Le topic de Joe

20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 50)

Posté dans : Manga & BD

  • Kuronoe
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    Kuronoe le #286511

    Je lance un petit topic sur ce bijou que l'on peut enfin savourer dans la langue de Molière grâce à Glénat.
    Nous pouvions déjà apprécier l'adaptation animée de la deuxième partie du manga mais désormais le début de cette passionnante saga est accessible !

    Alors par où commencer ?

    La qualité de cette adaptation : on en a déjà parlé dans un autre topic mais pour une telle oeuvre (et pour 10,55 euros) on aurait aimé avoir une couverture digne de ce nom, pourquoi pas du carton rigide, et surtout moins fragile)… Pour le reste, on appréciera les infos de fin de volume qui en apprennent pas mal sur les "doyas", ces hôtels à pas cher pour les travailleurs saisonniers, c'est assez intéressant…

    Sinon le manga en lui même n'est plus à présenter. Ce premier tome nous présente l'arrivée de Joe dans le quartier des doyas, sa rencontre avec Danpei et son placement en maison de correction.. Autant dire que le programme est chargé et qu'il y a de quoi lire..
    Graphiquement, si le dessin a vieilli, il reste magistral. Il se dégage de ces planches une atmosphère sombre, on ressent la détresse, la pauvreté, la souffrance des gens qui vivent dans ces quartiers, pour lesquels il n'existe quasiment pas d'échappatoire. La construction est par ailleurs dynamique, les scènes d'action sont efficacement reproduites avec ces fines lignes de mouvement que l'on retrouve dans les mangas de l'époque..

    Quant à l'histoire, c'est celle d'exclus de la société, de personnes qui se raccrochent au moindre espoir pour échapper à leur situation : le personnage de Danpei est en celà particulièrement émouvant et attachant…
    Joe est un adolescent en manque de repères. Il paraît comme un jeune coq, sûr de lui et plein d'optimisme, qui brave la société, profite des autres avec un aplomb et une assurance surprenants au vu de sa situation. Mais finalement, il demeure assez fragile, comme il le dira lui-même au moment d'être incarcéré, on le prive de la seule chose qu'il a jamais eue : sa liberté.
    Il est intéressant à la lecture de ce premier tome de constater qu'on frôle souvent le cliché ( le boxeur déchu devenu alcoolique, le jeune orphelin rebelle, les enfants paumés à la recherche d'un grand frère..) mais qu'on ne tombe jamais vraiment dedans.. Les personnages ont une profondeur, un charisme formidables.. Le milieu dans lequel ils vivent les a rendu durs, durs entre eux, durs dans les mots, mais aussi solides face à l'adversité.. Je pense que c'est ce qu'il faut voir dans Joe, s'esquisse avec ce premier tome une leçon de courage et de tenacité..
    Bref, une série culte, à honorer …

    Xanatos
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    Xanatos le #286512

    Je viens de terminer la lecture du premier tome d'Ashita no Joe. Quelle joie de découvrir enfin ce pilier de la bande dessinée japonaise!
    Il faut savoir qu'au Japon, Ashita no Joe est l'un des mangas les plus populaires de tous les temps, et c'est l'oeuvre fondatrice du manga “nekketsu” (garçons au sang chaud), ces séries mettant en scène des garçons ou des hommes s'investissant à fond dans leurs projets en y mettant toute leur âme (Saint Seiya, Dragon Ball, Hokuto no Ken).

    Le graphisme de Tetsuya Chiba est certes un peu rétro, néanmoins, la narration est limpide et incroyablement moderne, elle n'a pas pris une ride.

    Ce qui est assez frappant, c'est le tempérament de Joe: c'est une vraie bête sauvage!
    Sans foi, ni loi, incontrôlable, violent, brutal, magouilleur, rebelle… et pourtant comme l'a dit Kuronoe, c'est un jeune garçon très fragile et sensible.

    Dans la deuxième série d'animation parvenue jusqu'à chez nous, il avait gardé certains traits de caractère qu'il avait dans le premier tome du manga (le côté têtu, provocateur, son humour sarcastique) mais on sentait qu'il était un peu “assagi”, il faut dire qu'il était plus âgé à ce stade du récit, il avait 20 ans et avait un peu mûri, bien qu'il ait gardé en bonne partie son tempérament de fonceur.

