Citation (Sharbett @ 30/05/2011 01:20)
Ce n'est pas du tout risqué. Les victimes de viol ne se défendent quasiment jamais, pour une raison simple: elles savent qu'elles peuvent mourir si elles n'obéissent pas.
La question de la “mentalité” n'a aucune sorte d'importance. “Moi fort, moi faire de toi ce que moi vouloir, toi pas exister, moi risquer taper si toi pas obéir et toi peut-être mourir”, et cela suffit.
Si elle s'est débattue, qu'est-ce que ça change? Il vient un moment où on pige que ça ne sert à rien, alors autant que ça passe le plus vite possible, avec le moins de casse possible. Le rapport de force n'est pas clair? Mais qu'est-ce que ça peut bien faire à l'agresseur? S'il arrive à ses fins, il a été le plus fort et il est content. S'il n'y arrive pas, bah il se vengera sur quelqu'un d'autre ou trouvera bien un moyen de faire une crasse quelconque à la victime pour faire bonne mesure.
Là, il y a une chose que je ne comprends pas. Qu'est ce qui peut bien faire dire qu'aucune femme ne fera passer sa volonté avant sa vie ?
Je suis un mec, ok, mais même si un autre mec qui fait deux fois mon gabarit veut, ne serait-ce que me braquer ma thune (et je me fiche de ma thune) il peut toujours rêver pour que je lui file.
Je suis certain qu'il y a des femmes qui agiront de la même manière. Ce n'est pas une question de valeur, c'est juste une question de “mentalité” donc.
Ou alors, le simple fait d'avoir deux chromosomes X empêcherait de développer une telle mentalité ? J'ai du mal à concevoir cela.
(Attention, je ne nie pas que dans la majorité des cas, l'être humain fait passer sa survie avant sa volonté ! Dans son extrême majorité même. Mais il y a des exemples d'hommes et de femmes qui ont fait l'inverse.)
Citation
Euh… je n'ai pas vu de photo de Mme Diallo, mais je suppose que le DSK a un bon gabarit, et que je ne m'amuserais pas trop à le défier sur le plan physique. A ce moment-là, je suis dans un raisonnement plutôt logique.
Pareil qu'au dessus. Ce n'est pas une question de gagner ou de perdre. C'est une question de ne pas courber l'échine peu importe le prix. Même la vie. Ce qui peut sembler, j'en conviens, complètement absurde.
Citation
Bien sûr que si. Si DSK a agressé cette personne, c'est parce qu'il pensait rester impuni.
Si le pervers que j'ai rencontré est passé à l'acte, c'était entre autres parce qu'il était certain de ne jamais être retrouvé. Tout ceci suppose une réflexion, une stratégie. Combien de femmes entendent “ne le dis à personne” “fais ce que je veux, sinon tu meurs” “si tu en parles, je te tue et puis personne ne te croira”? Ce genre d'ordre prouve que les agressions sont mûrement pensées.
Dans le premier cas, on ne sait pas vraiment. Il est envisageable que ce soit un acte manqué si effectivement DSK est coupable.
Dans le deuxième cas… Dans le deuxième cas, déjà, je suis désolé pour toi.
Ensuite c'est une réflexion un peu légère de la part du violeur/agresseur, non ? Etre retrouvé c'est toujours possible. Du point de vue des victimes, évidemment, le risque qu'il ne soit pas retrouvé est insupportable et bien trop grand. Mais si on regarde les statistiques, ben, violer c'est une “activité” risquée mine de rien.
Citation
Tu réfléchis en garçon normal, Baklael, et c'est tout à ton honneur.
Dans les faits, ça ne fait pas peur du tout à un violeur, parce qu'il sait qu'il flanquera assez la trouille à la personne pour la rendre bien docile. Un violeur n'a pas ce genre de crainte (sinon, comment ferait-il son boulot? ce serait impossible!)
J'ai dans l'idée qu'un violeur agit par pulsion. Pulsion sexuelle autant que de domination et qu'au bout d'un moment la tension devient si forte qu'il ne “peut plus” se retenir d'agir même si c'est risqué.
(Les guillemets c'est pour dire que c'est son système de valeur trop faible qui fait qu'il ne “peut plus” se retenir. Sauf maladie mentale.)
Il y a probablement des individus qui planifient ce genre d'actes et sont méthodiques. Mais j'ai l'impression que la majorité agit surtout dans l'urgence du manque. (Ça ne veut pas dire que ce n'est pas prémédité, juste que le moment ou la soupape lâche n'est pas définit dans le temps).
Citation
Je m'étais dit qu'il ne fallait pas que je revienne sur ce topic… Je vais donc me scotcher les doigts pour réagir à ça le moins brutalement possible, en évitant les “bah teste les deux, et reviens dire c'était quoi le pire”.
*inspire à fond, la paix du lotus serein est en moi, aussi sûrement que la tablette de chocolat dévorée en bouquinant cet après-midi (oui, j'ai passé un excellent dimanche, j'espère que vous aussi ^^)*
Baklael, il y a autant de viols que de victimes. Et c'est pareil pour les autres agressions.
