Citation (feanor curufinwe @ 01/05/2011, 21:47)
Sauf que t'as énormément plus de chance de te faire agresser par un taré si t'es une femme…faut pas se voiler la face, non plus.
Je pense ne choquer personne si j'affirme qu'être une femme, c'est pourri par bien des côtés. Je préfèrerais donc que l'on parle de “risques” et non de “chances”. Vous allez me dire que je pinaille, mais je suis une vieille réac' pour qui ce genre de détail a de l'importance. Soyons précis et non excessivement déprimants s'il vous plaît ^^
Citation (Shinji-kun @ 01/05/2011, 22:49)
Tu n'as pas une bombe anti-agression sur toi akiko? Bon d'accord ça sert pas à grand chose mais c'est la grande mode en ce moment.
Ah oui. Cet objet qui a tous les risques d'être retourné contre toi si tu te manques et d'aggraver la situation…
Citation (akiko_12 @ 01/05/2011, 23:18)
Parmi tout le mal que je pense de Paris, il y a ça aussi : je pense qu'être confronté à cette violence, à la peur, ou à des incivilités permanentes rend soi-même violent.
Sur ce point précis, j'approuve Akiko. La violence de Paris est vraiment particulière et me pousse à y sombrer aussi. Je développerai ça plus loin.
Citation (Babamanga @ 02/05/2011, 07:50)
Je ne nie rien du tout, je dis juste qu'il n'y a pas d'automacité entre le fait d'habiter un quartier mal famé et pas sûr après minuit et le risque de se faire agresser. Dire ça, ce n'est pas de la mauvaise foi, ou nier les problèmes.
Après, il ne faut pas oublier qu'il y a des gens de tous âges et de tous sexes qui vivent à Barbès, Belleville ou le 93 depuis des années sans s'être fait agresser la nuit. Il faut éviter les généralisations et les caricatures…
Ayant été agressée à toute heure du jour et de la nuit dans n'importe quel endroit, déserts ou non, classes ou non, je suis bien obligée de prouver par l'expérience personnelle que Babamanga a raison 😂
Citation (Shinji-kun @ 02/05/2011, 17:18)
Tu es sûr que ce n'es pas dans ton caractère aussi 😉 . Et puis tout les quartiers de Paris ne se valent pas. Cette ville n'es pas pire qu'une autre. Elle est même beaucoup plus sûr que pas mal de villes.
Non, elle n'est pas plus sûre, elle est différente. La violence est différente ici. Dans ma ville d'origine, quand tu fais face à la violence, c'est de façon plus ou moins ponctuelle selon les personnes (et pour moi, c'était surtout de façon “plus”, pour des raisons que je ne tiens pas à développer et que je ne suis pas certaine de comprendre, d'ailleurs). Pour schématiser, on fait face à la violence assez rarement, mais quand on y fait face, c'est pour quelque chose d'un peu grave. Donc: pas souvent, mais un gros truc à chaque fois.
Ici, la violence est beaucoup moins importante en “qualité”, si je puis dire, mais elle se rattrape sur la quantité. On fait face, continuellement, à de petites incivilités, pas graves prises isolément, mais permanentes, irritantes, exaspérantes… elles s'apparentent plus à un travail d'usure qu'à de bonnes grosses explosions.
Ce qui donne à la violence parisienne une saveur toute particulière, c'est que ces “riens” agaçants peuvent dégénérer très vite si on proteste de façon légitime. Beaucoup plus vite que chez moi. Cela se passe comme s'il était vital d'écraser l'autre pour s'asseoir ou prendre ses aises.
Dans mon ancienne ville, pourtant pas réputée -et à raison- tranquille, je ne connaissais pas cette ambiance-là. Aussi, je comprends Akiko quand elle rêve de casser les membres de ceux qui l'embêtent: il y a un moment où on en a marre d'être piétiné et où on ressent le besoin de mordre pour prouver qu'on a droit au respect. Shinji plaisante en pensant que c'est dans son caractère(entre parenthèses, je trouve un chouïa déplacé de rire d'un post écrit par quelqu'un qui a eu le courage de mettre ses tripes sur la table pour le faire, mais ceci n'engage que ma sensibilité extrême…). Pour ma part, je pense que beaucoup de femmes ont dans leurs souvenirs un trop long cortège de gros connards, et qu'il est légitime de se projeter dans de douces rêveries remplies de vengeances sadiques. Parce qu'à un moment donné… on en a vraiment, mais vraiment, marre de subir, et ce, de la façon la plus cruelle et injuste qui soit.
Une dernière chose. Pour les agressions sexuelles. Je ne dis pas que les agressions dans la rue n'existent pas (là encore, je serais de mauvaise foi).
Seulement, la plupart des agressions sexuelles sont commises par un proche de la victime. La plupart des viols qu'Akiko cite dans ses stats ont été commis par des amis, des amants, des époux, des voisins, des pères (ou des mères, hein, on en parle moins, mais il y a des femmes perverses aussi) ou des frères. Les prédateurs existent, certes. Mais ils sont rares. Ce sont eux qui sont le mieux dénoncés, d'ailleurs, puisque aucun lien affectif ne les rattache à leur victime… c'est donc plus “facile” pour elle d'aller porter plainte.