Citation (jhudson @ 08/03/2012 17:35)
[…]
un sondage amusant,il y aurait 60 pour cent de francais qui seraient pour faire payer un peu plus les riches,mais ca fait quand méme 40 pour cent contre,vu que les riche en france ne représentent que 2 a 3 pour cent,je me demande pourquoi il y en a autant contre ? 😉
-Ils espèrent gagner au loto un jour?
-hériter d'une vielle tante?
-pensent que les pauvres doivent rester a leur place car ils le méritent ?
-Un peu con ?
Que les gens qui ont de l'argent soient de droite c'est normal,mais ceux qui n'en ont pas devraient étre de gauche pour leur prendre ,pour répartir un peu équitablement les richesses !
il y a une certaine logique,non?
Vous allez me répondre que c'est un peu simpliste comme raisonnement,je vous répondrais pas tant que cela en y réfléchissant un peu ,certains rares riches sont même d'accord pour payer plus !
On dira ce qu'on voudra, la France est un pays de droite. D'ailleurs, l'Europe dans son ensemble, après avoir porté un certain temps des idées bien plus à gauche que le reste du monde, est rentrée dans le rang à son tour. On peut rappeler néanmoins que les idées de droite se basent sur cette notion de libéralisme qui nous a jadis permis de nous débarrasser de nos rois en supprimant l'abomination de la féodalité où des êtres humains étaient considérés comme la propriété d'autres. Sous bien des aspects, à vrai dire, les idées de gauche, par l'étatisme dont elles se réclament, reflétent bien cette nostalgie pour l'Ancien Régime qui caractérise encore le Vieux Continent ; d'ailleurs, cette obsession pour l'égalité qui caractérise les socialismes ne va pas sans rappeler la froideur bureaucratique pour laquelle les gens, sous prétexte d'équivalence des traitements, se trouvent réduits à l'état de simples numéros sur un listing et perdent de la sorte leur statut de personne. Notons au passage que la néo-féodalité implicite à l'hypercapitalisme ultra-libéral donne un résultat comparable mais par un cheminement inverse et bien plus pervers : c'est l'individualisme qui, poussé à l'extrême, est ici coupable ; celui qui, jadis, du temps de cette noblesse qui obligeait, devait prendre soin de son troupeau en est à présent devenu le principal prédateur – les récentes crises économiques et financières, du reste, ont bien montré comme pouvait se montrer autophage le système dont se réclame ce type d'individu : les chiens ne font pas les chats après tout…
Une autre explication, que j'ai lu il y a peu dans je ne sais plus quel canard, reprend les trois premières suggestions que tu avances : on ne crache pas (trop) sur les riches car on espère le devenir à notre tour un jour. C'est naïf, au mieux, pour ne pas dire franchement con, au pire, mais c'est humain. Au reste, en imposant leur ultra-libéralisme, les américains ont fait en sorte que le monde leur ressemble : je ne compte plus le nombre d'anciens camarades de classe qui, de parfaits cancres à l'époque de l'école et du collège, ceux du genre promis à un avenir sombre, sont devenus des modèles de réussite dans le commerce ou les assurances, ces domaines où on démontre tant de respect pour les autres, leurs aspirations et leur bonheur personnel – pour dire comme on est tombé bas au nom de cette liberté qui ne nous sert plus que de prétexte pour écraser les autres : après tout, on vaut tellement mieux qu'eux ; cf. les diverses déformations du darwinisme qui, de pensée purement scientifique et objective, se vit appliqué aux sociétés par cet imbécile de Herbert Spencer dont la théorie de “la survie du plus apte” s'est imposée jusqu'à devenir cette idiosyncrasie de dégénéré nombriliste qui a déjà produit un mal infini.
Une troisième possibilité reprend ta dernière suggestion. Aveuglés par l'expertise intellectuelle des divers clowns qu'on nous montre à la télé dans des émissions présentées comme sérieuses par d'autres crétins, les gens finissent par croire ce qu'affirment ces agents du grand capital que ce dernier paye grassement pour proférer leurs insanités aux heures de grande écoute – les fabricants de cigarettes, paraît-il, auraient usé et abusé d'une tactique comparable dès le début des années 50, pour dire comme elle est éprouvée ! Ainsi conditionnés, les 40% que tu évoques en viennent à croire que les riches participent en effet à la richesse à du pays, même quand ils habitent à l'étranger ; le tour de force est d'autant plus considérable qu'ils parviennent aussi à nous faire croire, à travers la même machine propagandiste à présent si bien huilée, qu'ils payent trop d'impôts : cette interview vidéo d'Étienne Chouard, sur ce point, se montre lumineuse.
Quant aux pauvres, et par les mêmes rouages broyeurs de pensée libre, ils se font taxer de branleurs, d'assistés, de profiteurs du système, de cancer de la France, etc, et comme ils n'ont pas un radis, ils ne peuvent pas répondre – sans compter qu'ils sont tout sauf crédibles : depuis quand on écoute les SDF et les mendiants d'abord ? Et puis, qui voudrait se trouver à leur place pour commencer, c'est-à-dire s'identifier à eux pour tenter de comprendre leurs problèmes ? Ainsi décrédibilisés et rendus coupables de tous les maux de la société, ils ne peuvent plus se défendre et doivent donc subir les foudres du peuple pendant que les richards se bidonnent de voir combien leur stratégie du “diviser pour mieux régner” a bien fonctionné.
Comme tu dis, il y a une certaine logique, oui, tout à fait, mais la logique, c'est pas humain…