Je suis bien content qu’Obama ait été élu. Il a un bon projet et incarne le changement à lui tout seul. Et du changement, on va en avoir besoin…
Quant à sa couleur de peau, j’ai revu le film “Mississippi Burning” hier, il est intéressant de voir à quel point les Etats-Unis ont changé en moins de cinquante ans.
Cependant, j’ai du mal à comprendre la starification du personnage (oui bien sûr, en ces temps incertains, on a besoin de héros mais quand même…). S’il ne fait aucun doute qu’Obama est un bon candidat, on ne sait pas encore s’il sera un bon président. Plusieurs points me paraissent compromettants à ce niveau :
– la situation économique des Etats-Unis, qui va être un sacré chantier à relever
– les relations du pays avec le reste du monde. C’est pas parce qu’il est sympa que ses homologues dirigeants vont lui faire des cadeaux. Son seul avantage, c’est qu’il peut compter sur sa forte notoriété dans le reste du monde
– pour être élu, Obama a mis la main dans une machine à fric plus forte que lui, il va forcément y laisser son bras à un moment ou à un autre. Aujourd’hui, il y a tout un système à repenser, je ne suis pas sûr que l’on puisse faire confiance à quelqu’un à ce point mouillé dans le système actuel pour faire bouger les choses. Sa marge de manoeuvre va être limitée par rapport aux engagements de sa campagne qu’il devra honorer
– En matière d’environnement, je ne lui fais pas entièrement confiance. Il y a là des engagements à prendre qui peuvent s’avérer contraires à l’intérêt économique des Etats-Unis à court terme. Ca m’étonnerait qu’il ait le courage de le faire dans la situation actuelle
– d’une manière générale, je me méfie des candidats démocrates qui sont toujours très forts pour les discours mais qui n’arrivent pas à imposer leurs idées quand ils sont au pouvoir. Je pense notamment à Al Gore, qui dit beaucoup de choses intéressantes et qui a reçu un Prix Nobel de la Paix pour ça. Mais ça aurait peut-être été mieux s’il avait appliqué ces mesures et s’il avait reçu son Prix pendant les huit ans de sa vice-présidence sous Clinton. Et je parle même pas de sa défense acharnée des brevets pharmaceutiques des grandes sociétés américaines – brevets qu’elles n’ont même pas toujours financés – au détriment de millions d’Africains qui n’ont ainsi pas eu accès à des soins génériques contre le sida.
En gros, vu qu’Obama a un pays à remettre sur pieds, ça m’étonnerait qu’il ait le temps de sauver le monde.
…
Fais-moi mentir, Barack !