    Ce qu'on ressent surtout à la lecture de ce volume, c'est sa forte dimension sociale.
    Joe erre dans un bidonville, et les auteurs dépeignent sans ménagement, la misère dans laquelle vivent les habitants de ce quartier.
    C'est poignant, sans que cela ne sombre pour autant dans le pathos.

    Et, dès ce premier volume, en plus de Danpei Tange le “mentor” de Joe et Nishi le futur meilleur ami de notre héros, on y retrouve deux personnages majeurs et qui auront une importance capitale dans la suite du récit: Yoko Shiraki et Torû Rikiishi, l'éternel rival de Joe.

    Ashita no Joe est un manga que je conseille à toutes et à tous! 😁

    Je recommande aussi fortement à tout le monde la série animée “Ashita no Joe 2” sortie en trois coffrets chez IDP: c'est un monument de l'animation japonaise et l'un des plus beaux joyaux du tandem Osamu Dezaki/Akio Sugino (Rémi, Lady Oscar, Cobra, Black Jack).
    Ces coffrets premium sont actuellement vendus pour une bouchée de pain, et il serait franchement dommage de passer à côté d'une telle merveille.

    Arnonaud
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    Arnonaud le #286513

    Je me suis aussi jeté sur Joe à sa sortie, et bien m'en a pris !

    Je ne connaissais pas du tout le titre et tombé sur un manga d'une telle qualité m'a agréablement surpris.

    Le plus surprenant est cette sorte de "paradoxe" dans la narration, à la fois vieille et moderne et surtout, bien plus originale que la majorité des shonen qui sortent aujourd'hui.

    J'ai beaucoup aimé le fait que Joe ne soit pas un héros si classique que ça puisqu'il est incroyablement mauvais au début du manga ! Ce côté là m'a vraiment surpris, car même si certains héros sont un peu bad guy, celui-là est complètement amoral au début.

    J'ai aussi aimé le côté cru du manga qui montre bien la misère et la méchanceté des milieux ou passe Joe. D'ailleurs voir comment Joe est amoché après son combat face à Denpei fait plaisir à voir, enfin un héros qui subit vraiment des dégâts ^^

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286514

    Voici venue la sortie de Ashita no Joe 3!!!

    Joie, joie, immense joie!!!

    Quel plaisir à la lecture de ce troisième tome! 368 pages qui passent comme une lettre à la Poste!
    Quelle force narrative, quelle prouesse graphique pour l'époque!
    Et ces personnages…quelle finesse scénaristique, la scène lors du combat de Joe, cette réflexion de Yoko ("Il pleure en plein combat"), des larmes, de la sueur, du sang, tout se mélange dans un maelström de violence sportive!
    Derrière ses coups de poing, ses moqueries, ses vantardises, Joe crie sa rage de vivre, sa rage d'être reconnu, sa rage d'avoir été abandonné par Danpei. Son incapacité à s'exprimer verbalement, il la compense par son jeu de jambes, ses coups de poings, et son talent de génie qui le pousse à reproduire à la perfection la technique de son adversaire.

    Derrière le thème de la boxe, développé avec maîtrise, on sent poindre une réflexion sociale mise en image avec le pont des larmes que Joe, Danpei et Nishi traversent quotidiennement. La vie est dure pour les exclus, et la rédemption est un chemin boueux, dans lequel il est aisé de se perdre. Danpei doit faire avec sa mauvaise réputation dans le milieu de la Boxe, Joe doit trouver une vie sociale pour sortir du caniveau. La boxe devient le fil conducteur, une philosophie de vie, pour ne pas basculer dans l'alcool, dans la dépression, dans la folie, nos héros doivent se frayer un chemin à coups de poings, mais avec des gants, avec style, avec finesse.

    Du reste, le ring, le gong ne sont plus que des artifices, leur combat durera toute leur vie.

