Le Journal d’Annecy : Jour 3 (celui de Promare)

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C’est sous un soleil bienveillant que l’équipe d’AnimeLand a vécu une journée bien remplie. Outre la lancinante musique du générique d’ouverture chantée à à tue-tête par un certain O.F, ce mercredi est marqué par les projection de Promare et aussi le grand retour des Looney Toons. Ah, et le court métrage des Gobelins était ouf.

Pa Ming, à l’appart : “ah je crois que le balcon est inondé… ”
Olivier : “ça se trouve, c’est une option piscine de l’appart.”

Anne, la maison aux pignons verts
Xavier Kawa-Topor et Ilan Nguyên nous l’ont affirmé à la présentation de la séance, Akage no An a été fait par Isao Takahata après Marco et son équipe était très éprouvée. Hayao Miyazaki a fait les layout des premiers épisodes et ce sont justement ceux-ci que nous retrouvons dans ce remontage (avec toutes les chansons en fond). 40 ans plus tard, cette œuvre est encore magnifique, même sur grand écran.

Looney Tunes
80 ans après les grands maîtres du cartoon, les Looney Tunes reviennent pour plus de 200 nouveaux films! Bugs, Daffy, Porky, Sylvestre, Taz, Titi, Coyote… Ils sont tous là (quoi que Pépé le Putois était absent et n’a peut-être plus sa place) dans des courts métrages dignes des films cinéma de l’époque: animation traditionnelle, nombre incroyable de faciès, décors différents à chaque fois. L’équipe de production nous a fait un making-of complet devant la grande salle de Bonlieu en délire. Et la petite dizaine de films que nous avons vus nous a convaincus! On veut voir les autres (sûrement sur le futur Warner TV).

Les Shadoks droit dans le mur à toutes pompes
Pour une séance exceptionnelle, les Shadoks revenaient à nouveau, comme l’année dernière, afin de conclure la célébration des 50 ans de la première série. Il s’agissait de la compil de 10 épisodes de la websérie d’Arte sur comment a été créée l’œuvre de Jacques Rouxel et ce qu’elle a apporté auprès des Français. Le studio AAA a tout gardé et tout ressorti pour notre plus grand bonheur. Le public n’a pas arrêté de rire.

Relative Worlds
Le film s’inspire de Terminator et de Persona mais digère bien mal ses influences… Pourtant le pitch de départ ne manque pas de potentiel mais son ressort dramatique principal est trop vite désamorcé et pour ne rien arranger, l’écriture cumule à peu près tous les poncifs les plus insupportables du genre. Restent quelques jolis combats et une DA réussie sur quelques aspects, si on fait abstraction de la 3D impersonnelle. Maigres consolations…

 

Zero Impunity
Zero impunity est en fait un reportage et les passages animés ne servent qu’à mettre en images des témoignages.
Zero Impunity, ce n’est pas qu’un film, c’est aussi un site, un hasthag, une action. Et un combat pour que les abus sexuels en temps de guerre soient reconnus comme crime contre l’humanité, pour faire entendre la voix des victimes, pour forcer les gouvernements à reconnaître leurs culpabilités, pour que cesse l’impunité.
Zero Impunity est un film dur, qui confronte au pire de la nature humaine. On serre les dents et les poings, on essaye de résister à la nausée et aux larmes. Un film dur mais une fois de plus tristement nécessaire.

Conférence L’anime japonais à l’international : à l’aube d’un nouvel essor ?
Celle-ci était modérée par notre ami Matthieu Pinon et faisait intervenir Thomas LeSean (créateur et producteur Netflix), Junichi Yanagihara (COO et producteur Sprite Entertainment Inc.), Margaret Dean (Directrice de Crunchyroll Studios) et Hiroshi Kumada (manager / directeur VOLO Inc.).
De nombreux points très intéressants ont pu être abordés comme l’influence du jeu vidéo sur l’évolution de l’animation 3D, la mutation du public (de moins en moins enfantin et de plus en plus adulte) et la façon de s’y adapter, les difficultés à faire encore de la 2D (la perte progressive du savoir-faire), le métissage de l’animation japonaise via la volonté de pousser les coproductions originales avec l’étranger et de travailler avec des animateurs de tout horizons (dont la France avec l’école des Gobelins), l’importance de continuer à éduquer le public occidental à la richesse et à la diversité de l’animation japonaise, ou encore l’urgence de vendre à de nouveaux marchés et de trouver de nouveaux modèles économiques.