Ce que je veux dire, c'est que, pour certaines femmes, c'est plus facile de se remettre de viol vaginal que buccal. Pour d'autres, c'est l'inverse. Pour encore d'autres, elles vivent l'agression avec une certaine indifférence, pour des raisons complexes qui se trouvent dans leur histoire. Et pour encore-encore d'autres, elles développeront d'affreux malaises alors qu'elles n'ont pas été violées mais attouchées (et en auront d'autant plus honte parce que “elles ont pas le droit de se plaindre, c'est pas comme si elles avaient été violées”…).
Pour ces raisons, évite, s'il te plaît, de généraliser et de décréter qu'une situation est pire qu'une autre. D'un point de vue juridique, bien sûr que certaines choses sont plus graves. D'un point de vue humain, la classification est beaucoup plus délicate, parce que variable d'un individu à un autre.
Si toi, tu considères qu'une fellation imposée est plus grave qu'une sodomie forcée, je ne te jette pas la pierre, c'est ta perception des choses, et je la respecte. Mais ne l'étends pas à une masse que tu ne connais pas, et précise que cela n'engage que toi.
Ah, je crois qu'on s'est mal compris. (J'avoue que cette phrase était balancée sans être reliée au contexte)
Je parle du point de vue de l'agresseur. Pour lui, la fellation sera ressentie comme plus humiliante pour la victime (et c'est pour cela qu'il pourrait la tenter alors qu'il y a un risque physique potentiellement important pour lui).
En plus je ne parle pas de gravité, mais “simplement” d'un niveau d'humiliation. J'ai du mal à mettre une échelle de gravité sur ça… (Notamment parce que je suis un homme) De même que le viol “classique” dont je parlais était vaginal.
Je n'ai jamais entendu parler d'une femme qui refusait un acte sexuel vaginal et donner pour raison que c'était humiliant. Par contre c'est une raison souvent évoquée pour le refus d'une fellation. (Et d'une sodomie, mais pour la sodomie l'argument principal c'est que “c'est sale” ou encore simplement que c'est tabou)
Ce n'était donc pas un jugement sur ce que les victimes allaient ressentir selon moi, mais une réflexion sur ce qui motivait l'agresseur à forcer à faire une fellation : à savoir humilier au maximum.
Encore une fois loin de moi l'idée de mettre une échelle dans ce genre de choses ! Je suis un fervent partisan de l'idée qu'il n'y a pas d'échelles dans la douleur, qu'elles sont personnelles.
Moi, je ne trouve personnellement pas la fellation humiliante en elle même. (Parce que je ne trouve pas le cunnilingus humiliant non plus) Et d'ailleurs l'humiliation, quand c'est consenti, ça peut être sympathique au pieu.
Mais tu as eu raison de réagir.
*****
Sinon, je trouve que, globalement, les jeunes ne sont pas assez éduqués en terme de sexualité et de comportement avec l'autre sexe.
Je ne dis pas qu'il faut détruire tout le procédé de découverte de l'autre qui est très important, mais il faut quand même bien prendre conscience du niveau d'hormones qui s'agite chez un adolescent…
Par exemple, apprendre aux jeunes filles à donner des signes clairs face à une proposition qui ne les intéresse pas. Expliquer aux deux groupes qu'on a tout à fait le droit de dire non et de le dire à tout moment.
Combien de filles se sont vues mettre une pression terrible parce qu'elles étaient avec leur mec depuis un mois et n'avaient “encore rien fait”. (Autant par leurs copines que par leur mec)
Expliquer aussi qu'avoir une relation sexuelle ça ne veut pas dire être unis pour la vie. Combien de filles, encore une fois, se sont retrouvées atterrées après s'être fait largué par leur copain une fois l'union consommée ?
Tout ça, je l'ai vu quand j'étais ado. Ce ne sont pas des exemples bidons.
Il faudrait vraiment un dialogue entre les deux groupes. Que les filles comprennent les pulsions avec lequel un ado doit faire et que les garçons comprennent que leurs pulsions n'ont pas la priorité sur les autres humains.
Et quand je dis “comprennent” je ne parle pas d'une connaissance théorique. Je parle d'une vraie compréhension basée sur l'empathie et la connaissance de l'autre.
En gros, je parle de dépasser le concept de règle pour passer à celui de compréhension. Evidemment qu'un ado sait que ce n'est pas bien de forcer une fille. Même celui qui participe à une tournante dans une cave pour reprendre un cliché, est au courant. Mais pour dépasser la force de la frustration et de l'humiliation, il faut comprendre pourquoi l'autre agit comme il agit.
C'est un réflexe humain de ne pas vouloir blessé celui que l'on comprend. (Sauf à parler sadisme, mais ça se soigne aussi ça.)
En gros, il faut sortir du système uniquement répressif et faire dans le préventif. (Le vrai préventif, pas celui qui consiste à répéter ce qu'on risque à faire certains trucs)
Chaque criminel a été un enfant innocent un jour. Et moi j'aime l'idée qu'on aurait pu le sauver si on s'en était donné les moyens. Et si ce n'est pas évident pour tous les cas, ça l'est pour une bonne partie.