C'est d'acc', Kuro, mais on évitera de ne parler que de ça ! mon avis était dans la partie “subjective” de mon message, comme je l'ai signalé, et j'ai dit aussi que l'objectivité est impossible. Normal donc que je sois arbitraire, comme tout le monde.
J'essaie de m'ouvrir en ce moment à ce qui peut motiver tous les partis, même les extrêmes. Au fond, ce sont les partis extrêmes, de gauche ou de droite, qui sont cohérents, les partis médians sont nécessairement contradictoires. Dans n'importe quel pays démocratique et libre, la moitié à peu de chose près des gens sont “à gauche”, et l'autre moitié à peu près sont “à droite”, toutes les grandes élections sont gagnées à 50 % et quelques, parfois 60 (le cas 2002 en France est un cas d'exception), c'est d'une clarté statistique aveuglante. Cela veut dire que dans tous les cas de figure, vous aurez 40 % environ du pays contre vous. Tout rêve d'unanimisme est absolument hors d'atteinte. Des concessions seront obligatoires, avant l'élection et même après.
Hier j'ai voulu écouter attentivement F. Hollande, invité de Claire Chazal sur TF1 après le meeting du Bourget.
Il a (ce n'est que mon avis) marqué un point positif, contre deux négatifs.
1) Le point positif, c'est qu'il a clamé que son adversaire, c'est “la finance” et non, comme on s'y attendait, Sarkozy. D'abord, il suit sans doute le conseil de Manuel Valls, dont on sait qu'il recommande depuis longtemps d'abandonner “l'anti-sarkozysme obsessionnel”. En effet, on gagne une élection en piquant des électeurs à l'adversaire, et ce n'est pas en traitant virtuellement de salopards ou de crétins manipulés les 53 % de pro-Sarkozy en 2007 qu'il y arriverait. Le pauvret a bien du mal, d'ailleurs, comme Claire Chazal le lui faisait remarquer, un sourire en coin : “Vous semblez éviter de dire son nom” – qu'il n'a pas cité une seule fois, sans pouvoir éviter des allusions. Ou encore il commence à craindre ce que j'ai parié, moi : que Sarkozy et l'UMP trouvent plus sûr que Nicolas ne se représente pas, mais Juppé par exemple. Ce qui serait la déroute de toute la gauche n'ayant pas pensé au-delà de Sarkozy.
2) Point négatif : ben comme je l'ai dit avant, Grèce et Espagne hors de toute analyse !!?? et encore une fois, ne me dites pas que l'électeur français s'en fout, tout le monde y pense au contraire, tout le monde est au courant, et vous pouvez compter sur Copé ou d'autres pour le marteler bien fort.
3) Point négatif : J'ai bien écouté, et j'ai entendu d'un bout à l'autre un futur ministre de l'Economie et des Affaires Sociales, pas un Président de la République. Pas un mot sur nos alliances, nos engagements internationaux, sur la Françafrique, sur l'Afghanistan, sur l'Iran, sur la recherche, sur le nucléaire, etc., etc. Rien, nada, le vide. Il sait ce que c'est, un Président de la République ??
Edit : @akiko, bien sûr, Mélanchon est beaucoup plus costaud sur la critique du monde de la finance, plus cohérent justement que Hollande ! mais il n'a rien non plus d'un futur président, il est donc seulement utile en tant que force de critique, à mon avis.