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    DD69
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    Anonyme le #286515

    J' ai vu le manga Ashita no Joe. Du début jusqu' à la fin, les matchs de boxe sont dynamiques. Un vrai régal, on se prends au jeu rien qu' en devorant les pages. Mais je crois qu'il y' a un autre nom de manga sur la boxe, Hajimé no Ippo qui est pas mal non plus.La réference reste quand même le premier et on sait pourquoi.

    Kuronoe
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    Kuronoe le #286516

    Citation (DD69 @ 21/07/2010, 17:13)
    .La réference reste quand même le premier et on sait pourquoi.

    hé bien écoute, je vous aime bien mais là je vais m'inscrire à contresens ! Oui, Joe est une oeuvre fabuleuse, un bijou, une merveille et tous les superlatifs peuvent être employés pour qualifier cette série dont je suis un fan absolu.
    Cependant, Ippo c'est du très très lourd ! Pour moi, la référence en matière de série sur la boxe c'est Ippo ! Ippo est un hymne à la gloire de ce sport tout entier et exclusivement consacré à la boxe avec, en plus, un George Morikawa particulièrement calé sur le sujet et des précisions techniques (pour avoir un peu fréquenté les salles de boxe, je me permets de donner ma position) très pointues, le manga est particulièrement bien documenté !

    Joe s'inscrit plus dans la critique sociale que dans l'hommage à la boxe. Dans Joe la boxe c'est un prétexte, idéal puisque ce sport permet au mieux d'exprimer la rage de notre héros, toutefois ce n'est pas le fond du récit, la trame de Joe c'est le parcours d'une frange de population misérable, oubliée et méritante qui tente vainement d'échapper à son sort et notamment en exploitant la boxe (mais n'est ce pas finalement la boxe qui les exploite…?)

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286517

    Ah mais il n'y a pas de contresens du tout! J'adore Hajime no Ippo!

    Et tu as bien résumé la différence entre les deux titres, on ne peut pas les comparer!

    En fait, je ferai une comparaison audacieuse avec un grand Film sur le sujet, Rocky.
    Si Ashita no Joe est Rocky I, Ippo est Rocky III! "L'oeil du Tigre, Mec! L'oeil du Tigre!" (Appolo Creed, Rocky III)
    J'adore ces deux films, pour les mêmes deux raisons différentes que j'adore Ashita et Ippo!

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286518
    Le volume 5 d'Ashita no Joe!!

    "Je ne suis pas faible! C'est juste que…je n'arrive pas à voir le fond du coeur de cet homme, Rikiishi…"

    La première partie du volume prépare le terrain pour l'affrontement tant attendu qui a lieu dans la seconde partie: Le combat Joe/Rikiishi! Le monument d'entre tous les monuments!
    Le culte au Nekketsu Ultime dressé sur l'autel du sang, de la sueur et des larmes!
    Parce que c'est bien de ça qu'il s'agit, chaque page montre la portée du sacrifice de ces deux boxeurs antagonistes qui ne vivent que pour s'affronter. Si le talent d'écriture de Takamori s'exprime parfaitement dans la première partie, c'est clairement à Tetsuya Chiba qu'il faut attribuer le mérite de nous faire vibrer dans la seconde partie.
    Rikiishi perd du poids aux limites du raisonnable, quitte à devenir fou.
    Joe accumule l'expérience en enchaînant les combats et les sparrings, le visage tuméfié.
    Arrivés aux extrêmes, les deux hommes se déchaînent sur le ring, leur combat anthologique au dénouement tragique est magnifié par le trait de Chiba Sensei.
    On ne voit plus que ces deux-là tout au long de ces 364 pages, tout le reste devient secondaire, cet état de fait est d'ailleurs bien retranscrit graphiquement, à plus forte raison lors du combat.
    L'arbitre est caricaturé, transparent, à peine esquissé. Dans le public, tous les spectateurs ont la même tête. Nishi et Danpei sont paralysés devant le spectacle, ils gobent les mouches, les yeux presque exorbités, incapables du moindre mouvement (un comble pour Danpei!) ou du moindre encouragement.
    A contrario, les corps de Rikiishi et Joe sont criants de vérité, détaillés avec soin, surtout la maigreur effrayante de Rikiishi.
    Ces deux boxeurs ne vivent pleinement que sur un ring, ils semblent à moitié endormis le reste du temps.
    Pendant le combat, qui dure bien plus de 100 pages, Chiba Sensei nous livre ses plus magnifiques planches de la série! Et que dire de la dernière page, de la dernière image, du cri de désespoir de Joe? Rien, on ne peut rien en dire, juste frissonner…
    Attention! Génie à l'oeuvre! Au chef-d'oeuvre!

