Interview de Min-Ho Choi (Moi, jardinier citadin)

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Nous vous proposons aujourd’hui de lire l’interview de Min-Ho Choi, auteur du manhwa Moi, jardinier-citadin, dont les deux premiers tomes sont déjà parus aux éditions Akata. Bonne lecture à tous !

Comment êtes-vous devenu auteur ?
Depuis ma plus tendre enfance, j’aime dessiner. C’est aussi le cas de mes deux frères aînés qui ont embrassé cette profession. Ayant baigné dans cet environnement depuis toujours, j’ai naturellement eu envie de devenir dessinateur. Par ailleurs, je lisais des manhwa depuis tout petit. À cette période, il y a à peu près 20 ans de cela, le manhwa connaissait une renaissance en Corée.

Quel est votre lectorat en Corée ?
Dans un premier temps, les lecteurs de Moi, jardinier citadin furent des passionnés de BD, attirés par mon travail en couleur. Mais depuis deux ans, je suis plutôt lu par des amateurs de jardinage qui s’intéressent aussi à mes dessins.

Comment fonctionne l’édition en Corée ? Est-ce que vous avez eu des difficultés à vous faire éditer ?
Cela n’a jamais été trop difficile parce que, en Corée, le gouvernement subventionne l’édition de manhwa. Par contre, j’avais pour responsabilité de boucler ma BD en seulement un an. Mais mis à part cet impératif, je n’ai pas rencontré de grosses difficultés.

Êtes-vous édité sur le Web ou dans des magazines ? Et par ailleurs, réussissez-vous à vivre de votre art ?
Je dessine pour le Web et, effectivement, j’ai d’autres d’activités que la BD. Je suis par ailleurs réalisateur de dessins animés. Et comme je reçois des subventions de l’État, je vis correctement.

N’est-ce pas trop compliqué d’imposer ses manhwa avec la forte concurrence des manga ?
Évidemment, il y a beaucoup de concurrences entre les dessinateurs. Mais grâce aux subventions, je n’ai pas non plus rencontré de problème de ce côté-là. Mais évidemment il y a d’autres auteurs qui ne vivent pas de leurs manhwa. Par ailleurs, en travaillant pour le Web, je suis dans un régime différent de celui d’un auteur œuvrant en magazine. Les revenus peuvent varier en fonction du statut.

Parlez-nous de votre parcours dans Moi, jardinier citadin.
Dans un premier temps, j’ai décidé de quitter la banlieue de Séoul pour aller habiter un endroit plus calme. Et puis, par hasard, j’ai commencé à jardiner. C’est pour cela que Moi, jardinier citadin débute par une référence à mon métier d’auteur de manhwa. Par la suite, en faisant du jardinage, j’ai vite compris que travailler la terre consistait à respecter le cycle de la nature.

Est-ce que vous considérez le jardinage comme un art au même titre que le dessin ?
Jardiner fait partie de ma vie même si, évidemment, mon métier reste celui de dessinateur. Mais en racontant sur papier mon expérience, j’ai pu tisser un lien entre ces deux activités que j’estime à l’identique. Du reste, je considère que mon œuvre fait aussi partie de ma vie personnelle.

Qu’est-ce qui vous a rapproché de la nature ?
C’est le fait de me marier qui a déclenché l’envie de déménagement et d’aller vivre à l’extérieur des grandes villes. Mais il m’a fallu cinq ans passés dans la banlieue de Séoul avant de ressentir le besoin d’évoluer. C’est après mon déménagement que j’ai découvert la nature. Et au début, lorsque je me suis essayé au jardinage, je ne pensais pas en tirer un manhwa. Mais après une à deux années d’expérience, le sujet s’est imposé à moi.

Qu’est-ce que le jardinage vous a apporté en plus du plaisir du contact avec “le cycle de la nature” ?
Tout d’abord, il m’a permis de faire Moi, jardinier citadin. Et puis, aujourd’hui, de venir en France.

Ça vous plaît ?
Oui ! Tout à l’heure, nous sommes passés à la Fnac et j’ai trouvé mon livre dans un des rayonnages !

Votre livre est-il juste un moyen d’exprimer votre passion ou aussi de sensibiliser les autres à l’écologie ou au jardinage ?
Au début, je n’ai pas pensé au problème de l’environnement. Mais au fur et à mesure que je pratiquais le jardinage, j’ai découvert le monde de la nature et j’ai commencé à me soucier de la question de l’environnement.

Est-ce que vous avez conscience de travailler pour le bien de l’humanité ? Déjà dans votre jardin en cultivant bio et aussi par l’intermédiaire de ce livre qui peut influencer les gens ?
Je ne peux pas mesurer exactement l’impact ou l’influence qu’aura ce livre sur les gens. Mais tout d’abord, ce qui m’importe, c’est de susciter de la convivialité entre les habitants d’un même immeuble. Il faut bien comprendre qu’en Corée les habitants des appartements se sentent isolés. Il n’y a pas beaucoup de relations entre les voisins. Et dans Moi, jardinier citadin, le jardinage permet justement de tisser des liens entre les locataires.

Traduction : Myung-Yul KIM

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A propos de l'auteur

Adeline-Mechin