Mon but n’est pas de prêcher ici bas la bonne parole, mais bel et bien d’avoir votre avis sur la question, sachant que pour ma part, je me noie dans l’équivoque…
Il y a des avantages non négligeables à la possibilité de lire les mangas dans les Fnac, Virgin et autres grandes surfaces : se faire une première idée de l’oeuvre en question ; sachant qu’en ce qui me concerne, beaucoup de mes achats ont été motivés par d’intenses lectures dans les librairies, qui ont forcé mon intérêt, ma passion.
Ainsi, j’ai acheté l’intégrale de Dragon Quest Fly (un peu à contre-coeur en voyant pas mal de défauts dans l’adaptation française), de HxH, de Family Compo, de Slam Dunk, et nombre de GTO, après lecture “sur place”.
Et je compte prochainement faire de même avec Détective Conan, X et Vidéo Girl (je parle de les acheter, pas de les relire ^^).
Car il ne faut pas oublier qu’un nombre assez important de mangavores ne sont pas forcément déjà de plein pied dans la vie active, donc doivent gérer à bon escient leur maigre budget de lycéen ou d’étudiant.
Des personnes qui savent pertinemment que lire dans les librairies sans acheter tue le livre, et qui sont d’autant plus frustrées par cette incapacité qui est la leur de contribuer à l’expansion du manga, à sa dynamique; mais qui ne manquent pas de se rattraper à chaque rentrée d’argent.
Mais hélas, il faut encore une fois relativiser.
Il n’y a pas que des bons samaritains qui peuplent les linéaires des librairies. Et j’imagine que les lecteurs qui ne se soucient nullement de tous ces “aléas”, se contentant de lire, que dis-je, de dévorer les ouvrages avec la bouche en coeur, existent également.
C’est là que les inconvénients pointent le bout de leur appendice nasal : le pur fait de lire sans acheter ne me pose pas de problème, car comme je l’ai déjà dit, tout le monde ne peut pas se permettre des dépenses bien vite astronomiques, à terme.
En revanche, la mentalité qui sous-tend ces lectures me dérange outre mesure. Je parle des personnes, qui, plus que de considérer la Fnac ou d’autres enseignes comme leur deuxième maison, comme un “service public”, ne montrent aucun respect pour leur entourage, aucune gratitude envers lesdites enseignes qui tolèrent ce genre de pratiques.
Quand un employé de la Fnac me demande de m’écarter en pleine lecture, je détale presque, je me sens presque honteux (non, non, je n’exagére pas ^^) ; mais en aucun cas je ne grogne, maugrée, ou insulte dans ma barbe. Un sourire envers l’employé en question ne fait pas de mal, ou alors un mot d’excuse, ça ne tue personne non plus… mais alors par pitié, que ces personnes cessent de leur tirer une tronche de criminel à chaque fois qu’ils leur demandent de s’écarter.
On croirait presque à la réaction de ces lecteurs grognons, car perturbés dans leur lecture (les pauuuvres chéris !), que les conseillers-vendeurs sont les seuls gêneurs, alors que les premiers tiennent sûrement plus du “parasite” que les seconds.
Enfin et surtout, qu’il est déplorable de constater, à chacune de mes venues à la Fnac de Châtelet, le véritable “bordel” qui y règne en fin de journée.
Ce n’est pourtant pas dur de ranger un manga… Si ce n’est pas là la preuve d’un manque total de respect, non seulement envers le staff de la boutique, mais surtout envers l’oeuvre elle-même, qui se voit déchiquetée, arrachée des rayons, écartelée (car il faut bien avouer que ce genre de lecteurs est champion dans le “casser de tranche”… autant ne pas faire les choses à moitié : polluons, emmerdons, mais faisons-le jusqu’au bout, hein ? ), puis balancée n’importe où. Mais on s’en fout puisqu’on a déjà lu, n’est-ce pas ?
Je n’appelle pas à la désertion des rayons de librairies, mais à une plus grande conscience (“be aware”, comme dirait Jean-Claude) de ses actes et de leurs conséquences.
Je crois que le manga a droit a un peu plus de respect en échange de toute la satisfaction qu’il nous procure.
Conclusion : l’utilité de cette pratique qui est maintenant entrée en coutume est incontestable, mais elle prendrait encore plus d’éclat s’il était possible sinon d’y remédier, au moins d’atténuer les débordements qu’elle provoque.