Il est vrai que le Brésil a aidé le Portugal après l'invasion napoléonienne de 1807, en accueillant la cour et la famille royale. Techniquement, le Brésil était toujours une colonie, pas un Etat indépendant. Ce n'est qu'en 1821, bien après le départ des Français, qu'une partie de la famille royale, avec le roi Jean VI, est rentrée au Portugal. L'année d'après, le fils de Jean VI, Pierre, proclamait l'indépendance du Brésil (reconnue par le Portugal en 1825) et prenait le titre d'empereur sous le Pierre Ier. En 1826, à la mort de son père, Pierre Ier renonce au trône du Portugal (il aurait été roi sous le nom de Pierre IV) au profit de sa fille aînée de 7 ans, Marie, et nomme son frère Michel régent.
Au Brésil, la politique de Pierre Ier mécontente une partie de ses sujets, qui lui reproche soit d'être trop autoritaire, soit de trop penser au Portugal, soit d'être mauvais gestionnaire, soit de vouloir abolir l'esclavage (qui fournit une main d'oeuvre gratuite aux plantations de café et de canne à sucre). Il abdique en 1831 au profit de son fils Pierre II, qui n'a même pas 6 ans… Et comme sa fille Marie II a été renversée deux ans et demi plus tôt par le régent Michel, il profite de l'occasion pour rentrer au Portugal et, avec l'aide des Français et des Anglais, la rétablir sur le trône. Il meurt en 1834 à 36 ans de la tuberculose, content d'avoir solidement installé ses enfants sur leurs trône respectifs. Enfin, c'est ce qu'il croyait… La république est proclamée en 1889 au Brésil et en 1910 au Portugal.
Sur la Côte d'Ivoire, je suis en gros d'accord avec ton résumé de la situation, à un détail près. C'est Bédié, et pas Gbagbo, qui a introduit dans la loi le concept d'ivoirité. Bédié et ses conseillers ont créé ce concept en 1994 afin d'exclure de la participation aux élections Alassane Ouattara, le dernier Premier ministre d'Houphoüet. La ville où Ouattara est né en 1942, Dimbokro, est en Côte d'Ivoire, mais à l'époque coloniale, dans les années 30 et 40, elle avait été intégrée à la Haute-Volta, l'actuel Burkina-Faso. Cela explique pourquoi certains des adversaires de Ouattara l'appellent "le Burkinabé"…