Festival d’Annecy 2018 : jour 2

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Marichka :  Ah mais qu’est ce que c’est froid quand même !
Pa Ming : Bah c’est le concept : c’est une glace…
Marichka :  Mais toutes les glaces ne sont pas froides pareilles !



Les Incognitos (Blue Sky, Work in progress)
Le nouveau film de Blue Sky n’est pas le film le plus original présenté à Annecy mais il a le mérite d’être accrocheur et d’apporter une bonne dose d’humour et de fun à la programmation. Lors du WIP, les créateurs nous ont présenté une histoire qui revisite les codes du film d’espionnage avec dérision : l’aspect comique est très bien venu et s’intègre bien avec le fond plus sérieux. Le pitch seul attire l’attention : Lance Sterling (doublé par Will Smith) est le meilleur des espions et le plus classe de son agence… jusqu’au jour où il se retrouve accidentellement transformé en pigeon après une expérience malheureuse de Walter (doublé par Tom Holland), l’agent spécialiste des gadgets et inventions ! Et si les pigeons étaient en fait les meilleurs agents secrets ?

Shadokorama (exposition)
L’exposition Shadokorama qui se tient au château d’Annecy nous replonge dans le monde surréaliste et la philosophie décalée plein de syllogismes des étranges oiseaux de Jacques Rouxel. De nombreuses pièces originales sont présentées, des premiers dessins d’étude aux bandes animographes en passant par les story-boards.
C’est aussi l’occasion de se remémorer le contexte socioculturel bouillonnant des années 1960 à 1970 dont cette oeuvre pas si nonsensique que ça se faisait le miroir inversé.

 

Présentation Netflix (Work in progress)
Présentation Netflix


B: The Beginning
Kazuto Nakazawa était là pour présenter la saison 2 de B: The Beginning. Le teaser assez court n’en dévoilait pas trop mais donnait à boire et à manger avec des moments sombres au forts potentiels dramatiques, de l’action bien énervée et comme toujours avec ce réalisateur, une réalisation aussi dynamique que ciselée. Interrogé sur ses intentions, le réalisateur a tenu à repréciser le côté personnel de l’oeuvre, celle-ci n’étant pas basée sur un manga mais découlant de la volonté forte de créer une nouvelle IP.

 

Hilda
Lorsque Andy Coyle ouvre une BD Hildafolk de Luke Pearsons, il est immédiatement touché par les premières planches qui montrent une petite fille aux cheveux bleus dans la solitude de sa tente, par le ton étrange et lunaire, par le côté existentialiste qui s’en dégage, par l’univers qui célèbre l’imagination de l’enfance.
Cette adaptation respecte l’oeuvre originale mais va même plus loin. Luke Pearsons, impliqué dans la production, souhaitait que cette version télévisuelle ne soit pas une simple transposition de sa BD, mais qu’elle explore de nouvelles pistes. De son côté, Andy Coyle se félicite de la liberté créative que lui apporte Netflix.
Nous avons alors la chance de découvrir quatre extraits qui montrent bien le côté décalé de l’humour et des personnages, la petite Hilda et ses amis imaginaires en tête.
Définitivement le coup de cœur de cette présentation et on trépigne d’impatience d’en voir plus !

Raise the Bar
Fernanda Frick est une réalisatrice Chilienne à qui Netflix a offert l’opportunité de créer sa première série. Pour ce qui est de ses inspirations, elle cite l’animation japonaise avec laquelle elle a grandi, notamment Evangelion et Slam Dunk, mais surtout le grand Hayao Miyazaki qui lui a donné envie de faire ce métier.
Raise The Bar est le parcours initiatique d’une jeune haltérophile qui va devoir se dépasser pour s’imposer dans son milieu. De l’aveu de la jeune femme, le parallèle avec son propre parcours n’est pas fortuit. Elle aussi a dû se battre pour en arriver là où elle est aujourd’hui, et a dû surmonter nombres d’épreuves, aussi bien techniques, culturelles, linguistiques que financières.
La série en est encore à ses prémices mais les designs rondouillards et colorés qui ne manquent pas d’évoquer Scott Pilgrim sont charmants et les intentions scénaristiques font envie. Lorsqu’on demande à Frick d’adresser un message aux étudiants dans la salle, elle leur dit : “Ne faites pas une oeuvre que vous voulez vendre, faites l’oeuvre que vous voulez voir. Ne demandez jamais la permission à qui que ce soit pour ça
Si Raise the Bar est aussi inspirante que sa créatrice, ça promet en tout cas.

