Après une BD parue en deux tomes en 2007, Jung raconte sa propre histoire dans un film d’animation ponctué de séquences live intitulé Couleur de peau : miel, aujourd’hui en salle (Gebeka Films).
Jung est coréen, mais comme les milliers d’enfants nés après la guerre qui a divisé le pays, il a été abandonné. Il a finalement été adopté en 1971 par une famille belge et s’est retrouvé aussitôt au milieu de quatre nouveaux frères et sœurs. Comme la BD, le film raconte son enfance, pas facile, et son adaptation à ce nouvel environnement ainsi que les moqueries qu’il a pu subir à l’école jusqu’à l’adolescence.
Les séquences “live” proviennent de véritables films de famille, tournés en Super 8. L’animation prend ensuite le relais. On suit également le Jung d’aujourd’hui, adulte, quand il retourne pour la première fois de sa vie en Corée. L’auteur raconte son propre ressenti, n’hésitant pas à montrer des moments difficiles et les tensions qui pouvaient régner entre lui et sa famille adoptive. Un témoignage poignant !
L’animation est judicieusement utilisée et la technique paraît s’être imposée d’elle-même, tellement il aurait été impossible de décrire ainsi ces événements avec des acteurs.
Plus qu’une biographie, Couleur de peau : miel est un témoignage sur l’adoption et sur l’intégration. L’auteur ne cherche pas à donner des leçons, ni reprocher quoi que ce soit à ses parents. Le dessin, et aujourd’hui ce film (co-réalisé avec Laurent Boileau) lui ont permis d’exprimer cette souffrance qu’il a longtemps gardée enfouie. Heureusement, cela n’a pas empêché Jung de faire carrière et de devenir un auteur de BD reconnu. Il a signé plusieurs titres publiés notamment chez Soleil ou Delcourt.
Sorti en salle aujourd’hui, Couleur de peau : miel fait également partie cette année de la compétition officielle du Festival d’Annecy dans la catégorie longs métrages.
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