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Vongola-79
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    vongola 79 le #286519

    J'hésite. Le titre à l'air vraiment bon, mais la boxe et moi, ça fait 15, et j'ai peur de pas trop aimé le style graphique, mais en même temps, c'est un immense classique, et dans une moindre mesure, il me manque des titre "vintage" complété ma petite collec' de chez Glénat… alors que dois-je faire ? Me procurer le premier et voire par la suite ?

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286520

    Citation (vongola 79 @ 06/02/2011, 21:20)
    J'hésite. Le titre à l'air vraiment bon, mais la boxe et moi, ça fait 15, et j'ai peur de pas trop aimé le style graphique, mais en même temps, c'est un immense classique, et dans une moindre mesure, il me manque des titre “vintage” complété ma petite collec' de chez Glénat… alors que dois-je faire ? Me procurer le premier et voire par la suite ?


    Dans le premier volume, la boxe est trèèès secondaire! D'une manière générale, ces 5 premiers volumes ne sont pas centrés sur la boxe, mais sur le parcours d'un jeune paumé pas gâté par la vie, qui rencontre d'autres paumés! Ashita no Joe est la source du Nekketsu! Et de plus il est excessivement bien écrit!
    Si tu veux faire dans le Vintage, Ashita no Joe est le meilleur départ possible! Avec l'anthologie Astro Boy (5 volumes chez Kana)!

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    Vongola-79
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    vongola 79 le #286521

    Bon, je me prendrais donc le tome 1 pour voir, mais probablement pas dans l'immédiat.

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286522
    Ashita no Joe 6

    "Je sens un immense vide, dans ma tête…pas seulement ma tête, d'ailleurs…ma poitrine…mon ventre…mes bras…mes jambes…j'ai l'impression que l'ensemble de mon corps est vide, que le vent le traverse en longs soupirs lugubres…je me sens vide…si vide…"

    Après la tragédie du volume 5, la vie continue, comme la boxe. Un hommage, dix coups de gong, passée la minute de silence solennelle respectée, le ring reprend ses droits, "et les hurlements retentissent de nouveau, réclamant du sang et des sacrifices. Ainsi va le monde de la boxe." Ainsi va la vie.
    Joe Yabuki erre, sans vie, il fuit, cependant, au fond de lui, reste une flamme vive. Joe est un boxeur, c'est dans les moments où il boxe qu'il vit. Il lui faudra quelques rencontres lors de ses errances nocturnes pour qu'il en prenne conscience.
    De plus, Joe commence à déranger certaines personnes, qui voient d'un mauvais oeil l'ascension du prodige, surnommé "l'envoyé de l'enfer".

    Ashita no Joe est un titre rare. Leçons de boxe. Leçons de vie. Ses protagonistes auraient tout à fait leur place dans une pièce de Shakespeare, où la parole compte autant que l'acte.
    "Notre seul chemin est-il de retourner vers hier?" Âmes damnées, enfer personnel, tragédies, Chiba et Takamori n'épargnent rien à leurs personnages.
    C'est rare de ressentir ce genre de chose de nos jours. Pas que la production actuelle soit insignifiante, ce serait un gros mensonge, mais simplement qu'Ashita no Joe est un pur chef-d'oeuvre, qui parlera à tous ceux qui jetteront un oeil curieux sur ce titre. Grand bien leur fasse, ils ne pourront plus s'en passer! Et en cela, Ashita no Joe est un titre rare! Tentez l'expérience! Et profitez-en aussi pour vous plaindre contre l'édition de Glénat, proprement insultante, compte tenu de la couverture du titre, du jamais vu chez l'éditeur, plutôt coutumier des couv' cartonnées solides…jusqu'ici…
    Par contre, en ce qui concerne la traduction et l'adaptation, rien à redire, l'immersion est totale!
    Nice job! Exemplaire!

