Gintama
L'histoire commence à la fin de l'ère Edo avec l'arrivée d'extraterrestres nommés Amanto au Japon. Ceux-ci prennent rapidement le contrôle du pays entier après la soumission du shogun, et interdisent immédiatement le port du sabre. Evidemment, les samouraïs ne l'entendent pas de cette oreille, et une guerre éclate entre les Amanto et le mouvement Joi, un groupe de guerriers prônant de l'expulsion des extraterrestres de la Terre. Cependant, les partisans Joi, rejetés par le gouvernement d'Edo et en infériorité numérique et technologique face aux Amanto, vont quasiment disparaître, ne laissant plus que quelques factions plus proches de terroristes que de vrais guerriers.
20 ans plus tard, les Amanto sont désormais les maîtres du Japon et les samouraïs ont disparu. On suit alors les aventures de Gintoki Sakata, homme à tout faire, et de ses deux assistants, Shinpachi Shimura et Kagura, dans leur vie de tous les jours.
Après ce court résumé, il est temps de parler de l'oeuvre en général : Gintama est un manga écrit et dessiné par Hideaki Sorachi, qui paraît dans le Weekly Shônen Jump depuis 2003. Cependant, on n'a pas affaire ici au shônen bateau avec un héros adolescent qui va tout faire pour réaliser son rêve en devenant le plus fort avec l'aide de ses amis. Gintoki est même l'exact opposé de cette description, mais j'y reviendrai plus longuement quand je parlerai des personnages.
Gintama est avant tout une comédie, et la majorité des histoires se résument ainsi : quelqu'un vient demander de l'aide au groupe pour régler un problème, s'ensuivent les péripéties de la bande pour satisfaire le client, ce qui aboutira à la résolution du problème ou à son aggravation, nos héros n'étant pas très doués à ce qu'ils font. Dit comme ça, le manga peut sembler devenir très rapidement répétitif et au final ennuyeux, mais c'est bien évidemment faux ! Les problèmes amenés par les clients amènent toujours à des situations complètement absurdes qui provoquent inévitablement l'hilarité du lecteur. De plus, plus le manga avance, plus les histoires deviennent originales (exemple : les protagonistes se réveillent un matin et découvrent que certaines parties de leur corps ont été transformées en tournevis par des extraterrestres et décident ainsi de s'inscrire à un MMO auquel les extraterrestres jouent pour les retrouver et le leur faire payer).
Ces histoires se déroulent en un ou deux chapitres généralement, mais il arrive que certaines durent plus longtemps, le maximum étant de deux tomes. Ces histoires plus longues ont tendance à laisser de côté la comédie (sans jamais la quitter totalement) et à prendre une tournure plus sérieuse. Et c'est dans ces moments-là que, selon moi, Gintama devient une grande série. En effet, l'auteur parvient aussi bien à nous faire rire dans les moments comiques qu'à nous émouvoir dans les moments tristes, si bien que l'on est jamais déçu par les aventures des héros.
L'humour consiste souvent en blagues en dessous de la ceinture (Gintama est d'ailleurs un jeu de mot entre "Gin Tama", âme d'argent et "Kintama", testicule), jamais vulgaires, mais le plus drôle selon moi est la réaction des personnages face aux différentes situations qu'ils rencontrent, réactions imprévisibles et totalement illogiques qui amènent à des fous rires.
Il est temps de parler un peu des héros :
Gintoki Sakata, protagoniste, n'a rien d'un héros : il est paresseux, radin, il ne paye jamais ses employés ni son loyer, on le voit souvent ivre ou avec la gueule de bois. Il fait tout pour éviter de se battre pour ne pas se fatiguer, et quand il doit le faire, il n'hésite pas à utiliser des moyens lâches (comme scier un peu le sabre en bois de son adversaire pour que celui-ci se brise au premier coup) pour gagner. C'est un ancien membre du mouvement Joi, connu à l'époque sous le nom de démon blanc, à cause de son efficacité meurtrière sabre à la main et de ses cheveux d'argent. Aujourd'hui, il ne cherche plus à repousser tous les Amanto, mais n'hésitent pas à enfreindre la loi interdisant d'attaquer les Amanto pour proposer ce qui lui est cher ou pour mettre fin à une injustice. Parce que oui, malgré tous les défauts cités plus hauts, il combat pour ce qu'il croit être juste, mettant fin à des réseaux de drogue ou de prostitution contrôlés par des Amanto. Il a été formé au sabre et à différentes disciplines intellectuelles par un maître mystérieux dont on ne sait rien, si ce n'est que Gin le respecte énormément et le considère comme son modèle. La mort de ce maître est apparemment la cause de son ancien combat contre les Amanto, mais on n'en sait actuellement pas plus. Il se bat avec un sabre en bois gravé "Souvenir du Lac Toya", qu'il prétend avoir obtenu d'un vieil ermite lors d'un voyage scolaire au lac Toya, mais on apprend qu'il l'a en fait commandé au téléshopping.
Shinpachi Shimura, adolescent de 16 ans, orphelin d'un samouraï, il vit avec sa sœur dans le dojo familial, qui a été fermé. Ils essayent à eux deux de gagner assez d'argent pour pouvoir rouvrir le dojo, ce qui est difficile puisqu'il n'est jamais payé. C'est le plus normal de la bande, et il passe le plus clair de son temps à crier sur ses acolytes d'arrêter de faire n'importe quoi pour ne pas perdre les clients. Il est aussi le commandant d'une brigade dédié à l'idole O-Tsu, dont il est absolument fan, possédant plusieurs posters, CDs, oreillers à l'effigie de sa star. Pas grand chose d'autre à dire sur Shinpachi, qui dit lui même qu'il le personnage le plus plat de la série ; la majorité des personnages de la série le réduit à ses lunettes, puisque c'est selon eux la seule chose intéressante chez Shinpachi.
Kagura est une jeune fille extraterrestre de l'ethnie des Yato, la race de guerriers la plus forte de l'univers, qui a quasiment disparue aujourd'hui à cause de leur soif de sang qui les a poussés à s’entre tuer. Sa mère est morte, son père voyage aux quatre coins de la galaxie pour chasser différents monstres et son frère est devenu un pirate de l'espace après avoir tenté de tuer leur père. Kagura est violente et stupide, elle passe sont temps à manger des algues séchées au vinaigre et à recours facilement à ses poings dès que quelque chose ne lui plaît pas. C'est souvent elle qui sauve les deux autres grâce à sa force de Yato. Elle se bat avec une ombrelle qui fait aussi office de fusil, arme caractéristique de sa race.
Je dois avouer que c'est assez difficile de résumer les personnages, tant ceux-ci ont des personnalités fouillées qui ne se révèlent pas forcément tout de suite. Il y a rapidement apparition de beaucoup d'autres personnages dans la série, mais si je commence à tous les présenter, je suis encore à écrire ce message dans dix heures. Je dirais juste qu'ils laissent tous un souvenir au lecteur, qu'on les aime ou pas, car ils s'éloignent des archétypes que l'on a l'habitude de voir.
Le dessin de Sorachi est simple, le manga n'est pas magnifique graphiquement mais est loin d'être moche. Les expressions faciales des personnages sont détaillées et très drôles. L'action est claire et on comprend ce qui se passe, ça n'est jamais brouillon. Les combats sont selon moi un autre bon point de la série : ils sont plutôt rares mais assez impressionnants.
Voilà, je pourrai continuer à parler de cette série pendant des heures. Il y a probablement des choses que j'ai oublié de mentionner, mais je me rends compte que j'ai déjà écrit un sacré pavé qui va être lourd à lire, donc je vais m'arrêter là !