Je remercie la librairie BD Story de Nantes & Kaze d’avoir organisé hier une soirée anime, présentant cette jolie avant première (puis ça a aussi été l’occasion de voir Appleseed pour la 3e fois au cinéma, c’est toujours bon à prendre).
Bon alors après en avoir entendu des vertes & des pas mures sur cet engin (ya des avis favorables, d’autres défavorables (sais pas pourquoi ils sont plutôt majoritaires)), ma curiosité n’en était que plus grande, tout en étant associée à une petite appréhension. Que nenni ! Nom d’un chien les gens, laissez à ce film la chance de vous séduire, car il a quand même de sacrés atouts dans ses manches. Mes impressions à chaud, comme ça, là, maintenant. Top c’est parti.
Par quoi commencer… Par le début tiens. Déjà, voir le logo Gonzo s’afficher dans une salle obscure, avouons que c’est peu banal. Première chanson entraînante, scène d’intro à vous décoller les rétines (digne des Monstro-Plantes de Jayce, le kitsch en moins & la classe en plus), puis arrive le vrai commencement. C’est là que je me suis dit : « alors, où est ce que c’est que ça devient nul ? » Je me pose encore la question. Pour l’histoire j’ai un peu la flemme, AL.com, Allociné & autres en parleront bien mieux que moi. C’est vrai que la trame de fond est une quête initiatique bien comme il faut et tout, comme a aimé le souligner l’ami Penedo. Néanmoins je trouve que le traitement de ce thème mainte fois éculé n’est pas trop maladroit, et reste intéressant à suivre tout le long du film. Par exemple, la fameuse « jeune & mystérieuse fille » peut certes changer son monde, mais exit les pouvoirs spéciaux ou hérités d’une longue lignée quelconque. Ici, à la limite, la fille est là purement « par hasard », puisque le grand tournant est d’augure technologique, et non magique.
Et c’est là ou je m’insurge un peu contre toutes les tomates qu’on jette à ce film : « fable ecolo », « Miyazaki-like », etc. Pour moi ce film est plus proche du style SF que écolo pur & dur. Pourquoi la lune explose ? Pourquoi cette foret hostile ? L’origine (ha ha !) de tout est purement technologique & scientifique, notions qui se retrouvent tout le long du film. Peu à peu le mystique prends effectivement le pas (surtout à la fin) mais gardons à l’esprit que ce n’est pas que ça. Puis ouvrons nous les œillères, aussi. Comme le dit si bien Vike Spiegel, Miyazaki San n’a pas le monopole des histoires de forets, de conflits, & de jeunes filles ! Puis puisqu’on aime comparer les choses, je trouve ce film beaucoup plus proche de Ran, La Légende Verte que d’un Mononoke quelconque, dans le traitement & l’ambiance. Bien que je préfère au passage de loin Origine à Ran (qui lui était beaucoup plus classique je dirais). Puis je serai plus enclin à rapprocher ce film visuellement de Nausicaä, pour la forêt hostile bien sur, mais aussi et surtout pour les armures de Ragna, assez proches de celles de son aînée.
Dernière chose concernant l’histoire choisie. ATTENTION SPOIL : quand Agito s’auto-transforme en arbre. J’aurais voulu qu’il le reste, ça aurait fait plus classe & moins happy-end. Toutefois ils mettent en scène la « résurrection » de Agito assez subtilement pour que ça ne fasse pas gros comme une maison. Enfin, disons que ça ne m’a pas trop choqué. FIN SPOIL.
Je passerai au niveau technique, que je trouve loin d’etre faible (desolé Nico). Le chara design est des plus agréables (une touche MURATA pour Minka, une touche de « Hauru » pour le général, la très grande classe pour l’être amélioré à lunettes), les mimiques des persos sont réussies (spéciale dédicace à Minka), l’animation 2D tient très bien la route.
Les décors sont parfois un peu pauvres sur les gros plans, mais ceci est plus du à un choix artistique : on utilise de la peinture (ou effet peinture), c’est assumé. On n’a pas embauché SHINKAI, car ce n’était pas le but. Par contre sur les décors larges, alors là je dis bravo. Les dessins de la ville en ruines sont tout simplement débordants d’idées, toutes plus enthousiasmantes les unes que les autres : l’intégration des aménagements des survivants avec comme terrain de vie des ruines de cités est très original. Par exemple : l’utilisation d’une antenne TV comme d’un pont pour allez chez soi, un escalier sculpté dans la dénivellation d’une autoroute cassée, etc. Un bon point que les décors. A défaut d’être au pixel près, ils gagnent la palme de l’imagination.
Niveau intégration de la 3D… Certes, c’est voyant. Mais c’est quand même 100 fois mieux intégré que dans Blue 6 autrefois, et pas choquant pour un poil. Est-ce l’habitude ? En tout cas je sais que pour Last Exile ou Monte Cristo, personne ne criait au scandale, alors que c’est kif kif. Puis soyons honnête, si on décrie la 3D d’origine, que dire de celle d’Innocence de OSHII ? Elle, elle est vraiment mal assortie à la 2D… Et puisqu’on parle de 3D, j’apprécie le fait qu’elle ne soit pas (trop) utilisée pour les décors : ce coté ne joue pas le tape à l’œil, et c’est tant mieux.
Donc voila. Je suis plutôt pour, parce que j’ai passé un bon moment, même si je ne suis pas dans le public soi-disant visé (néophytes). Certes le noyau est vu & revu, mais l’enrobage vaut réellement le coup d’œil, pour peu que l’on aime être transporté le temps d’un film, sans chercher les petites bébêtes à tout prix…
(Et en plus, l’affiche est d’une sobriété on ne peut plus classe, j’aime ^^)
Edit 1 : Hush, tu sors.
Edit 2 : J’ai oublié d’en parler mais c’est super “important” : il y a eu aussi un beau boulot d’effectué sur tout ce qui est vestimentaire: les tenues sans epaulieres, fallaix tout simplement le trouver, & reussir à faire des fringues coherentes pour tous (oui car aussi bien les filles que les gars, les vieux ou les jeunes, tout le monde y a droit), à coup de bretelles & autres. Ce petit coté “recherche profonde d’univers” m’a fait penser à Honneamise No Tsubasa dans la démarche, ni plus, ni moins. Decidemment. Pourquoi tant de haine…?
Edité par Kaiser Panda le 20-06-2006 à 16:57