Citation (Lord Yupa @ 27/08/2011 17:22)
Bonne idée de topic ! sera t-il “grand”, j'ai des doutes
A une époque je voulais faire un site sur les manga exclusivement SF. En y réfléchissant à l'époque, je m'étais finalement rendu compte que ce seul thème permettait de recouvrir quasiment tous les grands auteurs de manga publiés chez nous (Hojo et Inoue à part). Aujourd'hui on a bien plus de diversité dans les thèmes abordés par les publications récentes (encore que… les trucs gothiques me semblent très dominant parmi les titres les plus populaires), et j'ai laissé tombé mon projet il y a trèèèèèès longtemps.
Mais quand même, de Tezuka à Taniguchi, on est surpris de voir le nombre d'auteurs qui se sont essayés au genre SF.
Je pense donc qu'il y a de quoi faire.
Citation (Lord Yupa @ 27/08/2011 17:22)
tiens tu aurais pu faire aussi un chiasme antithétique avec “le grand méchant topic des manga bons et petits”, mais c'est vrai que ça sonne bizarre.
Je propose “le grand méchant topic des bons petits manga de SF”, et là c'est déjà mieux. ^^
Raaaaah ! Foutu V3 qui permet pas de rectifier les titres.
Citation (Lord Yupa @ 27/08/2011 17:22)
Planètes m'a bien plu, dans ses débuts surtout, mais Hachimaki a fini par me fatiguer un peu ; pas réussi à bien le saisir. Ai lâché prise à la fin du tome 2 ou 3 de l'ancienne édition.
Je vois. L'auteur a dû je pense potasser pas mal le sujet sur les conditions de vie des astronautes en orbite.
Me souviens d'un russe (recordman du monde de vie dans l'espace, quelque chose comme 650 jours je crois), qui expliquait longuement dans une interview les conséquences de l'isolement sur sa psyché : il avait été confronté à de graves difficultés pour ne pas pêter les plombs (c'était un cosmonaute soviétique, il avait pas vraiment le droit à l'erreur, il devait battre tous les records au nom de l'URSS pour faire la nique aux américains, et accessoirement prouver la possibilité d'un maintient permanent d'hommes dans l'espace pour surveiller les activités militaires des pays adverses depuis l'espace – ah ! la guerre froide !).
Pour Hachimaki c'est bien simple : les volumes 2 et 3 montraient ses contradictions entre sa détermination à vouloir aller au bout d'un challenge inédit dans l'histoire de l'humanité (7 longues années en confinement pour ouvrir une hypothétique voie vers les ressources du système de Jupiter) et les renoncements qu'il va falloir qu'il assume. Il croit devoir couper les ponts avec tout son passé et ses proches, mais l'idée est plutôt de lui montrer que c'est en renforçant ces mêmes liens qu'il surmontera l'épreuve. Sans parler de la mort.
C'est la clef de ce looong passage dans Planètes. Les astronautes sont à chaque instant confrontés à la mort. L'auteur use (et abuse ?) de tout un tas de formules, hyperboles, symboles pour essayer de faire passer son message sur ce qui pousse les humains à aller là où la vie est absolument exclue, au détriment du plus élémentaire instinct de survie parfois.
J'avais lu un excellent ouvrage de l'astronaute français Patrick Baudry qui parlait de cette nécessaire prise de conscience de tout les aspirants à la mise en orbite. Planètes n'en parle pas aussi franchement, mais l'auteur de Planètes brode très longtemps sur ce sujet (tout le tome 2 de la nouvelle édition).
Mais comment ne pas en parler quand on parle sérieusement d'espace dans une oeuvre ? Et comment en parler ?
J'ai l'impression par exemple que l'auteur a voulu user du symbole du chat, animal de mauvais augure parait-il au Japon (capable de tuer et de prendre l'apparence des femmes – d'où le renvoie permanent vers Aï ?) pour amener le sujet sur la mort. Et d'après certains bouquins, d'un point de vue bouddhique, le chat ne s'est pas ému de la mort de Bouddha, ce qui serait là un signe de sagesse et de clairvoyance supérieure. Donc chat noir – mauvais augure ? et chat blanc – espèce de révélation pour Hachimaki ? Ouais j'abrège net, mais pas envie de me lancer dans un grand développement. Si y en a qui veulent qu'on lance un débat, je suis ouvert cela dit…
La question du symbolisme chez Yukimura est assez difficile à appréhender, et en même temps, il en use tellement qu'il faut bien décortiquer cet élément de langage incontournable dans cette oeuvre, ce qui à mes yeux lui donne justement cette particularité que j'aime.
Citation
En tout cas, avoir lu Kaos, ce classique tezukien, est indispensable à tout amateur de “bon petit manga de S.-F. Tiens il faut que je voie si Namba 7 du même Tezuka figure dans les traduites “Histoires pour tous”.
J'ai pas lu Kaos, mais j'avais assez bien aimé son “demain les oiseaux”.