Culottées
Adaptation anime de la super bande dessinée de Pénélope BagieuCulottées était présentée à Annecy lors d’un work in progress très attendu. L’équipe entièrement féminine nous a montré le pilote de la série ainsi que tout leur process de création pendant une cession aussi passionnante qu’enthousiasmante ! Tout nous a conquis qu’il s’agisse du procédé d’adaptation (à la fois fidèle et différente de la BD), de la mise en scène aussi minimaliste que précise, la direction artistique, les couleurs… Et une série aussi énergique, intelligente et positive sur l’empowerment au féminin, ça fait vraiment plaisir !

Promare (en avant-Promare….ho….ho)
Film-synthèse de tout ce qu’à fait précédemment le studio Trigger, Promare a offert un spectacle psychédélique non-stop pendant près de 2h ! Le public a hurlé et applaudi de joie à maintes reprises et on le comprend. Auto-référentiel à l’extrême, le film brosse les fans de Gurren Lagann et de Kill la Kill dans le sens du poil. Alors, certes ce n’est pas très fin, ça peut paraitre hystérique pour quiconque a besoin de de beaucoup cligner des yeux, les codes graphiques et narratifs sont toujours les mêmes, le personnage principal est la résurrection de Kamina, le format ne permet pas de creuser autant le fond et le second degré de lecture que dans leurs séries, mais peu importe. Il y a de l’animations de folie, y’a du robot géant, y’a l’overdose de nekketsu, y’a la musique épique de Hiroyuki Sawano et y’a toujours un sacré sens de la démesure. Trigger fait du Trigger. Et c’est parfait ainsi.

Pandora & Akubi
Ce projet produit par XFlag (Promare) est arrivé sur le tard au sein de la programmation d’Annecy. Avec une séance prévue à 10h ce matin (pour deux épisodes de 40 minutes environ), le programme n’a attiré qu’une vingtaine de curieux (surtout des otak’). Ainsi, cette histoire au faux airs de Little Witch Academia (on sent les influences d’Imaishi) est un hommage assumé à quelques série de chez Tatsunoko (qui a lâché du lest sur ce projet). Par exemple,le premier épisode prend pour cadre un far west, et on peut y apercevoir quelques personnages de Gatchaman (on vous laisse la surprise pour le reste). Ça reste gentillet, plutôt fun, et pas désagréable du tout pour cette petite comédie fantastique de bon aloi.

WIP Primal
BOOM ! La bombe de 2019 est là, et elle s’appelle Primal ! La nouvelle série de Genndy Tartakovsky (Samurai Jack) est aussi violente que génial : elle marie un dinosaure à un homme des caverne à qui la loi de la nature à tout prit (la loi du plus fort, naturellement). C’est muet, touchant, cruel, et diablement beau.
Au cours du WIP, le réalisateur (en grande forme et jamais avare en humour) était accompagné de Scott Wills (directeur artistique, qui a notamment interdit le bleu pour le ciel ou le vert pour l’herbe), mais aussi du studio La Cachette via Julien Chheng (voir AnimeLand 226) et l’animatrice Camille Fourgeot de Knyff. Il a parlé de  la synergie entre son storyboard très rough et la part de responsabilité qu’il demande à son staff. Il a rappelé qu’il avait découvert La Cachette via Kairos, qu’il aime l’énergie d’une créativité spontanée, et que l’apprentissage du logiciel TV Paint est une avancée énorme pour travailler à l’international. La séance (1er épisode) s’est conclue par de larges salves d’applaudissements ! Et c’est normal car c’est vraiment de la bombe ! La diffusion est prévue sur Adult Swim en novembre.

À demain, pour une journée sans Promare.

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A propos de l'auteur

Bruno

Défendre les couleurs d'AnimeLand était un rêve. Il ne me reste plus qu'à rencontrer Hiroaki Samura et je pourrai partir tranquille.