle qui a tué la gauche plurielle aux élections présidentielles… Chacun voulant plus d'influence à gauche que celui d'à côté.
Ce qui m'a encore plus brouillé avec ma "famille politique" c'est le fameux référendum de 2005 : l'infâmie des communiquants (porte paroles des partis gouvernementaux et le quasi ensemble des journalistes) fut à son comble, n'hésitant pas à taxer de "national socialiste" la majorité qui a fait basculer le résultat de la consultation.
Toute la campagne pour le "oui" fut d'une incroyable manipulation médiatique, une honte dans un pays qui se targue d'être le berceau des lumières. Ce fut un moment particulièrement hystérique de la vie politique de ce pays.
Ce fut aussi un moment prémonitoire…
J'ai vainement espéré en 2012 que l'élection de Hollande permettrait de tempérer le climat supra tendu du pays, où la moindre "petite phrase" d'un leader d'opinion déclarée devant une machine à café dans les couloirs d'un ministère prenait des proportions dantesques rappelant les "heures les plus sombres de notre pays".
Il n'en est rien.
C'est même pire.
Les gauchistes frustrés par 10 ans de sarkozysme se lâchent complètement et veulent systématiquement la tête de toute personne ne se conformant pas à leur doxa de plus en plus fascisante…
Les réactionnaires de droite ont laissé la place aux réactionnaires de gauche.
Tout comme Yupa, je ne supporte tout simplement pas ce climat particulièrement nauséabond, comme disent les portes paroles de la pensée unique actuelle.
Je doute, je m'interroge, je discute, je soupèse, je cherche à comprendre, j'anticipe, j'évalue, j'analyse… Désolé de ne pas vouloir me laisser convaincre par tous les sophismes de nos chers communicants.
Or toute attitude de prudence est traduite immédiatement comme un postionnement d'extrême droite.
"Vous ne partagez pas mon opinion arbitraire ? C'est que vous êtes donc un haineux. CQFD".
Fini pour moi ce petit jeu.
Fini pour moi la propagande des pseudo journaux de gauche de ce pays qui jouent toujours leur petite musique "progrès social" sur l'air de l'émotion irréfléchie.
Fini même pour moi de cliver les gens entre gauche et droite : ça n'a plus de sens aujourd'hui.
Alors comme beaucoup, je profite encore qu'internet soit encore relativement libre pour chercher des informations réelles, pas des communiqués de journaleux vendus aux partis, avant que le couperet des nouveaux censeurs de gauche ne tombe.