En France, on le connaît pour BECK, Seven Shakespeares ou Rin. Pourtant, c’est son premier manga, Gorillaman, qu’il relance le temps de deux chapitres au Japon. Mais qui est donc Harold Sakuishi ?
Avez-vous vu Goldfinger ? Dans ce troisième volet de la saga James Bond, l’agent secret doit affronter un colossal lutteur asiatique, Oddjob. Un rôle incarné par un haltérophile et catcheur nippo-américain, Harold Sakata. C’est en son honneur que le jeune Takahiro Sakuishi prendra son prénom pour son pseudonyme de mangaka. Rien d’étonnant, puisqu’il grandit dans les années 70 (il est né le 16 mars 1969) influencées par l’Amérique et l’Europe, que ce soit par les films, la musique ou le sport (il est grand amateur de football). Ses goûts lui serviront ainsi à concevoir les univers originaux de ses mangas, toujours teintés d’une touche occidentale.
Découvert à 18 ans grâce au prix Tetsuya Chiba reçu en 1987 pour Souwaikan, il s’inspire cependant du décor de son adolescence dans la préfecture d’Aichi, le lycée Moriyama, pour son premier manga, Gorillaman. Mi-comédie absurde, mi-tranche de vie, ce premier essai est un succès qui s’étalera sur 19 tomes entre 1988 et 1994, et recevra le prix Kôdansha en 1990. Pour sa série suivante dans le Young Magazine, Harold Sakuichi change totalement de style et s’inspire du style occidental (BD et comics) : si Savannah Hyena éblouit les professionnels, elle ne rencontre pas le grand public, et le mangaka revient à une forme plus conventionnelle pour Bakaichi en 1995. C’est cependant avec BECK (dispo aux éditions Delcourt), déclaration d’amour au rock que le mangaka recontre enfin le succès ! Étalé sur neuf ans, les 34 tomes du manga, qui donneront naissance à une série animée et un film live, marquent toute une génération. Ainsi, Naoshi Arakawa, auteur de Your lie in april, a choisi de devenir mangaka après avoir lu BECK !
Harold Sakuishi profite du triomphe à travers le monde de sa série pour rencontrer ses idoles, les Red Hot Chili Peppers (à qui le manga fait des clins d’œil, comme beaucoup d’autres rockers), avant de s’attaquer à un monstre sacré de la littérature anglaise dans Seven Shakespeares (dispo aux éditions Kazé), dont l’un de ses amis est fan absolu. Il y développe un style désormais posé, acquis après de nombreuses erreurs et corrections éditoriales sur BECK, dans une ambiance plus seinen. Le mangaka renoue cependant avec le shônen peu après, en 2013, avec RiN (dispo aux éditions Delcourt). À la fin de cette dernière en 2016, le bourreau de travail s’offre une première pause en trente ans de carrière ! Il fait enfin son grand retour sur la scène manga en reprenant le titre de ses débuts pour deux chapitres inédits, Gorillaman 40, en guise de cadeau pour célébrer les 40 ans du Young Magazine. Après ce retour vers le passé, on a hâte de découvrir sa série future !
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