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bub le 16 septembre 2007 à 18 h 59 min #148132

Cette série qui n’en est pas une nous narre certains passages marquants de la vie de Ernest Thompson Seton, un célèbre naturaliste du 19ème siècle qui écrivit des romans.

Chaque tome peut être considéré comme un one shot à part entière car les histoires sont indépendantes les unes des autres.

Dans ce premier volume – directement inspiré d’une histoire vraie – nous voyons Seton voler au secours de fermiers yankee dont les troupeaux sont décimés par une meute de 6 loups redoutablement efficaces. Le chef de la meute a réellement existé et fait partie de la légende du far west tant celui-ci déjouait TOUS les pièges tendus par les chasseurs expérimentés de loups. D’aucun voient en lui plus qu’une bête, le diable en personne, insaisissable. Seton sera fasciné par l’animal qu’il se jurera de capturer par tous les moyens avant de finir par méditer sur les actes de l’homme sur l’environnement. LOBO, le féroce loup des montagnes de Currumpaw donnera une leçon d’humanité aux hommes…

Tiré des romans de Seton himself, ce très bon manga ne doit absolument pas être comparé au fameux Au temps de Botchan dont le propos ( tout aussi historique ) est nettement plus littéraire.

Ici, place à l’aventure et le dessin de Taniguchi colle parfaitement à ce genre de récit : animaux sauvages, scènes de dépeçages du bétail, paysages immenses, le style de l’auteur se prêtent admirablement à l’exercice. Toute la trame tient en cet affrontement entre le monde sauvage symbolisé par Lobo et le monde féroce et rude des hommes.

Les amateurs de Jack London retrouveront avec délice l’esprit particulier de ces récits mélants hommes et nature dans un duel perpétuel impitoyable. Plus qu’un western, ce manga maintient le suspens jusqu’au bout ( arriveront-ils vraiment à capturer cet animal doué d’une intelligence impressionnante ? ) et s’achève dans un final amer qui pousse le lecteur à réfléchir sur la nature humaine.

Du tout bon pour ceux qui veulent découvrir toute l’étendue du talent de taniguchi ou qui veulent tout simplement un divertissement de haute tenue.

[Participant OfflineAncien★★★★]

Kuronoe le 16 septembre 2007 à 23 h 58 min #148133

la distribution en France des oeuvres du maître Taniguchi est en plein essor et c’est tant mieux, je te remercie d’avoir présenté cette oeuvre que je ne connaissais pas du tout ( çà me tente bien )

La thématique de la nature semble tenir à coeur de l’auteur et voilà encore un domaine qui démontre qu’il sait tout faire…

Pour Seton s’agit il d’un récit de voyage dans la nature où y a t il davantage un côté western ?

[Participant OfflineAncien★★★★]

bub le 17 septembre 2007 à 18 h 28 min #148134

Il s’agit à la base d’une collaboration, bien que Taniguchi se soit coltiné pratiquement tout le boulot. On doit à Imaizumi Yoshiharu le fond historique de cette oeuvre si j’ai bien compris.

Le premier opus est assez orienté western, bien que l’on assiste plus à un duel entre un animal surdoué qui défait tous les pièges que l’on lui tend et un naturaliste décidé à capturer coûte que coûte ce prodige de la nature.

Je viens d’entamer le second volume et l’on passe à un style tout à fait différent : le héros, Seton, a 15 ans et passe un mois de vacances chez des amis de la famille dans la forêt de Fenbong pour se refaire une santé. Une femelle lynx affamée rode autour de la maison et constitue une menace pour les membres de la famille. L’animal toutefois sera à l’origine de la vocation de naturaliste du héros. je n’en ai encore que les premiers chapitre mais c’est tout aussi bon que le premier. Ce qui est fort intéressant c’est de suivre le comportement des animaux qui sont acculés pour survivre. Ici le lynx souffre d’une famine générale dûe à une épidémie parmis le gibier et à un très sale hiver. Qui plus est il faut reconnaître à taniguchi un talent certain pour le dessin des grands espaces sauvages : forêts et montagnes, l’amérique du Nord dans ce qu’elle a de plus sauvage. C’est une de ses plus belles oeuvres à mon humble avis avec le sommet des dieux et l’homme qui marche. Réellement bien fichu ( Argh ! le regard du loup à la fin du premier volume ! stupéfixant ! ).

Bref, un titre contemplatif mais dans lequel l’homme ne peut à aucun moment relâcher son attention face aux dangers qui le guettent.

Comme tu dis, la thématique de la nature reste centrale : après tout, il s’agit ni plus ni moins de mettre en scène un des plus célèbre naturaliste !