Interviews
Mardi était était également la journée des rencontres. Nous avons pu interviewer Mamoru Hosoda qui nous a parlé de son film Mirai, dont la sortie est prévue pour la fin de l’année. Comme d’habitude, le réalisateur est très loquace et hautement intéressant. Puis, nous avons parlé estonien avec Kaspar Jancis, réalisateur de Captain Morten et la reine des araignées (en salle le 15 août). L’entretien s’est passé dans la bonne humeur et nous n’avons pas vu le temps passé. Enfin, nous avons rencontré Troy Quane et Nick Bruno, une partie de l’équipe des Incognitos (en salle en 2019), comédie d’espionnage produite au sein de Blue Sky. L’entretien s’est passée sous un orage violent, si bien que chaque question était ponctuée par le tonnerre. Toutes ces interviews sont à retrouver dans le prochain numéro !

 

The Owl House

Conférences Disney – The Owl House
Si peu de séries présentées étaient réellement novatrices, un des programmes est très clairement sorti du lot et a vivement attisé notre intérêt. D’ici 2020 sortira sur Disney Channel The Owl House, créée par Danna Terrace (réalisatrice sur la nouvelle Bande à Picsou) : la série raconte l’histoire d’une jeune fille différente des autres qui ouvre accidentellement un portail vers le monde des démons. Dans cet univers fantastique, son souhait le plus cher sera d’apprendre la magie alors qu’elle ne dispose d’aucun pouvoir. Elle pourra alors compter sur l’aide d’une sorcière rebelle et d’une petite créature guerrière. La série dénote des autres programmes Disney par sa dureté et son aspect macabre : dans le monde des démons, le show n’hésite pas à montrer des scènes assez violentes (mais justifiées) et des monstres cauchemardesques. The Owl House montre que Disney sait se renouveler et prendre certains risques après une vague de séries fades.

35 ans Polygon Pictures (Keynote)
Devenu l’un des principaux studios spécialisés dans l’animation 3D au Japon, Polygon Pictures fête cette année ses 35 ans ! Comme aime à le souligner son président, Shuzo John Shiota, l’entreprise est née avant Pixar et Blue Sky Studios ! Pendant un peu plus d’une heure, cette keynote présentée dans un anglais impeccable a donc retracé le parcours de ce studio qui a commencé en faisant quelques images de synthèses, notamment pour des jeux vidéo. La création de films publicitaires lui amène une première reconnaissance, mais les embûches seront nombreuses, notamment quand il a l’idée géniale de créer une animation de dinosaures… juste avant que ne sorte Jurassic Park en 1993 ! « Il ne faut pas hésiter à se remettre en question et à reconnaître ses échecs » : C’est ainsi que Polygon Pictures est toujours allée de l’avant. Aujourd’hui, il produit notamment de nombreuses séries diffusées dans le monde entier par Netflix comme Knight of Sidonia, Ajin ou la saga Godzilla – Planet of the Monsters. Pour M. Shiota, l’animation 3D est encore en plein développement au Japon, mais elle cohabitera toujours avec la 2D traditionnelle.

L’ouverture du MIFA
Le MIFA a ouvert ses portes aujourd’hui dans une version encore plus grande. Comme chaque année, le lieu de rencontre idéal pour les étudiants et professionnels.
La soirée qui s’ensuit permet éventuellement de prolonger ces rencontres de manière plus légères, entre un verre de punch et une verrine de crevettes-guacamole, et sous les couleurs chaleureuses de la décoration brésilienne.

Steve : Oh l’écureuil dans le parc !
Marichka : Mais Steve, c’est un canard !

 

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