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286523
    Ashita no Joe 7

    "Pour les hommes, il existe quelque chose de plus grave encore que le désespoir…oui…le pire, c'est de se nourrir de faux espoirs…car les faux espoirs nous empêchent de nous reposer…on reste sur les dents, certains que la prochaine occasion sera la bonne…mais en réalité, on coule de plus en plus, dans une boue sans fond…"

    Joe Yabuki ne s'est pas véritablement remis des conséquences de son combat contre Rikiishi. Il est incapable de frapper avec force son adversaire au visage, mais ses adversaires l'ont très bien remarqué, eux.
    Les choses empirent lorsque lui-même s'aperçoit de son handicap. Serait-ce l'heure de la retraite pour l'envoyé de l'enfer?
    Ce tome 7 est une étape de plus dans le voyage en enfer de Joe. Les proches du jeune boxeur partagent son affliction pendant que ce dernier tente de nier l'évidence. Chacun de ses matchs est un pas de plus vers sa déchéance. Mais l'arrivée d'un boxeur de classe mondiale s'annonce comme le retour à la lumière pour Joe, parviendra-t-il à exorciser ses propres démons face au génie Carlos Rivera, le "Roi sans couronne"?

    Encore une fois, l'écriture de Takamori et le dessin de Chiba se transcendent littéralement!
    Ce volume est la suite logique du sixième tome, et de ce fait, il apparaîtra comme un volume de transition, Joe va rebondir, c'est tout ce qu'on lui souhaite, tellement on souffre pour lui!
    Ashita no Joe est une oeuvre qui reste toujours fidèle à son point de départ!
    L'introduction d'un nouveau rival en la personne de Rivera, véritable reflet déformant de Joe, apporte un nouveau souffle à la série comme à Joe. A croire que notre champion sans ceinture ne peut vivre sans avoir un horizon à atteindre, un nouveau lendemain!
    Bref, le tome 8 s'annonce chaud!

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    Baklael
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    Baklael le #286524

    Je ne vais pas te laisser animer seul ce topic, Feanor !

    (Et comme Joe tu es du genre tenace !)

    Je ne sais pas si tu avais suivi ça mais je m'étais fait plus ou moins allumé parce que je trouvais Kenshin vieillot (mais on ne va pas revenir la dessus) alors je m'attendais à ne pas aimer Ashita No Joe.

    Eh ben, mon grand on peut dire que j'ai été surpris !

    Bon évidemment quand on lit Ippo, on trouve que dans Joe les moments de boxe sont un peu faibles visuellement, le mouvement est très loin d'être aussi bien rendu, il y a quelques explications qui font sourire (le triple contre-croisé et ces multiplications foireuses de puissance) et quand on est habitué au shonen de sport moderne, l'aspect boxe n'est pas bien impressionnant.

    Ça c'est pour l'aspect technique. Mais malgré tout, je vibre pendant les moments de boxe. Probablement parce que ce qui s'y déroule est plus que de la boxe. Ce qui se passe sur le ring conditionne totalement la vie de Joe. La mort de Rikishi est très symbolique de cela : c'est plus qu'un sport.

    Tout est dans le titre, en même temps…

    Mais je ne m'attendais pas vraiment à cela et cet aspect m'a totalement happé. (J'attends plus mon tome d'Ashita No Joe que d'Hajime No Ippo, pourtant j'accroche bien à Ippo)

    En fait la force d'Ashita No Joe c'est que c'est un manga social. On ne retrouve plus cela dans les shonen à succès. Le héros prolétaire, ça n'existe plus. Et c'est cette dimension supérieure qui m'a fait accrocher à Joe.

    Oui, il y a une gravité dans Joe qui ne m'est pas désagréable.

