#TBT : Yohko, chasseuse de démons

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Réalisée il y a trente ans au Japon, Yohko, chasseuse de démons représentait au mieux les productions OAV de l’époque. De quoi en faire une parfaite émissaire de la japanimation en France !

Jolie et athlétique, Yohko Mano vit avec sa mère Sayoko et sa grand-mère Madoka. Plus intéressée par les garçons que par les cours, elle est une adolescente comme les autres. Ou du moins, le croyait-elle. En fêtant ses seize ans, la lycéenne apprend sa destinée. Yohko est en effet la descendante d’une lignée de guerrières combattant les forces occultes depuis de nombreuses générations. Sa grand-mère, 107e représentante, aurait dû passer le flambeau à sa fille lors de son seizième anniversaire mais Sayoko avait déjà perdu sa virginité, attribut nécessaire pour devenir « Mamono Hunter ». L’adolescente devient donc la 108e chasseuse de démons, un rôle difficile à gérer, même avec le soutien d’une apprentie dévouée et compétente, à plus forte raison quand une rivale vient vous mettre des bâtons dans les roues !

À leur origine en 1983, les OAV avaient pour objectif de permettre aux animateurs et réalisateurs de proposer une offre différente, alternative, laissant libre cours à leur créativité. Sept ans plus tard, le marché a pris de l’ampleur avec la démocratisation des magnétoscopes, et a changé d’orientation : il s’agit désormais avant tout de produire des œuvres moins abouties que des films, mais techniquement plus poussées que des séries TV. C’est également le début du mediamix, méthode à la fois marketing et artistique qui consiste à décliner un même univers sur plusieurs supports. Avec Yohko, chasseuse de démons, Madhouse se lance dans cette démarche, puisque des jeux vidéo pour Megadrive et PC Engine sont développés parallèlement aux six OAV produites entre 1990 et 1995. Sans parler de la qualité intrinsèque de chaque produit, on sent que le mediamix était encore à ses débuts, puisqu’en dehors de l’héroïne, les intrigues n’ont presque en rien en commun selon les supports, y compris au niveau des personnages secondaires !

C’est donc le 1er décembre 1990 que sort la première VHS de Yohko, chasseuse de démons. Frais et dynamique, le titre n’a pour vocation que de divertir l’amateur d’anime le temps d’une location au vidéo-club. Conçu par Jûzô Mutsuki (à qui on doit également Exorciste S.A. et Hand Maid May, entre autres), le script oscille entre baston, comédie… et érotisme gentillet. Tout est prétexte pour laisser entrevoir un bout de culotte ou un téton, à commencer par la séquence de transformation de Yohko qui n’est pas sans évoquer Cutie Honey. Outre la plastique de son héroïne, issue du crayon de Hisashi Abe (futur chara-designer de Berserk, Psycho-Pass et Kingdom), Yohko, chasseuse de démons privilégie donc une animation souple et fluide digne de son studio de production, Madhouse. En France, c’est Tonkam qui éditera la série de VHS à partir de 1993, proposant une alternative décomplexée aux titres du Club Do’ pour des grands ados aux hormones en ébullition. Bien qu’elle puise paraître aujourd’hui désuète avec son scénario simpliste et son fan-service aussi gentillet que suranné, Yohko, chasseuse de démons tient encore parfaitement la route d’un point de vue technique… et pourrait parfaitement intégrer le catalogue d’une plateforme VOD, à défaut d’obtenir une réédition « Nostalgie ».

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon