Le 7 octobre 1999 débarquait sur les écrans une série complètement frapadingue. Vingt ans plus tard, aucun titre n’est parvenu à atteindre le degré de folie d’Excel Saga.
Dirigeant et membre unique de l’organisation secrète Across, le seigneur Il Palazzo souhaite conquérir le monde. Pour y parvenir, il ne peut reposer que sur sa nouvelle recrue Excel, aussi dévouée à son maître que stupide. Le plan d’invasion de la planète commence par la ville de F dont les sous-sols abritent la forteresse d’Across. Mais il y a de la concurrence avec les Puchus, des aliens qui exploitent leur look kawaii pour, eux aussi, dominer la Terre ! Hayatt, princesse martienne tenue en otage par les Puchus, rejoint sa libératrice Excel auprès d’Il Palazzo, mais l’avenir semble bien sombre pour la jeune femme anémique. Pas autant que Pedro, néanmoins : l’ouvrier colombien vit une descente aux enfers permanente depuis son décès dans un accident de chantier engendré par Excel.
Ne vous fiez pas à ce résumé : Excel Saga se moque de toute logique et toute cohérence ! Ainsi, à la manière d’un Kenny dans South Park, Hayatt meurt dans de nombreux épisodes pour mieux ressusciter dans les suivants. On pourrait également évoquer des personnages comme la Volonté Divine (littéralement une incarnation du deus ex machina) ou Nabeshin, mélange improbable entre Lupin III et Shinichi Watanabe… le réalisateur. La série ne se contente pas d’exploser le quatrième mur, elle s’aventure dans des trips meta, entre des personnages conscients d’évoluer dans un anime et l’auteur original, Koshi Rikdo, qui rappelle à chaque épisode avoir donné son accord pour une adaptation totalement libre de son manga.
Ce dernier, dont la publication française s’est terminée au 8e tome suite à la faillite de son éditeur Kabuto, n’a effectivement plus grand-chose à voir avec ce gigantesque terrain de jeu pour le studio J.C. Staff. Pour preuve, le titre complet est Série d’animation expérimentale : Excel Saga. Si l’équipe brise toutes les conventions avec pour seul objectif (réussi) de faire rire, elle doit cependant respecter les contraintes de diffusion TV pendant 25 épisodes. Le 26e, en bonus dans le coffret DVD, leur servira d’exutoire, entre ultra-violence et blagues provocatrices, jusqu’à la dernière seconde – pastiche du générique de fin habituellement interprété par Menchi, chien qu’Excel compte préparer en ragout. Vingt ans après sa diffusion, Excel Saga reste un incontournable à voir au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour Pedro. Car vous ne voulez pas faire de peine à Pedro. Noooooo !
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