    Il y a aussi autre chose qui est interessant dans Joe : la boxe est son seul moyen de s'en sortir. C'est la même chose pour Danpei. Contrairement à Nishi ce ne sont pas des individus qui peuvent vivre "en prolétaire". Ils ont besoin de quelque chose de plus. Ils n'ont pas peur de faire des efforts, mais si ces efforts ne doivent tendre que vers la possibilité de manger et d'avoir une maison, ils ne voient pas l'intérêt. Nishi peut se satisfaire du travail à l'épicerie. Pas Joe. Il a besoin de quelque chose qui donne du sens au fait de travailler à l'épicerie.

    Je comprends très bien cela.

    En comparaison les shonen sportifs "modernes" font un peu pitié. Entre Sena le fils de petit bourgeois dans Eyeshield, Ippo le modeste, Le petit prodige fils à papa dans Le prince du tennis ou même Sakuragi le voyou dans Slam Dunk on ne retrouve pas un tel impact entre la vie et les résultats sportifs.

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286525

    Citation (Baklael @ 23/05/2011 00:12)
    En fait la force d'Ashita No Joe c'est que c'est un manga social. On ne retrouve plus cela dans les shonen à succès. Le héros prolétaire, ça n'existe plus. Et c'est cette dimension supérieure qui m'a fait accrocher à Joe.

    En effet, Ashita no Joe est un manga qui surpasse sa condition de manga sportif!
    Mais je crois que Joe ne vit que pour boxer, prolétaire, il s'en fiche complétement! Je dirais plutôt que c'est un véritable héros du peuple! Et encore, héros est un grand mot, disons un symbole! Un symbole du combat des prolétaires! Danpei est en ce sens bien plus prolétaire que Joe, puisqu'il travaille d'arrache-pied pour faire vivre son “club”.
    Cependant, c'est bien à travers ses rencontres qu'on saisit la dimension sociale d'Ashita no Joe. Ce sont les rejetés de la société qui soutiennent Joe, et c'est vers eux qu'il se retourne constamment. Joe ne demande jamais aucun privilège, aucun passe-droit. D'ailleurs, il est révulsé par l'attitude méprisante des riches bienfaiteurs qu'il voit se “repaître de leur propre charité”.
    Lorsque Yoko Shiraki vient se mettre en scène en tant qu'Esmeralda dans le centre de redressement, Joe ne supporte pas son hypocrisie (d'autant plus que Danpei participe à la scène en tant que prisonnier qui se fait réellement fouetter, le tout sous la direction de Yoko), et il y a ce dialogue:
    “- Si M. Tange et les enfants ont pu entrer dans le centre…et si tu es sorti de cellule, c'est grâce à mon action!
    – A ce qu'il paraît, oui…et tu t'énerves encore plus que je ne te remercie pas, en larmes…En fait, tu te prends pour la bienfaitrice universelle…qu'un complexe de supériorité garde sur un nuage, loin au-dessus de nous…ton amour est une façade…et ta gentillesse sonne creux. En bref, tu n'es qu'une hypocrite!
    – Une…hypocrite? Cela suffit!
    – Oh, Mlle se révèle…je ne suis pas doué pour la logique, Mlle Yoko, mais je pense…que tu n'es pas ici pour toute cette bande…
    -…
    – Mais pour toi, pour te repaître de ta propre charité! Hein? Pour toi seule…

    On saisit là toute la substance du message social d'Ashita no Joe!
    Et pour Joe, combattre c'est exister, c'est vivre. En ce sens, on peut y voir un symbole du prolétariat!

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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286526
    Ashita no Joe 8

    "Fiche-toi de moi tant que tu veux…ce n'est pas ton radotage qui risque de m'énerver…car je suis plein de cette joie presque oubliée! Car je suis en train de combattre ce fantôme insondable…qui hantait mes jours et mes nuits!"

    Joe finit par avoir ce qu'il souhaitait, ce que Yoko attendait, un retour au sommet! Le "roi sans couronne" Carlos Rivera, numéro six mondial, vient au Japon sur invitation de Yoko Shiraki, afin de se frotter officiellement aux champions du pays, et officieusement à Joe Yabuki, totalement à la dérive depuis son combat contre Rikiishi.

