Miraï ma petite soeur
Réalisation: Mamoru Hosoda
Kun est un petit garçon âgé de 4 ans qui est fils unique. C’est un enfant très gâté par ses parents mais aussi d’un naturel capricieux.
Un jour, ses parents reviennent avec une surprise: une petite fille prénommée Miraï qui s’avère être sa petite soeur.
Si au début, il est piqué par la curiosité et trouve sa soeur mignonne, il fera toutefois plusieurs crises de nerf, ne manquant pas une occasion d’embêter sa soeur et d’énerver ses parents, furieux que ceux ci consacrent beaucoup plus de temps à s’occuper de ce bébé que de lui même.
Cependant, il fera plusieurs rencontres qui changeront sa perception de sa soeur.
Miraï ma petite soeur a été projeté en avant première mondiale au festival de Cannes en mai dernier et il fut diffusé hier au forum des Images. Yupa, Sharbett et moi même, nous avons pu donc découvrir le dernier film en date de Mamoru Hosoda, et ce, avant même sa sortie officielle dans les salles obscures en France et même au Japon ! (il sortira le 20 Juillet là bas).
La salle était comble, démontrant une fois de plus à quel point ce réalisateur ô combien brillant et talentueux est populaire dans notre pays. 🙂
Alors qu’avons nous pensé du film ?
Et bien pour ma part, j’ai beaucoup aimé, je l’ai trouvé très bon… Mais il ne s’agit hélas pas d’un chef d’oeuvre, contrairement aux sensationnels Les enfants loups Ame et Yuki et Le Garçon et la Bête.
Débutons d’abord par les points positifs. Comme toujours avec Mamoru Hosoda, la réalisation technique est magnifique: le character design est absolument sublime, l’animation est absolument parfaite et les décors sont peaufinés dans les moindres détails. De ce côté là, rien à redire, c’est du grand art. Et comme toujours avec Hosoda, les personnages sont incroyablement expressifs et nous gratifient régulièrement d’expressions nous ayant bien fait rire !
Un des points forts du film est en effet son humour, il y a beaucoup de situations où l’humour burlesque et absurde règnent en maître, pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques. A ce titre, la scène de “1,2, 3 soleil” nous a fait mourir de rire tous les trois ! 😆
On a aussi de très belles scènes oniriques et contemplatives, faisant écho à certains classiques des studios Ghibli comme Le Royaume des Chats et ces passages sont particulièrement beaux.
Plusieurs personnages sont bien campés. Le père, maladroit et empoté mais néanmoins plein de bonne volonté, la mère au caractère affirmé, le grand père plein de prestance et de classe.
Quant aux défauts, ils sont, hélas, importants.
Tout d’abord, le scénario: on pourra lui reprocher un déroulement assez linéaire et relativement prévisible: Kun fait un caprice, est confronté à une situation stupéfiante qui le fait se remettre en question ensuite afin qu’il agisse différemment. Le déroulement narratif est un peu trop mécanique, manque de spontanéité et c’est dommage.
Et ensuite on a Kun le héros: comment le décrire ? Il est… hum… EXTRÊMEMENT capricieux et très régulièrement insupportable, il râle, hurle très fort et pleure très souvent et fréquemment pour des futilités. Si dans la vraie vie, les bébés et les tout petits enfants criards et pleurnichards vous mettent en colère et hors de vous, vous allez souffrir avec ce gamin !
Il évolue au cours du récit, mais hélas, très, très lentement.
En définitive, Miraï ma petite soeur est tout de même un très bon film, bénéficiant d’une réalisation technique somptueuse, d’un humour efficace et de jolis passages poétiques, et hélas entaché par un récit perfectible et un héros agaçant.
Je vous conseille quand même de le voir pour vous faire votre propre idée, car c’est tout de même un long métrage de qualité.
Mais pour ma part, il ne m’a pas transporté, contrairement aux Enfants Loups Ame et Yuki qui m’a bouleversé et profondément ému ou au Garçon et la Bête qui m’a fait éclater de rire, vibrer et touché…
Il reste à savoir comment il sera accueilli par le public au Japon et en France.