    Les amateurs de la version animée connaissent cette partie de l'histoire, bien que la version manga soit plus riche, et différente à certains endroits de son homologue animée.

    Tout le volume montre les matchs d'exhibition de Carlos au Japon, dans lesquels il parvient à cacher habilement son jeu afin d'enchaîner les combats. Joe n'est pas dupe, il voit clair dans le jeu de Carlos, mais aussi et surtout dans celui de Yoko, mais peu importe! Il voit en son adversaire une véritable lumière au bout du chemin! Non seulement Rivera est aussi sauvage que Joe, mais il dégage aussi la même aura que Rikiishi!
    Fini le temps des lamentations et des fantômes pour Joe Yabuki, le combat qu'il attendait tant pour se débarrasser de ses démons est à portée de gants! Au dernier tiers du tome huit, c'est l'heure de la délivrance!

    Huit volumes déjà édités en France, huit volumes de plus de trois cents pages chacun, et à aucun moment je ne me suis ennuyé! A aucun moment je n'avais la tête ailleurs quand je lisais Ashita no Joe!
    On a déjà dépassé la moitié de la série, j'appréhende la fin et je l'attends en même temps!

    Inutile de rajouter que le dessin est toujours magnifique, et que le scénario est un exemple à suivre encore aujourd'hui, de même que les dialogues sonnent toujours extrêmement juste!
    Maintenant, cela va sans dire!

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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286527
    Ashita no Joe
    Volume 9

    "Ceux qui ont tracé leur route dans le monde de la boxe, en faisant couler le sang…sont comme des assassins, condamnés à la peine de mort…ils n'ont pas le luxe de pouvoir tout arrêter, sous prétexte qu'ils sont fatigués ou lassés…"

    Cette fois, c'est la bonne! Joe Yabuki contre Carlos Rivera! Le stade Korakuen et ses 37000 places est bourré à craquer!
    Yoko Shiraki, organisatrice du combat, commence à douter. N'a-t-elle pas fait une erreur en provoquant ce combat? Ne vient-elle pas de condamner Joe à l'enfer?
    Suite aux sparrings qu'ils ont disputés, Carlos a annoncé à Joe qu'il ne pourra plus utiliser sa technique d'appui sur les cordes, clamant qu'il allait rendre ces cordes "dures comme l'acier".
    Les deux adversaires font leur entrée sous les acclamations. Danpei jubile, ivre de cette reconnaissance qui pourrait emmener Joe au sommet du monde de la boxe. En apparence du moins, car tout comme Yoko, il a peur pour son poulain.
    Le combat commence, mais les deux boxeurs s'observent, prudents. C'est à la fin du deuxième round que commencent les choses sérieuses. Joe et Carlos enchaînent les coups et très vite, le prodige japonais est surclassé par le numéro 6 mondial. A tel point qu'à la fin du round, il se rend vers le coin de Carlos. Cependant, ce dernier, qui a enfin combattu sérieusement, n'en ressort pas non plus indemne.
    Le troisième round débute. Les deux bêtes sauvages se ruent l'une sur l'autre.

    "C'est quand même étrange, Carlos…aussi étrange que ça l'était avec Rikiishi d'ailleurs…notre relation, née de ces coups donnés à l'aide de gants chargés de sueur et de sang, n'est pas un vulgaire amitié, non…elle est un dialogue entre deux hommes, un dialogue entre nos âmes, un dialogue qui a gravé quelque chose dans nos corps…bonne chance, Carlos."

    La deuxième partie du volume a lieu un mois après cette rencontre. Alors que Joe subit encore les effets de ce combat, Carlos rencontre enfin le champion du monde, José Mendosa.
    Les retombées de ce combat se feront ressentir à la fin du volume, jusqu'à la fin de la série.
    Cette deuxième partie accorde plus d'importance à l'introspection, aux sentiments de Joe.
    Quelques dialogues permettent de mieux comprendre le personnage. Les combats que dispute Joe y sont vite expédiés, accentuant encore plus cette volonté d'appréhender sa psychologie.
    D'ailleurs, on notera qu'une de ces scènes à profondément inspiré Kurumada pour Saint Seiya, jusque dans les dialogues. Lorsque Noriko déplore la passion de Joe pour la boxe, déclarant qu'il y gâche sa jeunesse, tandis que ceux de son âge profitent de la vie de manière insouciante. Cette scène est reprise quasiment telle quelle dans la série culte de Kurumada, avec Miho et Seiya. Les connaisseurs apprécieront!

    Pour finir, on commence légèrement à se faire des cheveux pour la santé de notre Joe Yabuki, qui connaît de plus en plus de moments d'absence. De fait, on retiendra cette phrase de Yoko Shiraki:
    "J'ai si peur, Joe…quand je te regarde, j'ai l'impression de voir un animal blessé qui, sachant que sa fin est proche…cherche un endroit pour mourir…"
    Et on ajoutera, sur un refrain connu:
    "Vas-y Joe! T'as pas le droit de tomber, Joe!"

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #286528
    Ashita no Joe
    Volume 10

    "Pou…pourquoi suis-je debout?
    Dans…dans quel but?"

    Joe Yabuki provoque le champion d'Asie, Kim Ryuhi, afin de l'affronter pour lui ravir son titre, et ainsi se rapprocher de José Mendosa.
    Mais une difficulté inattendue se pose sur le chemin de Joe. Etant en pleine croissance, il prend inévitablement du poids. Il risque de ne plus entrer dans la catégorie des poids coq.
    C'est pour lui le début d'un véritable enfer du régime, proche de celui que Rikiishi avait subi pour pouvoir l'affronter.
    De plus, Joe découvre le passé de Kim Ryuhi, enfant de la guerre de Corée. Ce dernier prend l'ascendant psychologique sur Joe, se moquant de ses difficultés pour maigrir.
    En effet, le passé tragique de Kim l'a définitivement poussé au régime le plus drastique, réduisant son estomac à la taille de celui d'un enfant.
    Devant la révélation de son passé et sa froide volonté, Joe se sent ridicule, presque privilégié.
    Il lui faut réunir toute sa volonté, toutes ses forces, tout ce qui le meut depuis ses débuts, s'il veut rester poids coq et espérer vaincre Kim "l'ordinateur".

    Le volume entier est consacré à ce duel entre les deux boxeurs. Après l'épisode Carlos Rivera, on pouvait craindre une baisse de tension dans l'histoire, mais encore une fois, Chiba et Takamori font preuve d'une véritable maîtrise, et jamais, jamais(!), on ne tombe dans la redite!
    Volume 10! 340 pages! Qui dit mieux?

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Cyril
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    Cyril le #286529

    Peut-être le 11 ?

    C'est encore une fois un excellent volume avec un adversaire charismatique qui a un sacré passé et un Joe qui se montre plus déterminé que jamais, y compris contre son entraîneur et contre Yoko (j'aimerais bien que la relation entre ces deux-là soit clarifiée : peut-être avant le dernier combat ?)

    J'ai toutefois été un peu déçu par certaines ficelles comme le régime qui est vraiment un classique qu'on retrouve souvent dans les mangas de boxe (cf. le combat de Takamura pour le titre mondial dans Ippo). Même si Ashita no Joe vient chronologiquement avant, le fait d'avoir lu Ippo en premier donne quand même un sentiment de répétition. J'ai aussi eu l'impression que l'auteur avait voulu forcer le parallèle avec Rishiki. Autre défaut : le retournement qui a lieu dans le combnat et que j'ai trouvé là aussi un peu trop facile.

    J'ai l'air de critiquer mais il n'empêche que j'ai énormément aimé ce tome ; un peu moins que le précédent cependant. Le manga est de façon général d'un tel niveau qu'une toute petite baisse de régime me déçoit forcément un peu.

    Alehas
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    Alehas le #286530

    Je me permet de remonter le topic, car je ne me ferai jamais à l'idée qu'une telle bombe puisse passer autant inaperçue.
    Je crois que les gros points forts ont déjà tous été mentionnés sur le topic et ça fait plaisir de lire tout ça : D

    Il me tarde la sortie du last tome !! ça va tout défoncé mes cochons.

20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 50)

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Bruno
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